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La question d'Imam Mahdi

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La question d'Imam Mahdi

La question du Mahdi dans l’Islam et tout particulièrement chez les Shiites, est sur le plan philosophique, l’une des plus importantes.

L’assistance attendue ne se limite pas à une communauté donnée, ni à une région déterminée. Cette assistance englobera l’humanité tout entière, pour la conduire dans la voie du Progrès, du Bien et du Bonheur.

Il se peut que quelqu’un dise: Nous sommes à l’époque de la science et de l’exploitation de l'espace. Aucun danger ne menace l’humanité pour qu’elle ait besoin d’une assistance surnaturelle! L’humanité évolue dans la voie de l’autonomie et de la perfection. Elle n’a nul besoin d’aide et d’assistance, car la raison et la science en tiennent lieu! Danger il y avait seulement lorsque l’humanité sombrait dans l’ignorance et la décadence; à présent, aucun risque pour la société guidée par la science et la connaissance! .

C’est là malheureusement, une manière de sombrer dans l’imagination! Le danger guettant l’humanité aujourd’hui n’est pas responsable de la perdition de l’humanité. Cette question a préoccupé nombreux chercheurs dans les domaines de l’éducation et de la morale.

Les causes de la perdition sont l’instinct et la passion qui ne connaissent pas de limites. C’est aussi le désir d’avoir la célébrité et la gloire. C’est s’adonner passionnément à la quête insatiable du plaisir. C est l’égoïsme et le culte du Moi.

Jetons maintenant un coup d’oeil sur les biens matériels si précieux, sur les désirs humains de notre temps, et du même coup sur les origines du Pouvoir, de l’exploitation des autres; sur l’ égoïsme et les intérêts personnels et enfin, sur les causes de l’injustice humaine.

Tous ces besoins et désirs, sont-ils suffisamment comblés au règne de la science?

Ces besoins et désirs se forgent-ils dans l’esprit de la justice, de la foi, de la droiture et de la bonne conduite?

Ou bien les choses sont-elles complètement inversées? Il n est un secret pour personne que les instincts ont atteint un niveau de folie sans précédent. Ce n’est pas non plus un secret que les sciences et les arts sont devenus des outils au service de ces instincts.

L’ange de la science est devenu un serviteur chez le diable du plaisir, et les savants et chercheurs des machines tournant au profit des politiciens, des pharaons et des quêteurs des Pouvoirs. Le progrès scientifique n’a réformé en rien les instincts... Au contraire, la science a renforcé l’orgueil de l’homme et sa tyrannie. Elle a attisé ses instincts bestiaux... Tout au contraire, le progrès scientifique a transformé la science, ami de l’homme, en ennemi dangereux.

Pourquoi? Car la science est cette chandelle utile pour lire la nuit, ou - selon l’expression du poète persan San - pour mieux choisir l’article voler. Car la science est cette échelle qu’on emprunte pour atteindre un but et réaliser un objectif. La science s’avère incapable de changer les buts de l’homme, ni de lui fixer des valeurs et des normes.

Car ceci est le rôle de la Religion... Elle seule peut dominer les instincts bestiaux et inspirer de nobles et saines motivations. La science peut tout dominer sauf l’Homme et ses instincts... l’Homme peut dominer la science et la conduire là où il veut... La Religion domine l’homme pour le conduire dans telle ou telle voie.

A propos de l’homme à lépoque industrielle, Will Durant écrivait dans l’introduction de son livre, Délices de la Philosophie: Nous sommes devenus riches en matière de machines et de techniques, mais pauvres en matière de buts .

L’homme des temps modernes ne se distingue en rien de cet homme de jadis asservi aux forces de la colère et du plaisir. La science n’a pas pu libérer l’homme de ses passions... Elle n’a pas pu changer en lui ce qu’il a de tyrannique, pharaonique et sanguinaire.

A la différence du passé, l’esprit hypocrite domine dans le monde d’aujourd’hui, et la main de l’agression est devenue beaucoup plus forte: on est passé de l’épée aux bombardiers et aux missiles à longue portée.

L'avenir du monde

Nous sommes Musulmans et nous croyons en l’existence d’un Dieu qui domine ce monde. Et c’est justement cette croyance qui minimise, à nos yeux, le poids de la catastrophe.

Tous les dangers qui entourent l'humanité aujourd’hui ne nous donnent pas l’impression que tout va être détruit. Nous avons un profond sentiment selon lequel l’avenir de l’humanité s’étendra encore sur des millions et des millions d’années.

Ce sentiment nous est transmis par les enseignements des messagers et prophètes. Il est, en fait, une sorte d’assistance du Ghayb.

Si l’on nous informait qu’un astre se déplace rapidement dans l’espace et se rapproche progressivement de la Terre qu’il détruira au bout de six mois, pour la réduire en un amas de cendre... Si l’on nous disait cela, nous n’aurions pas avoir peur, parce que, au fond de nous-mêmes, nous avons une certaine confiance et foi que le moment n’est pas encore venu pour la fin de l’humanité, encore au stade embryonnaire.

Comme nous ne croyons pas en la destruction de la Terre, par la chute d’un astre, nous ne croyons pas non plus qu’elle le sera par des forces destructrices humaines.
 

Et les autres? Ne le croient-ils pas eux non plus? Sont-ils aussi optimistes quant à l avenir de la Terre, de l’homme, de la vie, de la justice et de la liberté ?
 

Que non!... Nous relevons continuellement des traits de crainte et de pessimisme dans les discours et discussions des politiciens mondiaux quant à l’avenir de l’humanité et de la civilisation.

Si nous écartons les enseignements de la religion et notre foi dans le secours divin, en analysant la question sur la base des causes et effets apparents, nous serions pessimistes comme eux et nous leur donnerions raison.

Car pourquoi ne seraient-ils pas pessimistes? Quel optimisme dans un monde où il suffit d’appuyer sur un bouton pour lancer les moyens de destruction et d’anéantissement?

Quel optimisme dans un monde qui se berce sur des quantités innombrables de dynamites qui n attendent que l’étincelle pour se transformer en un brasier mondial?


Russel dit dans son livre, Les Nouveaux horizons: Le sentiment de doute, de faiblesse et d’impuissance domine dans notre monde. Nous nous voyons nous rapprocher d’une guerre qu’aucun de nous ne souhaite, une guerre qui détruira la majeure partie de l’humanité.

Malgré cela, nous sommes comme un lapin tombé sur un serpent et resté à ses côtés. Nous regardons discrètement le danger éventuel sans savoir quoi faire!!


Les discussions sur la bombe atomique et H. sont propagées partout. Nous nous échangeons les informations sur l’armée russe4 , sur la sècheresse, les attaques et la barbarie. Du moment où nous restons perdus et perplexes face à cela, c’est que nous sommes dans l’incapacité de prendre une position nette propos de ce drame .


L’être humain est-il capable de prendre une telle position? Il dit encore : La durée de l’apparition de l’homme est longue par rapport au temps historique, mais elle est très brève par rapport au temps géologique. On dit que l’Homme est apparu il y a un million d’années. Einstein va jusqu’à dire que l’Homme a achevé la durée de sa vie, il va arriver en quelques années, par l’aide du progrès scientifique, à se détruire lui-même .


Si nous jugeons les choses à travers les causes et les apparences matérielles, nous ne pouvons échapper à ce genre de pessimisme. Cette vision négative ne peut devenir positive, optimiste, qu’à travers une foi spirituelle, une foi selon laquelle l’humanité attend, dans l’avenir de ses jours, une vie ou règnent bonheur, sécurité et justice.


Si nous acceptons l’image noire du pessimisme, la vie humaine deviendra réellement cynique. Elle sera semblable à la vie de cet enfant qui, ayant pu saisir un couteau, s’est précipité pour se tuer, en se poignardant le ventre. On dit: l’âge de la Terre est de quarante millions d’années et l’âge de l’espèce humaine d’un million.


Si l’on suppose que l’âge de la Terre est d’un an, huit mois se sont écoulés, sans qu’aucun signe de la vie n’y apparaisse. Et, ce n’est qu’au neuvième mois que la vie a commencé sous forme de virus unicellulaire. A la deuxième semaine du dernier mois les mammifères sont apparus, et dans le dernier quart de la dernière heure de cette année est apparu l’être humain.


La période pendant laquelle l’être humain a franchi l’être de sa vie sauvage correspond la dernière minute de cette année. Ce n’est que dans ses soixante dernière secondes que l’être humain a commencé à employer son cerveau, pour soumettre la nature et construire la civilisation. C’est dans cette dernière minute que l’être humain a fait preuve de sa capacité à supporter la charge de représenter Dieu sur Terre.


Si l’on dit maintenant que l’être humain va se détruire par son progrès scientifique, et il ne lui reste que quelques pas à faire, dans sa marche vers sa disparition... Si l on dit cela, la question de la création de l’être humain devient pure dérision et absurdité.
En vérité , seuls les matérialistes peuvent prétendre cela,. Mais l’homme élevé dans l’esprit divin ne pense pas de la sorte... Il croit à l’impossibilité de la disparition du monde par les machinations d’un groupe de tous. Il croit au danger qui guette le monde, mais il croit aussi que Dieu sauvera le monde par la main d’un Réformateur, comme Il l’a déjà fait dans le passé. L’homme croyant en Dieu dit que le monde n’est pas crée par dérision, et il se moque de la conception matérialiste de la fin du monde. La fin du monde, en notre temps, est contraire à la sagesse divine voulant que rien ne périsse avant d’atteindre le but pour lequel Il a été crée. L’âge de la Terre n’est pas fini, il est encore dans ses débuts. L’humanité attend un état mondial fondé sur la Justice, le Bien, la Sécurité et le Bonheur.


Le jour attendu arrivera et la Terre se baignera dans la lumière de Dieu. A son avènement, AL-MAHDI gouvernera justement et mettra fin à la tyrannie. Les chemins jouiront de la sécurité. La Terre donnera abondamment ses biens et nul n’aura besoin de votre aumône ni de votre charité. C’est de cela que Dieu parle en disant:

L’heureuse fin sera pour ceux qui craignent (Dieu) "  (Coran, 7/128)

Au lieu d’être négatif et pessimiste, au lieu de rester à compter les jours qui restent de l’âge de l humanité, au lieu de tout cela nous devons nous pencher sur l’arrivée de la victoire, à travers la confrontation de tous les dangers, car enfin l’étincelle n’éclaire que dans l’obscurité.

 L’Imam Ali évoque l’avènement du MAHDI et dit:

" Demain, et vous ne savez rien de ce qui arrivera demain, (AL-MAHDI) prendra les gouverneurs injustes et leur fera rendre un compte rigoureux (…). Et là, il vous fera la justice et appliquera le Livre et la Tradition du Prophète . "


Telle est la grande leçon philosophique dans la question du MAHDI. Même si elle prévoit des crises énormes, elle nous rassure par la Promesse du bonheur, et la victoire de la vérité et de la justice, après ces crises. C’est là le grand espoir de l’Humanité.


Seigneur!

Nous Te prions avec ferveur de nous assurer un état digne

Par lequel Tu honores l’Islam et les Musulmans,

Tu humilies l’hypocrisie et les hypocrites.

Un état où nous serions

De ceux qui appellent à T’obéir

De ceux qui se dirigent sur Ta voie.

 Un état Par lequel Tu nous donnes l’honneur

Dans ce Monde-ci

Et dans l’Autre Monde.


 Mortaza Motahary / Traduit par Akil Sheikh Hussein / Révisé et réédité par : Abbas Ahmad al-Bostani 
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