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Ghadir Khom la complétion de la religion.

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Ghadir Khom la complétion de la religion.

Après le pèlerinage de l'adieu, le prophète (saw) n'avait aucun

autre sujet d'inquiétude que l'affaire de succession. En effet, il

fut informé par Dieu de son proche décès et il voyait en même

temps que l'Islam avait eu de centaines de milliers de nouveaux

adeptes dans les quatre coins de la Péninsule Arabique.

Il voyait aussi que plusieurs prémisses de mauvaises interprétations et des

tendances à la déviation commencèrent à faire surface et que les hypocrites

commençaient progressivement à manifester leur haine envers l'Islam et le

messager de Dieu...

 

Tout cela n'était pas de nature à tranquilliser le prophète (saw): le successeur

doit être à la hauteur de cette grande tâche et il doit remplir les conditions de

morale et de compétences semblables aux siennes. Il n'y avait qu'une seule

personne qui avait ces qualités-là : Ali !

Mais les grands de Qouraych qui venaient à peine de se convertir à l'Islam et qui

étaient tous animés d'une rancune implacable à l'égard d'Ali, qui avait tué leurs

parents proches dans des différentes batailles, allaient-ils accepter sa

désignation ?

Les anciens compagnons du prophète, qui, bien que convertis plus tard que Ali à

l'Islam, étaient plus vieux que lui et certains d'entre eux rêvaient déjà de la

succession, allaient-ils l'accepter, eux aussi ?

Par ailleurs, à cette date là, Ali (psl) n'avait que trente trois ans alors que

certains compagnons du prophète dépassaient la soixantaine.

Tous les indices disaient que la nomination d'Ali n'allait pas être acceptée, bien

que ce n'était autre que la volonté de Dieu, et bien qu'au fil des années, il avait

démontré suffisamment sa compétence et sa qualification pour la succession du

prophète (saw) alors que tous les autres compagnons avaient échoué au moins une fois dans leurs missions. Le refus de la majorité des musulmans se faisait annoncer et le prophète (saw) le savait très bien... Mais l'ordre strict de Dieu mit fin à l'hésitation du prophète et l'emmena à demander à tous les musulmans d'assister à une assemblée générale avant de se disperser vers toutes les directions après les rites du pèlerinage. Le rendez-vous fut fixé sur les rives d'une lagune dans un lieu appelé Khom, et c'est là qu'il prononça son dernier grand discours publique appelé "prêche de la lagune" (Ghadir). Le prêche ne fut pas très long et il était clair que son sujet essentiel était la déclaration du testament verbale du prophète (saw) qui dit « Ô gens ! Ecoutez-moi afin que je vous explique : Je ne sais pas si je vous rencontrerais après cette année-ci et dans cet endroit-ci. Jusqu'au jour où vous rencontrez votre Seigneur, vos sangs, vos biens et votre honneur seront sacrés comme le sont ce jour-ci (le jour du Sacrifice), dans ce mois-ci (dhû al-hijja, le mois du Pèlerinage), dans cet endroit-ci (Minâ, à la Mecque) ; ai-je transmis le Message ? Seigneur ! Sois-en témoin ! … Celui à qui on a confié un dépôt doit le rendre aux ayants droit … Craignez Dieu dans le traitement que vous réservez aux femmes… Les croyants sont frères et il n’est licite pour personne de toucher aux biens de son frère sans son consentement. Ne redevenez après moi des mécréants qui s’entretuent. Je vous laisse ce par quoi vous ne vous égarerez jamais si vous vous y attachez : le Livre de Dieu et ma progéniture, les gens de ma famille… Ô gens ! Votre Seigneur est un et votre ancêtre est un, vous êtes tous les descendants d’Adam et Adam est créé de terre ; ceux d’entre vous qui sont les plus nobles auprès de Dieu sont les plus pieux. Aucun Arabe ne vaut mieux qu’un non Arabe que par la piété ». Puis il a dit : « Ai-je transmis le Message ? » et toute l’assemblé a répondit : « Oui ». Alors le Prophète (saw) a dit : « Que ceux qui sont présents le transmettent aux absents ». Après quoi, il est passé à la plus grande recommandation, celle concernant le califat et, s’adressant à ‘Alî (p), il lui a dit : « Ô ‘Alî ! Tu es par rapport à moi ce que Hârûn (Aaron) a été par rapport à Mûsâ, mais il n’y a pas de prophète après moi ». Arrivé à Ghadîr Khum, il a fait dresser une chaire avec des selles de chameaux

et, rassemblant les gens, il a dit : « Ô gens ! N’ai-je pas sur les croyants plus de droits qu’ils n’ont sur eux-mêmes ? ». Ils ont répondu que « oui », alors, il leur a dit : « Que celui qui me considère comme étant son maître doit considérer ‘Alî (p) comme son maître. Seigneur ! Sois l’ami de son ami, l’ennemi de son ennemi, assiste ceux qui l’assistent, abandonne ceux qui l’abandonnent et fais tourner la vérité avec lui là où il tourne ». Il disait ces mots alors qu'il levait le bras d'Ali tout haut pour que les dizaines des milliers de présents pussent le voir clairement. Certains d'entre eux virent le prophète (saw) pour la première fois de leur vie, alors que certains autres le connaissaient très bien et s'attendaient même à cet événement puisque tant de fois le prophète (saw) y avait fait allusion. Les citations en ce sujet ne manquent pas... Par exemple, d'après Jaber Ibn Abdoullah, l'un des fidèles compagnons du prophète (pslp) : "Les musulmans connaissent les hypocrites à partir de leur haine pour Ali (saw)". Maintes fois, le prophète avait dit : "Ô Ali, seul un hypocrite te déteste et seul un croyant t'aime !" D'autre part, le savoir de Ali fut à maintes reprises félicité par le prophète (saw) et tous ses compagnons l'avaient certainement entendu dire : "Je suis la cité de la science et Ali en est la porte." Après le prêche du prophète (saw), les musulmans saluèrent Ali (as) en l'appelant du surnom donné par le prophète lui même : le commandeur des croyants. Sur le plan purement légal, le jour du "Ghadir", l'affaire de la succession du prophète (saw) fut terminée. Il a ordonné aux Musulmans de le saluer en l’appelant « Commandeur des croyants ». Plus tard, le Prophète (P) a voulu réaffirmer cette recommandation par écrit. A ce propos, al-Bukhârî rapporte dans son Sahîh à partir de Ibn ‘Abbâs ce qui suit : « Juste avant sa mort, le Messager de Dieu (P) a dit en présence de plusieurs personnes dont ‘Umar Ibn al-Khattâb : « Je vais vous écrire un testament après lequel vous ne vous égarerez jamais ». ‘Umar a dit : « Le Prophète est très souffrant » ou, selon une autre version : « Il a perdu conscience ». Les Musulmans se sont divisés et le Messager a fini par renoncer à écrire ce testament, ce que Ibn ‘Abbâs a qualifié

de « tragique ». Il est à savoir que le Prophète (saw) ne pouvait rendre légal ou illégal autre chose qui est autrement qualifié par le Coran. D’autre part, le Prophète (saw) n’était pas responsable devant les Musulmans car il n’était pas choisi ou élu par eux, pourtant il les consultait ce qui constitue une leçon à retenir dans le sens où les dirigeants sont responsables devant le peuple auquel ils doivent rendre des comptes sur leurs actions. Mais les musulmans ne tardèrent pas de manifester une tendance vers la déviation qui allait aboutir à une annulation pure et simple du testament du sceau des prophètes. La succession Le décès du prophète fut une surprise pour l'ensemble des musulmans. Et alors que toute la famille du prophète (saw), y compris Ali (as), était occupée par les funérailles, quelques compagnons du prophète en compagnie de quelques chefs de tribus firent une réunion quasi secrète dans un lieu dit "Saqîfah". Dans cette réunion, ils décidèrent de négliger le testament du prophète (saw) et d'élire Abou Bakr comme successeur (califat) après une lutte acharnée qui avait menacé la jeune communauté musulmane de désintégration. Pour l'ensemble des têtes pensantes de Qoraych et pour la plupart des chefs de la Médine, le choix d'Abou Bakr au lieu d'Ali leur laissait la voie du pouvoir libre dans l'avenir. En effet, s'ils avaient appliqué textuellement l'ordre de Dieu et de son prophète et accepté de déléguer le pouvoir à Ali (as), l'espoir d'arriver un jour au pouvoir par un compromis tribal s'évaporerait définitivement. Mais les musulmans n'allaient pas tarder à regretter ce choix, surtout lorsque la succession du prophète (califat) arriva à la main du troisième calife : Ousmane. Ceci durant, Ali (as) s'était retiré de la scène politique pour conserver l'unité de la communauté islamique en se consacrant totalement à enseigner les préceptes de l'Islam et à propager la législation divine. La mosquée de la Médine devint par ses efforts une véritable académie islamique vers laquelle tous les musulmans, désirant la science, convergèrent des quatre coins de la terre de l'Islam.

Quand le pouvoir arriva à Ousmane, celui-ci ne tarda pas à ouvrir de grandes portes à ses proches de Bèni Omeyyeh (les Omeyyades), famille d'Abou Sofièn qui ne cacha pas sa joie le jour même de la nomination d'Ousmane en disant : Eh Bèni Omeyyeh ! Monopolisez le pouvoir entre vous ! Par Dieu il n'y a ni enfer ni paradis et ce n'était que la lutte pour le pouvoir ! Mais il fut grondé par Ousmane et il se tut. De toute façon, Abou Sofièn n'était pas le seul de Bèni Omeyyeh à être un hypocrite et le plus dangereux de toute cette tribu était Marouèn Ibn al Hakem qui n'allait pas tarder à monopoliser tous les pouvoirs entre ses mains en devenant le secrétaire personnel de Ousmane...Ce fut alors la déviation totale et flagrante devant laquelle les musulmans ne pouvaient pas rester indifférents. Ali (as) ne manqua pas d'avertir Ousmane de la gravité de la situation et de lui rappeler que Marouèn avait été auparavant chassé de la Médine par le prophète (as), mais tous ses efforts étaient vains et la situation dégénéra en une révolte générale puis un siège de la maison d'Ousmane. Dans ces conditions critiques, Ali (as) envoya ses deux fils Hassan et Hussein pour la défense de Ousmane qui était quand même le symbole de l'autorité de l'Islam. Les révoltés étaient décidés à en finir avec une situation scandaleuse : ils ne pouvaient plus supporter l'injustice des gouverneurs de Bani Omeyyeh... et voyant les compagnons les plus fidèles du prophète, tels que Abou dharr et Âmmar chassés de la Médine ou fouettés, ils perdirent tout espoir en Ousmane et ils proposèrent à celui-ci d'abdiquer. Ousmane refusa en disant qu'il préférait plutôt la mort. Entre temps, Bèni Omeyyeh se félicitait du cours des événements puisque la mort d'Ousmane leur permettrait une dictature au nom de sa vengeance. C'était ainsi que Marouèn à la Médine et son cousin Muawiya le gouverneur de la Syrie se mirent d'accord pour ne pas secourir Ousmane, et ils le laissèrent, sans défense, succomber sous les coups des révoltés. Après la mort d'Ousmane, les musulmans se rendirent compte de la gravité de l'erreur qu'ils avaient commise vingt cinq ans auparavant : le non exécution du testament du prophète. Essayant de se rattraper et de sauver ce qui pouvait être sauvé, ils entourèrent Ali (as) et firent pression sur lui pour qu'il accepte de

prendre le pouvoir en mains. L'imam Ali, légitime commandeur des croyants, savait que vingt cinq ans de pouvoir des trois califes ne lui avaient pas laissé de grandes chances pour instaurer un gouvernement islamique tel qu'il est prescrit par Dieu. Il refusa. Les révoltés insistèrent. Ils le menacèrent même. Ali (as) vit alors que la communauté musulmane était en danger. Il finit par céder aux pressions des musulmans et accepta de prendre le pouvoir sachant parfaitement que cela allait être sa plus dure épreuve.

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