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Une normalisation sans résolution de la question palestinienne n'a pas de sens

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Une normalisation sans résolution de la question palestinienne n'a pas de sens
H. A. Hellyer, spécialiste des relations internationales, a déclaré : « L’annonce de relations diplomatiques partielles ou complètes, entre certains pays arabes et Israël, ne conduira pas à son acceptation par les nations arabes.»
Selon cet expert de Carnegie Endowment for International Peace,  sans un accord avec les Palestiniens, les accords de normalisation avec les pays arabes resteront nuls.
 
Il a dit : «Les engagements d'Israël dans les accords de normalisation avec les Émirats arabes unis et le Bahreïn, sont également inconnus. La normalisation des relations entre certains régimes arabes et le Israël, n’est qu’une mesure diplomatique.
 
 Au cours du dernier mois, deux États arabes du Golfe Persique, les Émirats arabes unis et le Bahreïn, ont annoncé la normalisation de leurs relations avec Israël, devenant les quatrième et cinquième pays (après l'Égypte, la Jordanie et la Mauritanie), à reconnaître Israël depuis l'occupation des territoires palestiniens en 1948. La plupart des politiciens et des médias occidentaux, en particulier à Washington, ont favorablement réagi à cette nouvelle. Il a même été suggéré que le président américain, Donald Trump, puisse obtenir le prix Nobel de la paix pour cette action. 
 
En Palestine, cependant, les problèmes du siège de la Bande de Gaza, de l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie, et du refus de trouver une solution au problème des réfugiés palestiniens demeurent des blessures évidentes. Dans ces territoires et selon les organisations israéliennes, palestiniennes et internationales des droits de l'homme, les forces israéliennes violent régulièrement les droits de l'homme. 
 
La grande majorité de la communauté internationale et des spécialistes du droit international considèrent cette occupation et les discriminations à l’encontre des citoyens palestiniens dans les territoires occupés, comme illégales. L'initiative de « paix arabe », lancée par l'Arabie saoudite en 2002, unanimement soutenue par tous les membres de la Ligue arabe, a raté, avec la poursuite de la plus longue occupation militaire du monde et de la crise des réfugiés. En fait, l'Office de secours des Nations Unies aux réfugiés de Palestine au Proche-Orient, opère dans la région depuis 1949. 
 
La normalisation ne se produira que quand Israël se retirera des zones contestées. De plus, les engagements d'Israël dans les accords de normalisation avec les Émirats arabes unis et Bahreïn, ne sont pas clairs et aucun engagement ne garantit l'abolition du plan d'annexion d’autres territoires aux territoires occupés. La normalisation ne consiste pas seulement à établir des relations diplomatiques entre les pays. Ce n'est qu'une partie du processus de normalisation et les relations d'Israël avec de nombreux pays arabes, étaient déjà normalisées dans une certaine mesure. Le Maroc, Oman, le Qatar et la Tunisie ont déjà des bureaux commerciaux en Israël. 
 
Doha a même accueilli un bureau commercial israélien pendant un certain temps, qui avait même une mission diplomatique. Mais personne ne pouvait vraiment prétendre qu'il s'agissait d’une normalisation complète. Aucune de ces mesures n'avait été couronnée de succès et aucune normalisation n'avait eu lieu entre les nations arabes et Israël. La normalisation n'est pas seulement un échange de haut niveau, entre fonctionnaires, mais une relation entre les peuples. 
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Des décennies après l'accord de paix égyptien, cette normalisation populaire n'a pas été réalisée et les relations au niveau culturel, sont restées assez froides. Ce fut le même chose, pour les accords de paix jordaniens, signés en 1994. Suite à l'annonce des mesures de normalisation, des manifestations contre la décision du gouvernement ont eu lieu à Manama, et des politiciens bahreïnis et des représentants de la société civile ont fait des déclarations. Une opposition à la normalisation s’est soulevée dans tout le Golfe Persique, et a qualifié cette politique de trahison. 
 
Quand le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, s'est rendu au Soudan, il a promis de soutenir le gouvernement de transition soudanais en échange de la normalisation de ses relations avec Israël, proposition que les dirigeants du gouvernement de transition soudanais ont catégoriquement rejetée. Les dirigeants du gouvernement de transition du Soudan savaient bien que le peuple soudanais punirait toute action dans ce sens. C'est une leçon à laquelle tout le monde devrait prêter attention. 
 
L'approfondissement des normes démocratiques dans la région, exige qu’Israël respecte le droit international dans ses relations avec les Palestiniens. Il est vrai qu'en 2020, la cause palestinienne n'est plus au centre des préoccupations de nombreux pays arabes plus impliqués dans les troubles qui sévissent chez eux, mais lors des soulèvements, les gens ont souvent agité le drapeau palestinien. Cela signifiait la centralité symbolique de la cause palestinienne, et la liait aux revendications révolutionnaires arabes. 
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Israël souhaite une normalisation complète des relations dans la région, mais agit d'une manière qui rend une véritable normalisation impossible. Israël a déclaré explicitement qu’il n’était pas déterminé à mettre un terme au plan d’annexion et encore moins à se retirer des territoires occupés. Il est peu probable qu'une véritable normalisation avec les Arabes, soit possible dans un tel contexte. Le moyen le plus réaliste pour une normalisation des relations avec Israël n'est pas d'établir des centres diplomatiques dans des villes éloignées de Tel Aviv, mais de parvenir à un accord, juste et équitable, avec le peuple palestinien, dans l'ensemble des territoires occupés, loin de la politique et des déclarations tumultueuses de Donald Trump. »
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