Les forces du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi encerclaient dimanche à Sanaa une mosquée relevant de l'ancien chef de l'Etat, accusé de fomenter un coup d'Etat dans le pays où un attentat attribué à Al-Qaïda a fait huit morts dans le Sud.
Les militaires de la Garde présidentielle, appuyés par des blindés, bloquaient les accès menant à la grande mosquée Al Saleh, dans le sud de Sanaa, selon un correspondant de l'AFP.
Selon des sources proches de la présidence, des armes seraient entreposées dans ce bâtiment gardé par les hommes de l'ancien président Ali abdallah Saleh, et un tunnel reliant la mosquée au siège de la présidence aurait été creusé.
Pour sa part, M. Saleh, qui a des gardes armés, a renforcé les mesures de protection autour de son domicile dans le quartier de Hadda à Sanaa, selon des témoins.
Le président Hadi soupçonne son prédécesseur, chassé par un mouvement de contestation qui a éclos fin 2011, de "fomenter un coup d'Etat", selon une source proche de la présidence sous le couvert de l'anonymat.
Le Yémen est le seul des pays du Printemps arabe où un soulèvement populaire a abouti à une solution négociée, en vertu de laquelle le président Hadi a été élu pour une période intérimaire.
- Huit morts dans un attentat -
Un homme a ouvert le feu sur un mini-bus de l'armée qui transportait des médecins et des infirmiers de l'hôpital militaire d'Aden, tuant huit passagers, dont deux femmes, et en blessant 12 autres, selon une source militaire, qui a imputé cette attaque à Al-Qaïda.
En décembre, Al-Qaïda avait revendiqué un assaut spectaculaire contre le site du ministère de la Défense à Sanaa, prenant pour cible l'hôpital militaire de l'immense complexe. L'attaque avait fait 56 morts et 215 blessés.