Morsi annonce un référendum sur la constitution le 15 décembre

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Le chef de l'Etat égyptien a annoncé ce samedi 1er décembre qu'il appelait la population égyptienne à se prononcer par référendum le 15 décembre sur le projet de Constitution adopté cette semaine.

Le président de la commission constituante venait de lui remettre le projet final de loi fondamentale lors d'une cérémonie officielle.

C'est devant un public totalement acquis à sa cause et composé des membres de la Constituante et du Sénat dominés par les islamistes que le président Morsi a annoncé le référendum sur la nouvelle Constitution :

« J'annonce aujourd'hui ma décision d'inviter le peuple égyptien à un référendum sur le projet de Constitution le 15 décembre 2012. Et je prie Dieu et j'espère que cette journée sera une journée de démocratie et de stabilité. »

Un appel à référendum en vertu duquel l'Assemblée constituante est automatiquement dissoute. Une manière de couper l'herbe sous les pieds de la Cour Constitutionnelle, qui doit se prononcer dimanche sur la validité de l'Assemblée constituante.

Le président Morsi n'a pas manqué d'appeler les magistrats à accomplir leur devoir dans la supervision des élections, comme le stipule la loi. Des magistrats en grève qui ont menacé de boycotter le scrutin.

Les opposants au projet de Constitution estiment qu'elle ouvre la voie à un Etat religieux. S'ils n'objectent pas à l'article préexistant faisant « des principes de la Charia islamique la source principale des lois », ils s'élèvent contre le texte explicatif de ces « principes ». Le projet ne mentionne pas l'égalité entre l'homme et la femme ni l'interdiction de l'esclavage.

Selon RFI, l'interdiction de l'incarcération des journalistes « pour délit d'opinion ou de publication » est elle aussi passée à la trappe. La fermeture des journaux par décision de justice est, en revanche, maintenue. La Constitution permet aussi aux islamistes de réduire les pouvoirs de la Cour constitutionnelle et de se débarrasser de juges gênants. Les tribunaux militaires gardent les prérogatives leur permettant de juger les civils. Les syndicats indépendants sont implicitement exclus, puisque chaque métier n'a droit qu'à un seul syndicat. Il y a enfin les pouvoirs du président, qui restent très larges

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