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Tafsir: Sourate al-Kawthar (L’Abondance) 3

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إِنَّ شَانِئَكَ هُوَ الْأَبْتَر

Celui qui te hait est lui certes sans postérite

Après lui avoir annoncé la Bonne Nouvelle du Don de l’Abondance infinie et absolue et lui avoir demandé de Le remercier, Dieu prévoit et lui affirme une autre nouvelle : « C’est celui qui t’a traité d’« abtar » qui sera l’« abtar » » ! Ce verset confirme que l’Abondance dont il s’agit dans le premier verset est « l’abondance » et le « beaucoup de biens » dans la descendance

 « shâni’a-ka » : « celui qui te hait », mot mis en valeur par la particule de confirmation « Inna » qui le précède, comme si Dieu voulait insister sur lui. Cette personne hait le Prophète(s) au point de

ne pas prendre en considération, non seulement sa peine d’avoir perdu son fils ‘Abdallah, mais surtout son honneur, de ne suivre aucune des

règles de bienséance et de se comporter avec bassesse et grossièreté.

Le mot « abtar » cité après donne une indication sur l’identité de cet ennemi : c’est celui-là même qui a traité le Prophète(s) d’« abtar », (le privé de postérité) : al-‘As fils de Wâ’il ! Et quand il a traité le Prophète(s) d’« abtar », il ne l’a pas fait par ignorance mais par haine vindicative à son encontre. Il prenait même du plaisir devant son malheur. Peut-être y voyait-il aussi la fin du Message après la mort du Prophète(s) et l’arrivée de leur soulagement.

« huwa » : La présence du pronom personnel à la 3ème personne du singulier appelé en arabe « al-ghâ’eb » (l’absent, le caché, l’invisible)

« huwa » qu’on peut traduire par « lui » ou « il », qui reprend ici «shâni’a-ka » et qui est placé au milieu de la phrase nominale, montre

une insistance sur cette personne : au contraire du Prophète(s), c’est lui qui est l’« abtar », celui qui n’aura pas de postérité.

« al-abtar » : ce mot signifie apparemment ici « celui qui est privé de postérité », « qui n’a pas d’enfants pour assurer une belle lignée ». Ce mot est une insulte pour les Arabes et il est utilisé pour humilier et abaisser l’interlocuteur. Ce n’est pas le Coran qui l’a utilisé en premier, mais il ne fait que reprendre ce qui a été dit au Prophète(s) par celui qui le(s) déteste et le lui retourner.

En effet, al-‘As fils de Wâ’il, au lieu de consoler le Prophète(s) de la perte de son fils ‘Abdallah, s’est mis à l’abaisser et à l’humilier. La multitude de la descendance, considérée comme un grand bien, comme une abondance, est un des sens voulus dans l’Abondance (« al-Kawthâr ») qui fut donnée au Prophète(s). Sinon ce verset n’aurait pas de sens ou plutôt d’effet profitable.


LES FAVEURS DE LA SOURATE

Cette sourate n’a pas uniquement été révélée pour rassurer le Prophète Mohammed(s) sur sa descendance et le maintien de la divulgation de

son Message, mais également pour répondre à ses ennemis en leur prédisant, à eux, une absence de descendance.

Cette annonce constitue la troisième information du « caché » (ghayb), la troisième prédiction venant du savoir divin qui révèle et confirme la

dimension miraculeuse du noble Coran. Il n’y a plus de trace aujourd’hui de la descendance de ses ennemis. Il ne reste plus personne

des Omeyyades et des Abbassides qui étaient hostiles au Prophète(s) et à sa descendance. Même leur mémoire n’est pas commémorée au contraire de celles du Prophète Mohammed(s) et des

Imams(p) purs de sa descendance qui voient leurs tombeaux visités par des millions de personne jusqu’à maintenant.

Elle met aussi en évidence une seconde règle générale. Le fait d’adorer autres que Dieu et d’insulter le Messager de Dieu le Tout-Puissant

amène la privation de tout bien, de toute abondance, et en l’occurrence de toute descendance. Une des raisons signalées de l’absence de

descendance pour al-‘As fut sa dureté de coeur, son manque de bonté envers le Prophète(s). Ainsi « al-abtar » serait aussi celui qui est

coupé de tout bien, celui qui est coupé de son peuple, de sa communauté.

Cependant, le sens premier qui convient le mieux dans cette sourate, reste celui qui est privé de toute descendance.

Il est rapporté du Messager de Dieu(s) :

« Dieu donne à boire des fleuves du Paradis à celui qui lit [cette sourate], lui donne en récompense [l’équivalent de celle] de tout sacrifice effectué par les serviteurs/adorateurs le jour de l’Aïd et aussi

par les gens du Livre et les Associationnistes. » (Majma‘ al-Bayyân, vol.10 p548)

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