Le Soudan du Sud a reconnu avoir abattu vendredi un hélicoptère de l'ONU, tuant les quatre membres d'équipage, et expliqué avoir pris par erreur l'appareil pour un engin ennemi, selon un porte-parole de l'armée.
L'unité d'artillerie a malheureusement tiré sur l'hélicoptère, pensant qu'il s'agissait d'un appareil ennemi, car l'ONU n'avait pas prévenu de ce vol dans cette zone, a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée sud-soudanaise Philip Aguer.
Quinze minutes après avoir tiré (...), nous avons appris que l'ONU avait envoyé un appareil dans la zone, a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a réagi vendredi dans un communiqué en condamnant fermement l'incident, affirmant que l'appareil était clairement identifiable et réclamant que les responsables rendent des comptes.
M. Aguer a indiqué que l'armée avait utilisé des armes antiaériennes pour abattre l'engin alors qu'il volait au-dessus de l'Etat de Jonglei, dans l'est du Soudan du Sud. Cet Etat a longtemps été le théâtre de massacres ethniques et des ONG ont dénoncé les exactions contre les civils qui accompagnent la répression de la rébellion par les forces de sécurité sud-soudanaises.
Les militaires du Soudan du Sud ont déclaré à la Mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss) qu'ils avaient abattu l'hélicoptère de la Minuss, a précisé à la presse le porte-parole adjoint de l'ONU Eduardo del Buey.
L'hélicoptère de type MI-8 effectuait un vol de reconnaissance dans le Jonglei quand il a été attaqué. Selon des premières informations, l'hélicoptère s'est écrasé et a brûlé. La Mission a aussitôt envoyé une équipe de recherche et de secours, qui a confirmé la mort des quatre membres d'équipage, a précisé le porte-parole.
Le vice-ministre sud-soudanais de la Défense, Majak D'Agoot, avait de son côté indiqué que les quatre membres d'équipage étaient tous de nationalité russe.