Depuis la prise de Kaboul par les Talibans en Afghanistan, les puissances occidentales versent des larmes de crocodile, feignant d'oublier que :
1) le retour des Talibans au pouvoir a été organisé par l'Accord que les USA ont conclu avec les Talibans en février 2020 dans le dos du Gouvernement afghan, une marionnette, il est vrai ;
2) En 1996 déjà, les USA avaient aidé les Talibans à accéder au pouvoir;
3) Les USA ne se sont retournés contre les Talibans qu'après les attentats du 11 septembre 2001 lorsque le Mollah Omar et ses Talibans ont refusé de leur livrer Ossama Ben Laden ;
4) Lors de la rencontre de septembre 2020 tenue à Doha (Qatar), les USA ont clairement ouvert la voie aux Talibans pour l'application de la Charia au sein de l'État Islamique d'Afghanistan et
5) Les USA entraînent leurs alliés occidentaux dans l'erreur conceptuelle consistant à faire une distinction artificielle entre le "djihadisme local '' qui n'aurait pas de visées sur d'autres pays en dehors du sien propre, tels que les Talibans en Afghanistan, d'une part, et le '' djihadisme international '' qui ambitionnerait d'étendre sa Charia à d'autres pays, tels Al Quaïda et l'État islamique/DAESH. Le premier groupe ne représenterait aucune menace, contrairement au second.
Les faits démontrent qu'il existe plutôt une osmose entre ces différentes composantes de la nébuleuse djihadiste.
Or, depuis les événements de l'année 2020, y compris ceux précédant le coup de force du 18 août 2020, tout porte à croire que l'ex-puissance coloniale cherche à reproduire au Mali le scénario Donald Trump /Taliban.
Bamako, le 02 septembre 2021
Dr. Soumana Sako
Ancien Premier ministre du Mali.
Les Talibans, Les Talibans du Mali et les positions des USA
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