سورة الكَوْثَر
Sourate al-Kawthar (L’Abondance)
بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِیم
إِنَّا أَعْطَیْنَاکَ الْکَوْثَرَ ﴿١﴾ فَصَلِّ لِرَبِّکَ وَانْحَرْ ﴿٢﴾ إِنَّ شَانِئَکَ هُوَ الأبْتَرُ ﴿٣﴾
Sourate al-Kawthar (L’Abondance)
La Sourate 108 : Al-Kawtar « L’abondance » est composée de trois versets
L'abondance sourate -108 -
Au nom de Dieu, le Tout miséricorde, le Miséricordieux
(basmala)
1- C’est Nous qui t’avons octroyé l’abondance *
2- Alors prie ton Seigneur et sacrifie
3- Celui qui te hait n’aura jamais de prospérité
بِسْمِ اللِّه الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ
« Bi-smi-Allâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi »
Le sens particulier que le « Basmalah » prend ici est directement lié à la sourate, à l’Annonce divine qui est faite dans cette sourate. C’est par
le Nom de Dieu (Allâh) – qui est la Vérité regroupante nominale, le Nom le plus Grandiose Seigneurial – déterminé par la Miséricorde absolue la Toute-Miséricordieuse, la Très-Miséricordieuse
(ar-Rahmâniyyah, ar-Rahîmiyyah), suite à l’apparition regroupante (ou synthétique) divine, au repliement (qabid) et au déploiement (basat) du Très-Miséricordieux, du Tout- Miséricordieux, qu’a lieu la descente du Don de l’Abondance au Prophète Mohammed(s).
(Innâ a‘taynâka al-kawthar )إِنَّا أَعْطَيْنَاكَ الْكَوْثَرَ ) ١)
Nous t’avons certes donné l’Abondance, (1)
« In-nâ » : « inna », introduit et confirme l’information (al-khabar) qui va suivre. L’emploi emphatique du pronom personnel à la première personne du pluriel pour indiquer Dieu (« nâ ») est sans doute pour magnifier la Station de Dieu Très-Elevé par le don de cette Abondance et pour rappeler que c’est Dieu Très-Elevé qui est le Principe (l’Origine) du Don. Et peut-être que ce pluriel est une considération de l’ensemble des Noms à partir desquels se fait la descente de ce Don.
« a‘taynâ-ka » : Le verbe est au temps du passé pour indiquer un avenir qui va sûrement arriver. Dieu (qu’Il soit Glorifié et Exalté) a donné à Son Messager(s) beaucoup de biens, de la station de Sa Grandeur et de Sa Puissance, de l’ampleur de Sa Miséricorde et de l’étendue de Son Effusion.
« al-kawthar » : (l’abondance, la multitude, en grande quantité, innombrable, de façon absolue, sans spécificité). Ce bien peut regrouper toutes les victoires et les réussites que va réaliser l’appel de l’Islam, les biens, les bénédictions, une descendance prospère, etc..
Dans les livres de Tafsir du Coran, on peut voir que plusieurs interprétations ont été données à ce mot, certaines se référant à des propos rapportés des Infaillibles(p), d’autres s’appuyant sur des
déductions ou des suppositions.
Ainsi, certains ont dit qu’il s’agit de biens en abondance, d’autres d’un fleuve au Paradis, d’autres d’un bassin du Prophète(s) au Paradis ou
à al-Mashhar, d’une postérité prospère pour le Prophète(s), d’un grand nombre de compagnons et de partisans pour le Prophète(s) le Jour du
Jugement, des savants de sa nation, du Coran et de ses nombreuses faveurs, de la Prophétie, de l’Islam, de l’Unicité, du savoir et de la sagesse, des faveurs du Prophète(s), de la Lumière de son cœur, de l’intercession. On peut considérer tout ce qui a été cité comme des applications, des réalisations, des exemples de « beaucoup de biens ».
L’Imam as-Sâdeq(p) fut interrogé sur le sens d’« al-Kawthar ». Il(p) répondit :-« Un fleuve dans le Paradis que Dieu a donné à Son Prophète(s) en compensation [de la perte] de son fils. »
-Et ailleurs : « L’intercession. »
(Majma‘ al-Bayyân, vol.10 p549)
Sheikh Makârem Shîrâzî cite dans son Amthâl que beaucoup de savants shiites ont été jusqu’à considérer que ce mot désignait la fille du Prophète Mohammed(s), Fâtimah az-Zahrâ’(p), la Dame des femmes des mondes, étant la concrétisation la plus grande et la plus parfaite d’ « al-Kawthar ».
Plusieurs raisons sont évoquées, notamment les circonstances de la révélation de cette sourate et l’annonce faite dans le dernier verset que la
personne qui l’a accusé d’être sans descendance sera lui justement sans postérité.
Il est rapporté que lorsqu’al-‘As fils de Wâ’el entra dans la mosquée, il vit le Messager de Dieu(s) en sortir. Ils se rencontrèrent au niveau de
la porte Banî Sahem et s’échangèrent des paroles.
Quand al-‘As entra dans la mosquée, des gens des notables de Quraïsh assis dans la mosquée lui demandèrent ce qu’il avait dit au Prophète(s).
Il répondit qu’il l’avait traité d’« abtar » (c’està-dire d’une personne « sans postérité », « privée de descendance »), parce qu’il(s) n’avait pas de
descendance après avoir perdu son fils Abdallah.
(Majma‘ al-Bayyân, vol.10 p549)
Les Arabes accordaient une grande importance au garçon qui assurait la descendance et la postérité. Le Messager de Dieu(s) venait d’avoir
perdu le second de ses garçons (al-Qâsem et ‘Abdallah) qu’il(s) avait eus avec Sayyida Khâdijeh(p) et se trouvait sans descendance.
Ses ennemis profitèrent de cette situation pour l’humilier et le déshonorer en l’appelant « alabtar». Sans doute, s’imaginaient-ils aussi que le Message allait s’achever à la mort du Prophète(s) puisqu’aucun garçon ne prendrait la relève et continuerait la mission du père.
Cette sourate aurait été révélée au Prophète(s) pour le réconforter et lui annoncer la bonne nouvelle de bienfaits abondants et d’une postérité abondante. En effet Sayyida Fâtimah az-Zahrâ’(p) donnera une descendance prospère, indiscutablement de lui(s), toujours nombreuse
et vivante à l’heure actuelle et sera la mère des Imams purs, les « Lieu-tenants » de Dieu pour tous les gens, qui maintiendront vivant le
Message divin.
Nous sommes donc ici en présence d’une annonce d’un Don grandiose (c’est-à-dire l’annonce de l’arrivée de beaucoup de biens dans un avenir proche et lointain) faite, de façon éloquente, avant qu’il n’apparaisse, et qui n’était pas prévisible au moment de la révélation de cette sourate. Cette annonce informait aussi le Prophète(s) qu’il(s) n’allait pas rester sans descendance. Même ! sa descendance allait se répandre dans tous les horizons.