Le secrétaire général du Hezbollah a déclaré que le mouvement de résistance libanais était déterminé à mener une longue guerre contre Israël et qu’il ciblerait le cœur de Tel-Aviv en réponse à la récente frappe aérienne meurtrière sur Beyrouth.
Le cheikh Naïm Qassem a fait ces remarques dans une allocution télévisée en référence aux frappes meurtrières perpétrées ces derniers jours sur trois quartiers du centre de Beyrouth, dont l’une a tué Mohammad Afif et quatre membres de son équipe médiatique.
Le cheikh Qassem a déclaré que le régime avait tué en martyr Afif alors qu’il se trouvait dans un « lieu civil, médiatique et politique qui est censé être protégé dans de tels cas ».
« Israël a lancé une agression au cœur de la capitale Beyrouth, et a assassiné des gens, il faut donc s’attendre à ce que la réponse se fasse au centre de Tel-Aviv. Nous ne pouvons pas laisser la capitale sous les coups de l’ennemi israélien à moins qu’elle n’en paie le prix. »
« Le Hezbollah se prépare à une longue guerre »
Le cheikh Qassem a évoqué les capacités du Hezbollah à gérer les crises, affirmant qu’après l’assassinat de Sayyed Hassan Nasrallah, il n’a fallu que dix jours au groupe pour se rétablir.
« Le parti a été confronté à une véritable crise après l’assassinat du secrétaire général Sayyed Hassan Nasrallah, mais en dix jours, nous nous sommes rétablis et avons commencé à panser nos blessures. »
Dans la foulée, il a souligné que le groupe est déterminé à continuer à défendre le Liban.
« Aujourd’hui, nous résistons au Liban pour défendre le Liban et le peuple libanais contre l’occupation israélienne, qui ne sera vaincue que par la résistance. Nous continuerons ainsi, si Dieu le veut. »
Dans ce droit fil, il a déclaré que le mouvement s’était préparé à une longue bataille contre le régime sioniste.
« Ils nous ont donné le choix entre la soumission et l’humiliation… et nous ne nous soumettons jamais à l’humiliation », a-t-il déclaré.
« La parole appartient au champ de bataille, et les résultats sont déterminés par ce qui se passe sur le terrain. La Résistance est capable de mener une guerre de longue haleine. »
Il a salué la détermination de la Résistance face à l’agression israélienne, notant que les attaques de représailles du groupe ont forcé des centaines de colons de déplacer du nord des territoires palestiniens occupés par Israël.
« Nous resterons sur le champ de bataille et nous nous battrons, quel qu’en soit le prix. Nous augmenterons le prix à payer pour l’ennemi, nous répondrons à son agression et continuerons à défendre le pays. »
Il a expliqué que le Hezbollah n’opère pas comme une armée régulière et que son devoir n’est pas d’empêcher l’avancée de l’ennemi, mais de lui faire face partout où il avance.
Le secrétaire général du Hezbollah a noté que le groupe de résistance continuera à soutenir les Palestiniens à Gaza.
« Nous sommes honorés de faire partie des rares pays qui soutiennent Gaza, aux côtés de l’Irak, du Yémen et de l’Iran, alors que le reste du monde reste inactif. »
« Israël ne peut pas imposer de conditions »
Concernant les pourparlers de cessez-le-feu, le cheikh Qassem a déclaré que la Résistance libanaise ne cessera pas les combats en attendant les négociations.
« Nous travaillons sur deux axes parallèles : le champ de bataille, où nos combattants progressent de manière croissante, et les négociations. Nous ne suspendons pas le champ de bataille en attendant les négociations. »
Le secrétaire général du Hezbollah a affirmé qu’Israël ne peut pas imposer ses conditions au Hezbollah et que le groupe n’accepterait aucune trêve qui viole la souveraineté libanaise.
« Israël ne peut pas nous vaincre et ne peut pas nous imposer ses conditions », a-t-il martelé.
« Le régime d’occupation espérait pouvoir obtenir par la négociation ce qu’elle n’avait pas pu obtenir sur le champ de bataille, ce qui est impossible. »
Le cheikh Qassem a indiqué que le Hezbollah cherche à « mettre un terme à l’agression de manière complète et globale et à préserver la souveraineté du Liban. L’ennemi israélien ne peut pas entrer (sur le territoire libanais) quand il le souhaite ».
Et d’ajouter que le Hezbollah avait examiné et fourni des commentaires sur une proposition de cessez-le-feu rédigée par les États-Unis pour mettre fin aux hostilités d’Israël au Liban.
« Nous avons reçu le document et nous avons fait quelques remarques. »
Le cheikh Qassem a noté que ces commentaires, ainsi que ceux du président du Parlement libanais, Nabih Berri, ont été communiqués à l’envoyé américain.
« Espérons-nous que ces négociations aboutiront rapidement à un cessez-le-feu et à une cessation de l’agression ? Personne ne peut le garantir, car cela dépend de la réponse d’Israël et du sérieux de [Benjamin] Netanyahou. »
Le discours de cheikh Qassem intervient alors que l’envoyé américain Amos Hochstein a effectué une visite de deux jours à Beyrouth visant à négocier un accord de cessez-le-feu.
Concernant un cessez-le-feu au Liban, Hochstein a déclaré qu’il voyait « une réelle opportunité » de mettre fin aux combats et a mentionné qu’il se rendait dans les territoires occupés par Israël « pour essayer de mettre un terme à cela si nous le pouvons ».
À Beyrouth, il a rencontré à deux reprises Nabih Berri, un allié du Hezbollah qui a mené des efforts de médiation au nom du Liban.
Le bilan de l’agression israélienne contre le Liban depuis octobre 2023 a dépassé les 3 500 morts et plus de 15 000 blessés.