La stratégie d’attaque russe consiste à diviser le monde musulman et c’est la raison pour laquelle,Moscou compte enflammer les divergences sunnites chiites.
La nouvelle carte politique arabe et internationale montre que la situation des Arabes et des Musulmans se détériore de plus en plus et deux grands pays y jouent un rôle prépondérant : les Etats-Unis et la Russie. Washington a toujours cherché à s’ingérer dans le monde et actuellement, son entrée dans les évolutions internationales se fait de manière à pouvoir profiter des expériences en Irak et en Afghanistan, pour premièrement s’emparer des plus grands ressources pétrolières et gazières du monde et réduire sa dépendance vis-à-vis de ses alliés arabes et secundo, mettre en branle son plan de s’éloigner de la région et concentrer sur l’extrême orient et la Chine dans les décennies à venir. Et en même temps, la baisse d’influence des Américains sur leurs amis arabes notamment l’Arabie saoudite, a amené Washington à prendre une telle décision. Quant à la Russie, Etat géographiquement proche de l’Europe et du monde musulman, sa position particulière a fait que ce pays entre politiquement, économiquement et militairement dans les conflits régionaux et se laisse même influencer par ce qu’on appelle le printemps arabe. L’implication russe dans la crise actuelle syrienne a de plus en plus renforcé le rôle de Moscou.
La stratégie offensive russe consiste à diviser le monde islamique, cherchant dans ce droit fil, à semer la discorde interconfessionnelle entre Sunnites et Chiites. La Syrie servant de un point de communication entre la Russie, la Russie et le Liban et l’Iran en passant par l’Irak, est un atout dans cette stratégie. Ainsi, la chute d’Assad signifiera-t-elle l’échec de cette stratégie, mais si ce dernier arrive à se reprendre, les conflits se poursuivront jusqu’aux générations futures !
Le principal but est de préserver Assad pour atteindre un double objectif : primo, empêcher la formation de toute une nouvelle géographique politico-économique et deuxio, barrer la route à la création d’une piper ligne acheminant le pétrole et le gaz via la Turquie vers l’Europe, pour que ces deux ressources restent ses apanages !
La stratégie russe est également de diviser le monde arabe et de s’investir dans les guerres sunnito-chiites pour que ces dernières aboutissent à de grands bouleversements dans le monde arabo-musulman.
La baisse d’influence américaine dans la région permet à son rival russe de progresser pour marquer un avenir obscur dans l’horizon de la Umma islamique et arabe.
Malgré les divergences stratégiques russo-américaines, Washington et Moscou se complètent en effet en ceci qu’ils sont d’accord sur la conclusion des choses. Ainsi, la montée russe compense la descente russe et vice-versa, et ces deux mouvements se recoupent et se parfont en s’associant. Ainsi, il y a deux logiques fondamentales dans la région : l’une, hostilité aux courants salafistes armés, et l’autre accord total sur la place et le rôle d’Israël dans la région.
Pour les russes, les conflits entre chiites et sunnites est un gros investissement sur le plan économique et financier, leur permettant de vendre des armes aux Arabes. Ainsi, les sentiments revanchards entre les deux sectes islamiques laissent les Russes en profiter pour leurs poches et en même, ils empêchent les pays arabes et ceux de la région d’aller vers le modernisme, la démocratie et le changement.
Les investissements russes sur les conflits interconfessionnels en soutenant les extrémistes des deux parties ne font que détruire les infrastructures arabes et causer des décimations et des massacres. Cette politique intensifie en même temps les accrochages internes entre les mouvements islamistes civils comme les Frères musulmans en Egypte avec les gouvernements respectifs. C’est indubitablement une erreur stratégique, car ceux qui cherchent la guerre civile, ne font que finalement provoquer un affrontement des religions et des cultures.
L’un des objectifs de cette stratégie russe pourrait sans doute coïncider avec les intérêts américains. Il existe des signes qui nous disent que l’Europe, affaiblie, va se mettre sous le parapluie américano-russe pour pouvoir subvenir à ses besoins énergétiques. La stratégie russe peut compléter celle d’Israël dans le monde arabo-islamique.