Moyen Orient : le triangle de la discorde!!

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Le triangle de la division se fonde sur les conflits ethniques et religieux,

les litiges frontaliers et l’affaiblissement des gouvernements centraux, pour modifier la carte de la région en faveur du régime sioniste.

Les violences et les conflits politiques et militaires se poursuivent depuis de longues années dans la région du Moyen-Orient. Les experts et les chercheurs des relations internationales essaient d’identifier les racines de ces violences depuis longtemps. Certains estiment que les racines de ces conflits sont à rechercher dans les interventions des puissances extrarégionales, tandis que certains autres attribuent ces problèmes aux activités des groupes radiaux et extrémistes. Et enfin d’autres observateurs estiment que les tensions intérieures des pays du Moyen-Orient ont leurs origines dans la structure sociopolitique et socioculturelle de chaque pays. Etant donné le caractère multidimensionnel de la formation et de l’organisation des phénomènes sociaux, de multiples éléments peuvent influer de manières très différentes sur les violences et les conflits armés dans la région. Nous cherchons ici à identifier les racines principales de ces conflits politiques et militaires au Moyen-Orient, en considérant une place axiale pour les politiques et les activités des grandes puissances mondiales et leur rôle dans le déclenchement des tensions régionales. En effet, les grandes puissances occidentales sont directement impliquées dans la création et l’armement des groupes radicaux extrémistes et s’en servent comme des instruments efficaces pour perturber le climat politique, économique et social des pays de la région.

Cependant, il faut admettre que cette politique occidentale s’appuie également sur un triangle sinistre de la division, triangle dont l’histoire remonte à l’époque de l’effondrement de l’Empire ottoman, et plus loin encore dans la chute de l’Empire safavide en Iran. Ceci dit, depuis des siècles, les puissances occidentales cherchaient à occuper les nations du Moyen-Orient des questions intérieures sous diverses formes. Ce triangle de la division est dont en quelque sorte le cadeau empoisonné de l’Occident aux pays du Moyen-Orient.

1- les conflits ethniques et religieux :

À l’époque des rivalités entre l’Empire ottoman et la dynastie des safavide en Iran, le Moyen-Orient était déjà le théâtre des tensions politiques et religieuses entre ces deux grandes puissances du monde musulman. Cependant, il faut souligner que les facteurs extérieurs jouer un rôle indéniable dans le développement de ces tensions. Les puissances européennes craignaient la puissance des Ottoman à l’Est de l’Europe et dans la mer Méditerranée, et celle des Safavides dans le sud-ouest de l’Asie. Pour elles, l’idéal était l’existence des conflits permanents entre ces deux puissances musulmanes. Et elles sont arrivées à leur but après la chute des Safavide en Iran au début du XVIIIe siècle, et l’effondrement de l’Empire ottoman au début du XXe siècle. Pourtant ce n’était que le début de leur projet, car après la chute de l’Empire ottoman, une multitude de grands et petits pays ont resurgis dans une région où les puissances colonialistes ont misé surtout sur le développement des querelles et des rivalités entre Sunnites et Chiites. Cette politique se poursuit jusqu’à nos jours.

Durant ces dernières décennies, l’Occident a créé/soutenu, des groupes radicaux extrémistes comme al-Qaïda, les talibans, le Front al-Nosra, l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), etc. En leur accordant un soutien politique et militaire important, les Occidentaux ont déclenché la violence et la terreur et ont attisé le feu de la division, de la rancune et de la haine au Moyen-Orient.

La chute de la dynastie safavide et l’effondrement de l’Empire ottoman n’était donc que le commencement d’une politique colonialiste pour institutionnaliser les conflits au sein du monde musulman pour que l’occident puisse être capable de diviser pour gouverner.

Les grands oulémas sunnites et chiites n’ont jamais été trompés par les ruses de l’ennemi occidental, et ils ont toujours insisté sur la nécessité de l’unité et la solidarité des Musulmanes. Pourtant, les groupuscules soutenus par l’Occident, ont pour la mission de transformer le Moyen-Orient en une scène chaotique de troubles et de désunion pour créer ainsi un terrain, ô combien, favorable à la réalisation des objectifs de l’Occident.

Dans ce contexte, des pays comme la Syrie et l’Irak ont subi des plus grands préjudices en raison de l’application de cette politique néocolonialiste. Le problème est devenu si grave qu’on parle désormais dans les milieux politiques et médiatique de l’Occident du démantèlement du l’Irak et de sa division en trois États. Il est très probable que la réalisation d’un tel projet en Irak ait un effet de domino dans les autres pays du Moyen-Orient.

Par ailleurs, le complot des conflits religieux en permettant aux groupes radicaux extrémistes de développer leurs activités, est en parallèle avec un projet de conflits ethniques en essayant de créer des tensions ethniques ou tribales par le biais d’un soutien renforcé aux terroristes et aux courants séparatistes ethnocentristes.

Conflit arabe/kurde en Irak, conflit kurde/turc en Turquie, conflit au Pakistan parmi les Panjabis, les Pachtounes, les Sindhîs et les Baloutches. Même dans un pays comme l’Iran qui profite d’une stabilité totale, ces puissances divisionnistes essaient de créer des troubles et des conflits ethniques en soutenant les activités des groupuscules comme Pjak, Comola, ou Judn-Allah. En tout état de cause, ce processus infernal risque de mettre sérieusement en péril la stabilité et l’intégrité territoriale des pays de la région pour que les ennemis réalisent leur complot de changer la carte politique du Moyen-Orient.

2- Les litiges frontaliers :

Simultanément aux activités divisionnistes dans les domaines ethniques et religieux, et après l’effondrement de l’Empire ottoman, nous sommes témoins de l’apparition de grands et de petits Etats aux frontières tracées artificiellement par les puissances colonialistes. Dans la démarcation des frontières entre ces nouveaux Etats, les colonialistes n’ont pris en compte ni les questions ethniques et confessionnelles, ni les éléments historiques. Par contre, ils ont démarqué délibérément ces frontières de sorte qu’elle reste pleines d’ambigüités afin qu’ils puissent plus tard en profiter pour créer des problèmes intérieurs ou des conflits avec des voisins, pour chacun des pays du Moyen-Orient. Les lignes frontalières son démarquée de sorte qu’elles divisent les groupes ethniques et tribales en deux, séparant ainsi les populations homogènes et les enfermant éternellement dans les conflits potentiels dans divers domaines humains, culturels, économiques et politiques. Par exemple, les territoires iraniens qui avaient été annexés par l’Empire ottomans, font partie aujourd’hui des territoires de la Turquie et de l’Irak. Ces régions resteront longtemps le foyer des conflits et des rivalités potentielles qui pourront se transformer en conflits politique ou militaires majeurs.

Les litiges frontaliers semblent être des sources potentielles des conflits de toutes sortes parmi les différents pays de la région du Moyen-Orient, comme un feu couve sous la cendre. Depuis plusieurs décennies, plusieurs guerres ou affrontements armés intenses on eut lieu parmi les pays de la région. La guerre imposée par le régime du dictateur déchu irakien Saddam Hussein à la République islamique d’Iran pendant les années 1980-1988 avaient plusieurs raison, dont les ambitions de Saddam Hussein et certains litiges frontaliers entre l’Irak et l’Iran. La deuxième guerre du golfe Persique entre l’Irak et le Koweït avait également des raisons territoriales, l’Irak de Saddam Hussein prétendant que le Koweït serait une province de son pays, et permettant ainsi aux Américains de renforcer leur présence militaire dans la zone maritime du golfe Persique. Autre ses exemples qui étaient en quelque sorte les cadeaux empoisonnés des colonialistes occidentaux pour les peuples de la région, nous pouvons citer ici certains litiges frontaliers parmi les pays arabes du sud du golfe Persique : Par exemple, les Emirats arabes unis, le sultanat d’Oman et l’Arabie saoudite disputent la souveraineté de la région pétrolifère d’al-Adid. Les Emirats et l’Arabie saoudite ont également des divergences de vue en ce qui concerne la propriété de Bourimi et de Khour al-Adid. Pour mieux comprendre l’intensité de ces problèmes il suffirait peut-être de dire qu’il existe parmi les pays arabes du sud du golfe Persique plus de 20 cas de litiges frontaliers. Ces litiges territoriaux mettent les peuples musulmans les uns devant les autres, et prépare le terrain à des démantèlements éventuels de leurs territoire.

3- l’affaiblissement des gouvernements centraux :

Outre les conflits ethniques et confessionnels ou les litiges frontaliers, il y a un autre élément qui renforce le risque du démantèlement des pays du Moyen-Orient, c’est-à-dire l’affaiblissement des gouvernements centraux. Tant qu’il y a un gouvernement central puissant et souverain, il serait capable d’étendre son autorité sur l’ensemble de son territoire et d’empêcher le développement des courants séparatistes ou des activités violentes des groupuscules terroristes. La République islamique d’Iran est sans doute le meilleur exemple de ce type de gouvernement central puissant dans toute la région du Moyen-Orient. Grâce à la puissance et l’autorité de son gouvernement central, l’Iran a réussi à résister à tous les dangers de la guerre imposée des années 1980-1988, aux activités des groupes terroristes et rebelles dès la victoire de la Révolution islamique, et aux pressions des grandes puissances mondiales. Ainsi le gouvernement central iranien a su prouver que l’Iran est la véritable île de la stabilité de la région du Moyen-Orient, et a rassuré son intégrité territoriale. Avant la Révolution islamique, la faiblesse du gouvernement du régime Pahlavi a permis aux puissances mondiales de séparer Bahreïn de l’Iran au début des années 1970.

Et récemment, l’Occident, surtout les États-Unis, se sont servis de ce même levier pour affaiblir le gouvernement central de l’Irak. La guerre, la violence et les massacres en Irak sont programmés d’avance afin d’affaiblir le gouvernement central de ce pays et pour mettre l’accent sur les conflits ethniques et religieux au sein de la population irakienne. Le premier but de ces complots est de renverser le gouvernement du Premier ministre Nouri al-Maliki pour préparer ensuite le terrain au démembrement de l’Irak. Le plan de la fédéralisation de l’Irak a été proposé par le vice-président des États-Unis, Joe Biden, dans ce sens.

Par conséquent, il est possible de regrouper les gouvernements du Moyen-Orient dans deux catégories :

D’abord des pays comme l’Iran qui ont la capacité et la puissance d’assurer avec autorité leur sécurité pour défendre leur intégrité territoriale afin d’empêcher les activités des courants séparatistes et des groupes terroristes radicaux. Ensuite des pays faibles ou relativement faibles. Cette dernière catégorie peut se diviser aussi en deux groupes : d’abord des pays qui sont alliés de l’Occident et des États-Unis, comme c’est le cas du gouvernement de l’Arabie saoudite. Grâce à leur alliance avec les puissances occidentales, ces gouvernements réussissent provisoirement à empêcher la survenance des troubles et des conflits interne à l’intérieur de leur territoire. Ensuite des pays qui n’ont pas de relations amicales avec l’Occident et les États-Unis, et qui doivent d’attendre aux interventions des puissances étrangères qui soutiennent les activités des groupes terroristes et des courants séparatistes pour affaiblir le gouvernement central de ces pays.

En tout état de cause, le triangle de la division se fonde sur les conflits ethniques et religieux, les litiges frontaliers et l’affaiblissement des gouvernements centraux, pour modifier la carte de la région en faveur du régime sioniste. Certes, la République islamique d’Iran et ses alliés régionaux comme le Hezbollah libanais, peuvent créer un barrage solide devant la réussite de ce complot, en s’appuyant surtout sur la volonté et le soutien de leurs peuples afin d’empêcher les desseins de l’ennemis pour changer la carte politique du Moyen-Orient pour assurer leurs intérêts colonialistes.

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