LA CATÉGORISATION JURIDIQUE DES ACTES HUMAINS

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LA CATÉGORISATION JURIDIQUE DES ACTES HUMAINS

LA CATÉGORISATION JURIDIQUE DES ACTES HUMAINS*

1) *Les actes Wâdjib*

Le wâjib, ou farḏ, signifie que *l'acte est obligatoire* .
C’est un acte récompensé dans l’au-delà et *puni en cas d’abstention* , ici-bas ou seulement dans l’au-delà.

Exemple : *la prière* .

Les hanéfites distinguent le farḏ, qui est appuyé sur une *preuve scripturaire* décisive, du wâjib qui est appuyé sur une *preuve probable* .

La non-croyance au devoir wâjib *n’est pas considérée* comme mécréance, mais, comme il faut mettre ce devoir en pratique tout de même, la distinction est purement *théorique* .

Parmi les distinctions diverses que posent les juristes sur ce devoir, la plus importante est celle qui distingue le *fard ‘aynî* , le devoir individuel, du *farḏ kifâya* , le devoir collectif.
Le mot kifâya signifie à la fois *suffisance et compétence* .

Si une partie des musulmans, compétente et en nombre suffisant, assure la *tâche collective* (judicature par exemple), l’autre partie en est *déchargée* .

Si la première partie est *insuffisante ou incompétente* , le péché retombe sur tous.

2) *Les actes mandûb*

Le mandûb signifie que l'acte est *recommandé* , (ou mustahab, *préférable* ou sunna,  conforme à la *tradition* ) :
l’acte qualifié ainsi est récompensé dans l’au-delà s’il est accompli, *mais pas puni s’il n’est pas accompli* .

Exemple :
✓ nourrir un *pauvre* .
✓ Les actes de piété surérogatoires ( *nâfila* ) entrent dans cette catégorie, en particulier ceux qui sont faits par *imitation du Prophète sawas* .

Mais si ces actes d’imitation sont sans rapport avec la piété, comme porter des *vêtements blancs* ou se nettoyer la bouche avec le *miswâq* (plante aromatique), c’est une innovation blâmable que de les exiger.

3) *Les actes mubâẖ*

Le mubâẖ implique que l'acte est *indifférent* , c'est-à-dire l'acte n'est ni récompensé, ni puni.

Ex :
✓  se *lever* ,
✓ *dormir* , circuler, etc.

Le mubâh est à distinguer du *jâ’iz,* autorisé, qui recouvre cette catégorie et les deux précédentes.

Le mubâh, plus que tout autre catégorie, dépend des *circonstances* ( *Voir la remarque ci-bas* )

4) *Les actes makrûh* ,

Les makrûh renvoie au *statut déconseillé* , désapprouvé, *détestable* de l'acte :

l’acte qualifié ainsi ne reçoit pas de punition s’il est accompli, mais il est *récompensé dans l’au-delà s’il n’est pas accompli* .

Ex :
✓  le *divorce immédiat* ;
✓ la trop *grande curiosité religieuse* (cf. Coran 5, 101).
Ici encore les hanéfites subdivisent L’acte makrûh à éviter simplement correspond à l’acte makrûh des autres rites.

Mais l’acte makrûh *proche de l’interdit* est un interdit reposant sur une preuve scripturaire probable, mais non décisive : il est alors *obligatoire de l’éviter* .

Les autres rites classent ces actes dans l’interdit, leur classification ne tenant pas compte de la nature de la *preuve scripturaire* .

5) *Les actes ẖarâm*

Le harâm signifie que *l'acte est interdit* , ou maẖẕûr, l'acte est  puni s’il est accompli ici-bas et dans l’au-delà, et *récompensé dans l’au-delà s’il n’est pas accompli* .

Exemple : *voler* : la punition de l’acte est reçue ici-bas si on le fait, la récompense est dans l’au-delà si on ne le fait pas.

Le *contraire* de ẖarâm, *ẖalâl* , qualifie les quatre statuts précédents.
Ainsi, on explique l’interdit par la nécessité (ḏarûra) de protéger les *cinq valeurs fondamentales* sur lesquelles repose toute société ( *voir remarque 2).*

A côté de cet interdit en soi, il existe l’interdit en *raison d’un autre* , c’est un interdit qui doit être observé parce que sa *non-observation* conduirait à violer l’interdit en soi.

Ainsi la *fornication est interdite* en soi parce qu’elle menace la société.

Mais la *nudité* , pas interdite en soi, sera interdite en fonction d’un autre, *parce qu’elle* conduit à la *fornication* .

*Remarque 1* :
Le statut construit ou
relationnel (ẖukm waḏ‘î).

Ce statut de l’acte tient compte à ce stade des *circonstances particulières* , qui peuvent alors changer la prescription divine absolue.
La définition classique est que le statut construit l’est du fait d’un *motif, d’une condition, d’un empêchement* que l’on trouve énoncé dans le discours divin à propos d’un acte.

De ce fait on classe dans cette catégorie les cas de *nullité et la dispense* .

*Remarque 2* :
les nécessités (valeurs fondamentales),  correspondent aux peines fixes (ẖudûd) qui sanctionnent *l’apostasie* , le *meurtre et les blessures* , la *consommation de vin* , la *fornication* et le *vol* .

Qu'Allah nous facilite la compréhension

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