Imam Hussein et le jour de Achoura (17), Le 9 Muharram, Tasoua

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Imam Hussein et le jour de Achoura (17), Le 9 Muharram, Tasoua
Le 9 Muharram, Tasoua

Le 8 Muharram, les armées omayyades commencèrent à resserrer l'étau autour du campement d'al-Hussayn et à se rapprocher de ses tentes en se montrant de plus en plus agressives et menaçantes, les sabres et les lances prêts à l'usage. 

Jeudi soir, le 9 Moharram, ‘Omar b. Sa’d se prépara à attaquer Houssayn.Aux mêmes moments, al-Hussayn était assis contemplatif devant sa tente, regardant l'étendue du désert d'al-Taf, ses yeux se promenant lentement sur les horizons lointains, et sa pensée plongée dans la perspective de la bataille imminente qui opposerait dans une scène historique et universelle le Bon droit au Faux.

Plongé dans ses contemplations, al-Hussayn ne s'était pas rendu compte de l'approche des soldats omayyades. C'est sa soeur, Zaynab qui vint l'en informer:

«N'entends-tu pas ces voix qui s'approchent?»

A peine Zaynab l'eut-elle quitté, ce fut au tour d'al-'Abbas Ibn 'Ali, son frère, de venir l'alerter:

«Mais mon frère...! L'armée ennemie vient vers toi...!»

Al-Hussayn se leva. Il décida tout d'abord de jauger la situation et de sonder les intentions réelles des assaillants. Aussi demanda-t-il à son frère al-'Abbas de leur parler, de discuter avec eux pour savoir de quoi ils étaient capables et jusqu'où ils pouvaient aller dans leur guerre contre les descendants du Prophète. Al-'Abbas ne tarda pas à constater l'arrogance et le cynisme d'une armée de mercenaires, trop assoiffés de pouvoir et trop attachés aux dépouilles et à l'argent qu'on leur avait promis, pour être sensibles à une cause sublime qui ne semblait guère leur procurer ce qui correspondait à leur motivations matérialistes. Leur réponse fut sans appel:

«Qu'al-Hussayn obéisse à l'ordre de l'Emir (le Gouverneur de Kûfa). Autrement, nous le combattrons».

Devant cette réponse, al-Hussayn comprit que l'heure de la confrontation était imminente et qu'aucune solution ne pouvait être envisagée. Il savait qu il ne pouvait jamais revenir sur sa parole: «Quelqu'un comme moi, ne saurait prêter serment d'allégeance à quelqu'un comme lui (Yazid)». Il ne s'était jamais senti aussi proche de sa devise: «Je ne vois la mort que comme un bonheur, et la vie avec les injustes que comme une source d'ennui ». Les mots du discours qu'il avait adressé quelques jours avant, dans la région d'al-Baydha, à l'intention des armées omayyades pour leur expliquer le caractère religieusement obligatoire de sa bataille, retentissaient encore à ses oreilles:

«Ô gens! Le Messager de Dieu a dit: "Celui qui voit un sultan injuste qui rend légal ce que Dieu a interdit, qui transgresse le pacte qu'il a conclu devant Dieu, qui dévie la Sunna du Messager de Dieu, qui agresse les Musulmans et commet des péchés contre eux, sans qu'il s'oppose à lui (à ce sultan) ni par une parole ni par une action, Dieu lui réservera obligatoirement le même traitement qu'IL réserve à ce sultan».(125)

Or al-Hussayn ne cessait d'être conforté dans sa conviction que Yazid incarnait par excellence ce «sultan injuste» que tout Musulman avait le devoir et l'obligation (prescrit par le Prophète) de combattre.

Sa décision définitive d'affronter la mort étant prise, al-Hussayn avait besoin de quelques heures de calme avant d'aller au rendez-vous de l'heure fatale. Aussi, envoya-t-il al-'Abbas vers Ibn Sa'ad et ses États-Majors, pour leur demander un délai de réflexion d'une nuit, et leur promettre une réponse définitive le lendemain (le dix Muharram).

Après consultation, Ibn Sa'ad et ses lieutenants accédèrent à la demande d'al-Hussayn.

Le même soir, Shimr qui était de même tribut que la mère de Abbas ibn Ali ibn AbiTalib, à apporté une lettre de protection pour Abbas et ses frères qu'ils sont refusés.

Shimr s’avança jusqu’à s’arrêter devant les compagnons de Houssayn (as) et dit : « Où sont les fils de notre sœur ? »
‘Abbass, Ja’far, Abdullah et ‘Othman, les fils de ‘Ali b. Abi Talib (as), vinrent à lui et demandèrent : « Qu’as-tu et que veux-tu ? » Il répondit : « Vous, les fils de ma sœur, vous êtes en sécurité ! » Les jeunes hommes lui répondirent :
« Qu’Allah te maudisse toi et ta sécurité. Tu nous garantis protection alors que le fils du Messager d’Allah n’a pas de garantie de protection ! »

Note:

125. . Ibn al-'Athir, "Al-Kamel fil Târîkh", Tom. IV, p. 48, éd. 1385 H.


 Le livre Imam Hussein et le jour d'Achoura

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