ImamHussein et le jour de Achoura (23)

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ImamHussein et le jour de Achoura (23)

MARTYRE DE NOURISSON DE IMAM HOUSSAYN, ALI-ASGHAR

 

Al-Hussayn lança un dernier appel pour qu'on protège et défende les veufs et les orphelins de la famille du Prophète sawas, dont les cris et les gémissements le touchèrent profondément:

«N'y a-t-il donc personne pour défendre la famille du Messager de Dieu? N'y a-t-il pas un monothéiste qui craint Dieu pour ce qui nous arrive? N'y a-t-il personne qui nous vienne en aide par amour de Dieu?»(139)

Son appel pathétique n'eut pour échos que les cris des femmes et les lamentations affligeantes des enfants. Il comprit qu'il restait seul ou presque dans ce champ de bataille où planait déjà le climat lugubre de la désolation. Il sentit venir son dernier moment. Aussi avant de livrer à l'ennemi le combat final, ses sentiments paternels connurent un dernier sursaut. Il fut pris d'un désir ardent de voir son fils cadet, 'Abdullah, un nourrisson(de 6 mois, nommé aussi Ali-Asghar), avant de le quitter pour toujours. Il s'approcha de la porte de la tente et demanda à sa soeur Zaynab de lui apporter l'enfant pour lui faire le baiser d'adieu. Lorsque Zaynab apporta son fils, il l'étreignit et voulut l'embrasser sur ses lèvres asséchées par la soif. Mais une flèche venant du camp ennemi atteignit la gorge du bébé et lui ôta la vie.(140) (un soldat de la tribu des Assad, [du nom de] Harmalah b. Kahil, ou Hani b. Thobayt al-Hadhrami tira une flèche [sur le bébé] qui l’égorgea).  

Quelle pouvait être la réaction, le sentiment, d'un père qui venait de voir assassiner son fils nourrisson entre ses mains, alors que l'ennemi pointait vers lui des milliers de flèches et de lances, et que ses femmes et enfants ainsi que ceux de ses compagnons tués, gémissaient de soif?

 Al-Hussayn ne s'effondra pas. Il ne fut guère ébranlé dans sa détermination. Le sang jaillit, l’imam plaça sa main sous l’entaille béante pour recueillir dans le creux de sa main du sang qu’il balança vers le ciel. Il leva calmement les mains vers le ciel, et dit:

«Ce qui me console de ce qui vient de lui arriver, est le fait que Dieu en est témoin».(141)

Cheikh Mofid écrit dans son livre de Maqtal:
Houssayn (as) s’assit devant sa tente. Son fils, ‘Abdallah b. Houssayn, lui fut apporté. C’était encore un enfant. Il le prit dans son giron et alors qu’il y était encore, un soldat de la tribu des
Assad tira une flèche [sur l’enfant] qui l’égorgea. Houssayn (as) récupéra son sang et lorsque sa paume en fut remplie, il le renversa sur le sol et dit : « Ô Seigneur, si Tu as décidé de retenir l’aide
venant du ciel alors fais que cela soit pour [notre] mieux et venge-nous de ces oppresseurs. »Puis il le déposa auprès des autres martyrs de sa famille.
 
-‘Abdallah b. ‘Oqbah al-Ghanawi tira [une flèche] sur Abou Bakr b. Hassan b. ‘Ali b. Abi Talib (as) qui le tua.
 
-Le douloureux martyr d’Ali Asghar, la preuve évidente de la méchanceté et du crime des ennemis des Ahl-ul-bayt (a.s)
La machine omeyade s’était formée non sur la base de la foi ou de la piété, mais sur la base de la convoitise mondaine et elle avait réuni en elle tous les gens animés par l’esprit diabolique, le cœur dur et une tendance aisée à brader la religion à vil prix. Et c’est pour faire disparaitre de pareilles innovations et empêcher le retour de telles traditions que l’imam s’était soulevé.
Alors, l’assassinat d’un bébé de six mois au cou déchiqueté met en évidence ce fait à savoir la méchanceté des ennemis qui avaient démontré au plus haut degré leur capacité à commettre des exactions.
L’imam Hossein et l’endurance face à l’assassinat de son petit bébé de six mois
La patience fait partie des plus importants piliers de la foi. Faire preuve d’endurance face aux tragédies et aux calamités signifie tenir bon face aux évènements amers et pénibles sans toutefois exprimer le remord, perdre son sang-froid et arrêter de se lamenter.
C’est ainsi qu’à Karbala, quand le tir de l’impitoyable au cœur noir Harmala Ibn Kâmil Assadi pulvérisa le cou du bébé d’une oreille à l’autre, l’imam plaça sa main sous la gorge du bébé agonisant et dit : « O âme, patiente par rapport à ces épreuves que tu subis, Seigneur, tu vois toi-même dans ce monde éphémère quelle genre d’épreuve nous atteint. Garde cela pour le jour du jugement ».
Allamah Majlisi ajoute : « l’imam dit : cette calamité pour moi est facile car cela se passe sous les yeux d’Allah ».
Donc l’un des plus importants messages de l’assassinat de l’enfant de six mois à Karbala, c’est la patience face aux peines et aux épreuves pour la cause de Dieu car tout l’univers est déployé sous ses yeux et rien n’échappe a son regard.

Notes:
 

139. . Ibn Tâwûs, op. cit., p. 49

140. . La flèche fut lancée par Harmalah Ibn Kahil

141. . Ibn Tâwûs, "Maqtal al-Hussayn", op. cit., p. 49. Ci-après le texte arabe de cette parole d'al-Hussayn:

Sources:

-Livre de Imam Hussein et le jour de Achoura(www.Bostani.org)

-Le martyre de Houssayn (as)* de Cheikh al-Mofid

[PDF] : https://houssayn.fr/download/25042/
[EPUB] : https://houssayn.fr/download/25045/
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