Alors que le Prince des croyants(p) faisait un discours à la tribune de Kûfâ, un homme appelé Dhi‘lib al-Yamânî, connu pour son éloquence et son audace, se leva et dit : « Ô Prince des croyants ! As -tu vu ton Seigneur ? » Il (p) lui dit : «Malheur à toi, ô Dhi‘lib ! Je n’adorerais par un Seigneur que je ne verrais pas ! » Il demanda : « Ô Prince des croyants ! Comment L’as-tu vu ? » Il (p) lui dit : « Malheur à toi, ô Dhi‘lib ! Les yeux ne Le voient pas de la vision du regard, mais les cœurs Le voient par
les vérités de la foi !» (de l’Imam as-Sâdeq (p) , al-Kâfî vol.1 p179 ; Nahj-al-Balâgha sermon 179 p382) La voie unique pour la connaissance présentielle de l’Essence divine sainte n’est autre que la vision du cœur. Et cette sorte de présence ne se réalise que pour le cœur du serviteur croyant dans lequel se manifeste en vérité la réalité de la foi. Et il est connu que la réalité de la foi qui est la première condition pour la vision de Dieu (qu’Il soit Glorifié), n’est pas un ordre sensitif (des sens) ni imaginaire (de l’imagination). Dans ce sens, sa (p) parole : « Il est Dieu, la Vérité claire (évidente), plus vraie et plus claire (évidente) que ce que voient les yeux.» Nahj-al-Balâgha, sermon 155 p331) Dieu (qu’Il soit Glorifié et Exalté) est le Principe Premier Fondamental (al-Mabdâ’) efficient (al-fâ‘ilî) et final (al-ghâ’î) pour l’ensemble [des choses] en dehors de Lui, de sorte que l’organisation de la causalité (le rapport de la cause à l’effet) part de Son Essence (Tout-Puissant) du point du Principe efficient, et aboutit à Son Essence (qu’Il soit Exalté) du point de vue du Principe final. Ainsi le Tout-Puissant est, dans l’axe descendant ou ascendant, du point de vue du Premier et du Dernier, en permanence la Cause des causes, comme Il est le Stable. La connaissance de la Cause entraîne la connaissance de l’effet (du causé) tout comme il est dit à ce propos par le grand philosophe Sadr Muta’lihîne : « Les essences ou substances des causes ne sont connues que par leurs causes.» (Sadr Muta’lihîne, Al-Asfar, vol.1 p26) Il en est ainsi en ce qui concerne le savoir acquis et il en est de même en ce qui concerne la connaissance «visionnelle» (shuhûdî). La connaissance «visionnelle» de la cause entraîne la présence de l’effet (du causé) dans la vision. Ainsi, celui qui voit Dieu Apparent avec l’œil du cœur de la foi, voit alors l’ensemble de Ses Manifestations par le rayonnement de cette même vision gnostique (‘irfâniyyah). L’ensemble des secrets et des symboles de l’univers se manifestent à lui. Dans ce sens, on peut comprendre cette phrase du Prince des croyants (p): « L’Unicité est la vie de l’âme. » (al-Ghurar wa-d-durar d’al-Amadî p540) (à partir du livre al-Hayât al-‘Irfâniyyah li-l-Imam ‘Alî (p) de sheikh Jawâdî Amolî (pp47-49