Une Analyse de l`évènement de Ghadir

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Une Analyse de l`évènement de Ghadir
Une Analyse de l`évènement de Ghadir, la désignation de Ali(p) au Walaya par Prophète (pslf)
Le dix-huit du mois de dhû al-hijja, C’est le jour de Ghadîr, c’est le jour de l’investiture de ‘Alî (p) à la fonction de la Walâya qui est celle de l’Autorité selon la loi islamique. Le Prophète (p) voulait s’assurer que le processus de changement qu'il avait initié ne prendra pas fin quand il quittera ce monde.
 
C’est le jour où le Messager de Dieu (P) a pris la parole au désert pour s’adresser aux Musulmans. Il faisait très chaud, et il a pris la main de ‘Alî (p), puis il a répété par trois fois : « Ô gens ! Ne suis-je pas le maître des croyants plus qu'ils ne le sont eux-mêmes?". Il faisait ainsi allusion à la parole de Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, qui dit : ((Les droits dévolus au Prophète sur les croyants sont encore plus étendus que ceux dont-ils peuvent se prévaloir entre eux)) (Coran XXXIII, 6). C’est là la preuve de l’Autorité du Prophète (P), du fait que le Prophète (P) se distingue par deux qualités : Celle du prophète qui est l’annonciateur et l’avertisseur, A cet appel, les Musulmans ont répondu par l’affirmative. Alors le Prophète (P) a dit : « Seigneur ! Sois en le témoin ! » Et, enchaînant, il a dit : « Celui qui considère que j’ai de l’autorité sur lui, doit considérer que ‘Alî a de l’autorité sur lui. Seigneur ! Sois l’ami de celui qui est son ami et l’ennemi de celui qui est son ennemi ; assiste celui qui l’assiste, abandonne celui qui l’abandonne et fais tourner la vérité avec lui là où il se tourne … ».
Alors les Musulmans ont commencé à s’adresser à Ali (p) en l’appelant « Commandeur des Croyants » et certains, parmi les grands Compagnons, lui ont dit : « Félicitations ! Félicitations pour toi, ô Ali ! Tu es devenu notre maître et le maître de tout croyant et de toute croyante ».
Après quoi, les Musulmans sont partis après avoir pris connaissance du fait que le Prophète (p), qui vivait parmi eux ces derniers jours, car c’était son dernier pèlerinage connu sous le nom du pèlerinage d’Adieux, a ainsi nommé ‘Ali (p) comme ayant autorité, calife, tuteur est comme ayant la charge d’appeler à Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire.
Ainsi, la nomination d'Ali pour assurer la continuité du message est l'aspect le plus important de cette journée, c'est une cause unificatrice et non seulement une affaire émotionnelle. Par conséquent, le fait que le Prophète (p) a réuni les Musulmans à Khum ne visait pas seulement à assurer l'amour d'Ali et d’Ahl El-Beit (as).
L’événement du Ghadir a été rapporté par un grand nombre de Compagnons et de Suivants : plus de cent dix personnes. Ce Hadîth est du genre récurrent qui ne fait objet de doute et il prouve l’autorité d’Ali (p).
Ce rapport au sujet du Gadîr fait partie des rapports reconnus par les Sunnite et les Chiites à la fois. Certains des livres en vigueur chez les Sunnites affirment qu’il fait partie des rapports récurrents qui sont péremptoirement reconnus comme authentiques sans aucune entache de doute ou d’incertitude. Mais certains auteurs parmi ceux qui n’ont pas émis des doutes au sujet de la véracité du rapport ont voulu interpréter le terme mawlâ (l’ayant autorité) dans un sens peu compatible avec le contexte de l’époque. Quelques-uns parmi eux ont dit que cette Tradition veut dire que « Celui qui considère que je l’aime doit considérer que ‘Alî l’aime, ou celui qui considère que je suis son partisan doit considérer ‘Alî comme son partisan ».
Mais cette interprétation est considérée comme polémique ou même naïve, car il n’est pas censé pour le Prophète (P) de rassembler les Musulmans à un moment où il faisait très chaud pour leur tenir ces propos, surtout parce qu’il a commencé son discours en disant : « Ne suis-je pas le maître des croyants plus qu'ils ne le sont eux-mêmes? ». Ces paroles veulent dire que ‘celui qui me considère comme ayant plus d’autorité sur lui que lui-même, doit considérer que ‘Alî a plus d’autorité sur lui que lui-même’.
De la sorte, l’Autorité (walâya) devient un prolongement du Message. Mais les événements intervenus après la mort du Prophète (P) ont écarté ‘Alî du califat, et nous ne voulons pas aller plus loin dans cette question par souci de sauvegarder l’unité islamique. Pourtant nous nous demandons pourquoi le Prophète (P) avait-il choisi ‘Alî (p) ? Ce choix n’était pas le fait d’une attitude personnelle envers ‘Alî (p), mais c’est Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, qui a révélé au Prophète (P) les paroles suivantes : ((Ô Prophète! Fais connaître ce qui t'a été révélé par ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, tu n'auras pas fait connaître son Message et Dieu te protégera contre les hommes)) (Coran V, 67), Lorsque le Prophète (P) s’est exécuté, obéissant ainsi à son Seigneur, Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, a révélé : ((Aujourd’hui, J’ai rendu votre religion parfaite ; J’ai parachevé Ma grâce sur vous ; J’agrée l’Islam comme étant votre religion)) (Coran V, 3).
Ce Hadîth a été transmis par un grand nombre d’imams sunnites comme l’imam Ahmad Ibn Hanbal qui le tient de Zayd ben Arqam. Il y est dit aussi : « Je vous laisse deux choses grandioses. L’une d’elle est plus grande que l’autre : Le Livre d’Allah et ma progéniture. Prenez garde dans votre conduite envers eux après ma mort. Ils ne se sépareront pas l’un de l’autre jusqu’à ce qu’ils reviennent auprès de moi au bord de la Fontaine ». Et c’est l’une des preuves dans l’affaires des douze imams des Gens de la Maison Prophétique (p) arrivant jusqu’au douzième Imam Al-Hujjah (p), dans une indication claire sur l’association entre le Coran et les Imams (p).
Alî suit la ligne du Messager de Dieu (P)
Pourquoi ‘Alî (p) a été choisi alors qu’il y avait, parmi les Musulmans, des hommes plus âgés que lui ? Des hommes qui accompagnaient le Messager de Dieu (P) ? Il avait à la mort du Prophète (p) trente ans. En y réfléchissant, nous trouvons qu’il n’a y avait pas parmi les Musulmans, petits ou grands, quelqu’un qui, comme ‘Alî (p), fut aussi doué de science, de mérites, de jihâd, de courage et de fidélité à l’égard de Dieu et de Son Messager (P). Ni quelqu’un qui fut toujours présent, jour et nuit, auprès du Messager de Dieu (P).
Avec les enseignements qu’il recevait du Messager de Dieu (P) et avec son observation des conduites du Messager de Dieu (P), ‘Alî était en mesure de suivre impeccablement la ligne tracée par le Messager de Dieu (P). Sa parole était la même que la sienne, ses gestes étaient les mêmes que les siens, ses invocations étaient les mêmes que les siennes et ses moralités étaient les mêmes que les siennes.
Le Prophète (P) a dit à ‘Alî : « Tu es par rapport à moi ce qu’était Hârûn (Aaron) par rapport à Mûssâ (Moïse), sauf qu’il n’y aura pas de prophète après moi ». Il a dit à propos de ‘Alî (p) : « Je suis la cité de la science, et ‘Alî en est la porte », et « ‘Alî est avec la vérité et la vérité est avec lui ; elle se tourne là où il se tourne … ».
 ‘Alî (p) était le compagnon de toujours du Messager de Dieu (P). La maison du Messager de Dieu (P) était commune à lui et à ‘Alî (p). Il lui a donné sa fille Fâtima (p) en mariage. Nombreux étaient les Musulmans qui ont demandé la main de la Dame Fâtima (p). Mais le Prophète (P) disait : « S’il n’y avait pas ‘Alî, Fâtima n’aurait pas eu d’équivalent ». C’est que ‘Alî (p) et Fâtima (p) étaient deux disciples du Messager de Dieu (P).
Il avait vécu avec le Prophète (p), dès sa plus tendre enfance. « Je le suivais, dit-il, comme le petit chameau derrière sa mère. Chaque jour, il me montrait une de ses qualités morales ». « Le Messager d’Allah m’a ouvert mille portes. Chaque porte s’ouvrait sur mille autres ». Il a accompagné le Messager d’Allah dans toutes ses guerres ? Il l’a suivi dans l’action de l’Appel et dans la direction de la société.
 
Après la mort du Messager de Dieu (P), ‘Alî fut frustré de son droit. Mais il se sentait toujours responsable de l’Islam à l’extérieur du califat comme s’il l’était à l’intérieur du califat. L’Imam Ali (p) se considérait comme l’Imam de l’Islam, comme responsable, qu’il soit calife ou non. C’est pour cela qu’il n’a pas manqué de fournir ses conseils à ceux qui l’avaient précédé, Il les a aidés car il voulait qu’ils suivent la ligne droite. Le deuxième calife, ‘Umar a dit, au sujet de l’aide qu’il recevait de la part de ‘Alî : « S’il n’y avait pas ‘Alî, ‘Umar se serait perdu  ». L’Islam était pour ‘Alî  son seul souci, car il a assumé ses responsabilités envers l’Islam depuis son enfance, puis lors de sa jeunesse et sa vieillesse. C’est lui qui a dit : « Je me soumettrai tant que les affaires des Musulmans seront respectées et tant que je serai le seul à être traité injustement ».
Lorsque le serment d’allégeance lui a été prêté, il a dit : « Par celui qui a fendu la graine et créé l’âme, si le présent n’était pas présent, si la preuve n’était pas faite par la présence de partisans et si Dieu n’avait pas engagé les savants à ne pas taire l’iniquité des injustes et la souffrance des opprimés, j’aurai laissé aller les choses et vous aurai montré que votre monde- ci est moins intéressant pour moi qu’une crotte de chèvre ». Pour lui, le califat n’était pas une affaire de ce bas-monde ; c’était plutôt pour établir le vrai. À ce propos, Ibn ‘Abbâs a dit : « Je suis entré chez le Commandeur des Croyants à Dhû Qâr ; il était en train de rapiécer ses semelles ? Il m’a dit : ‘Voix-tu ces semelles ? Elles me sont plus chères que d’être votre prince. Je m’y attache seulement pour établir le vrai et pour repousser le faux ».
 
La Walâya : Un attachement rationnel et spirituel
‘Alî (p) est né à l’intérieur de la Ka’ba qui est la Maison de Dieu ; il est tombé en martyr à la mosquée de Kûfa qui est la maison de Dieu, à Lui la grandeur et la Gloire. Pour cela, nous devons, en célébrant la mémoire de la Walâya, nous attacher à lui par les liens de la raison, de l’esprit, de l’exemple à suivre et de la vie. Car ‘Alî (p) ne nous conduit que sur le chemin conduisant à Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire. Et c’est pour cette raison que ‘Alî (p) représente le sommet haut et éminent dans tout ce que Dieu en charge l’Islam et les Musulmans.
A la lumière de tout cela, nous devons, à l’occasion du jour du Gadîr, prêter serment d’allégeance à ‘Alî (p) et nous engager à suivre sa ligne, à suivre ‘Alî (p) dans tout ce qu’il nous a offert en matière de science, de pensée, de fermeté et de patience sur la voie de l’Islam. Nous devons dire : « Gloire à Dieu qui nous a rendus parmi ceux qui se cramponnent à la Walâya de ‘Alî Ibn Abû Tâlib (p), gloire à Dieu pour le parachèvement de la religion ; gloire à Dieu pour le bienfait entier ! ».
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