Le hadj est l'une des plus importantes obligations divines où se manifestent clairement les deux dimensions: individuelle et sociale. Le hadj est la manifestation et la répétition de toutes les scènes ardentes de la vie d'un être humain ou d'une société évoluée. Il est le foyer de toutes les connaissances divines où il faut rechercher le contenu de la politique de l'Islam dans toutes les dimensions de la vie.
Sur le plan individuel, le hadj a pour objectif de purifier l'homme des vanités sans valeur du monde matériel pour le conduire vers la sérénité, la lumière, le spirituel et l'amitié du Seigneur Très-Haut; il est le rappel de la Vérité et le recours à Lui pour que l'homme trouve le chemin de la servitude qui est le droit chemin divin vers la perfection.
Dans ce domaine, la diversité des occasions et des épreuves est telle que lorsque le pèlerin prend le chemin, il obtient des acquis de valeur vues les cérémonies, les obligations et la réflexion dans la nature du hadj : l'occasion de mettre l'habit de sacralisation, de faire acte d'obéissance, l'occasion de la tournée rituelle et de la prière, celle de la course entre Safa et Marva et la course hâtive créent un climat comblé de mouvement et de vie au cours de toutes ces étapes.
L'ensemble de ces situations peut servir d’une courte occasion d'exercices mystiques et d'autodidaxie pour le pèlerin, d'un point de départ pour une évolution profonde dans la morale et le cheminement individuel du pèlerin de la Maison de Dieu. Cette partie du hadj a toujours attiré l'attention des musulmans notamment des gens de méditation. Cependant ce qui est en général ignoré, c'est que ce sont les objectifs individuels qui forment une partie de la philosophie du hadj et qu'il faut une exploitation des immenses ressources de ce devoir divin à des fins qui vont au-delà de la dimension individuelle. Les effets et les bénédictions de cet immense rassemblement pour l'ensemble des musulmans mais également pour le monde entier sont beaucoup plus importants et plus précieux que les répercussions individuelles.
Le point essentiel est que dans la définition des causes et de la philosophie du hadj, le saint Coran met l'accent sur les objectifs sociaux du hadj et de ses effets et bénédictions pour tout le monde. Dans les récits saints relatés des Imams, on trouve des dimensions profondes de la philosophie du hadj. C'est un sujet important qui mérite d'être examiné. Nous allons alors étudier les points de vue de l'Hojjat ol islam Seyed Mohammad Bagher Hojjati sur certains objectifs des cérémonies du hadj.
Le hadj est le cinquième pilier ou principe des prescriptions secondaires de l'Islam et tout musulman qui a les moyens matériels doit accomplir au moins une fois cette grande obligation et participer à ce rassemblement qui garantit tous les intérêts individuels, politiques, spirituels et matériels.
Le Seigneur annonce: "Il incombe aux hommes de faire pour Dieu le pèlerinage de la Maison, à qui en a la voie."
Un hadith dit à ce propos: "C'est la Maison qui appelle les passagers à la prière pour éprouver leur servitude en se rendant dans la mosquée. Alors Elle leur fait exalter cette Maison."
Il est évident que le mot "Istita" veut dire "exiger la servitude". L'homme, en raison de son pouvoir et de ses capacités, cherche à asservir son entourage; cependant, celui qui cherche à asservir son milieu est appelé à accomplir des cérémonies qui lui font découvrir la puissance sans fin du Seigneur et sa propre impuissance.
"Il incombe aux hommes de faire pour Dieu" veut dire que l'homme n'a rien, alors il doit remercier Dieu qui lui a fait don de ces moyens et d'en profiter pour Le servir. Il doit entreprendre ce voyage qui ressemble au grand voyage. Il doit se voir sur la scène du jugement dernier où c'est seul Dieu Unique qui règne : "La royauté, ce jour-là, appartiendra à Dieu. Il jugera parmi eux." "A qui, la royauté, ce jour-là? A Dieu, l'Unique, le Dominateur." C'est le jour où toutes ces dispositions disparaîtront et où ils ne trouveront aucun autre moyen que de se soumettre à la volonté de Dieu. Il sera donc impossible aux pêcheurs de témoigner de la moindre humilité : "Le jour où on leur découvrira le tibia et où ils seront appelés à la Prosternation … Puis ils ne pourront pas".
Le voyage pour le hadj, par ses préparatifs et ses difficultés est bien semblable au grand voyage et il faut en tirer leçon pour le voyage vers l'au-delà. Feu Imam (s) recommandait aux pèlerins de la Maison de Dieu : "Vous devez veiller à vos actions, veiller sur vous-même. Vous devez considérer ce voyage comme celui menant "vers Dieu" et savoir que vous pouvez trouver un grand honneur chez le Seigneur Béni et Elevé, que vous pouvez, à Dieu ne plaise, vous écrouler."
Les cérémonies du hadj peuvent être considérées comme les étapes de la résurrection : les adieux avec la famille et les proches sont semblables aux affres de l'agonie et c'est le moment où la cloche sonne l'agonie. Quand il s'assoit sur la monture, il se rappelle son cercueil pendant le grand voyage. S'il se trouve face aux dangers, il se rappelle du Nakir et du Monkar (les deux anges qui posent des questions au défunt au premier soir de sa mort), et des autres étapes auxquelles fait allusion la religion. C'est alors qu'il saura qu'un immense désert sépare la tombe, de la résurrection, désert qui ne peut être parcouru que par des soumissions.
Quand il répondra à l'appel de la Vérité de penser à la voie du jugement dernier, il entendra très prochainement sans savoir s'il s'agira de la voie du bonheur ou du malheur. Au moment de la circumambulation et de la course rituelle entre Safa et Marva, il sera semblable au malheureux qui se rend auprès du roi pour lui présenter sa requête, et qui tourne autour de sa maison pour trouver quelqu'un qui plaiderait pour lui, espérant que le roi lui pardonnera en voyant celui-ci.
L'escale à Arafat, le rassemblement de toutes les couches de la population dans le désert d'Arafat, ce tumulte et ce cri d'imploration sont semblables à ceux des gens à la scène du jugement dernier où chaque personne est en train de prier et de faire la louange.
Dans les dictionnaires, le hadj est défini comme l'intention, la volonté et la décision d'accomplir une action importante.
Azhari écrit : "Le hadj est appelé comme ça parce que l'homme décide de l'accomplir pour arriver au résultat qu'il attendait, parce que la volonté et l'intention ont le hadj pour objectif."
Le sens exact du hadj dispose d'une relation et d'une liaison avec le sens littéral, parce que le hadj signifie l'intention et l'intérêt pour la Maison de Dieu à la Mecque (une simultanéité avec la volonté de s'approcher de Dieu et de se soumettre à ses recommandations), ce qui est considéré comme une prière. Cette dernière se fait par des cérémonies et des actions rituelles spéciales. Le premier foyer du monothéisme dans le monde a été mis en place à la Mecque : la Kaaba autour de laquelle tournent aujourd'hui les musulmans pendant le hadj : "Oui, la première Maison qui ait été désignée aux hommes, c'est bien celle de la Bakka, bénie pour la guidée des mondes."
En étudiant les précédents des cérémonies de hadj avant l'Islam et dans les religions divines, on comprend que le pèlerinage des lieux saints était en vogue chez différents peuples et ethnies. Il existait en Inde, en Grèce, en Iran, en Egypte et au Japon des temples et des lieux de culte vers lesquels se dirigeaient les gens pendant un temps particulier. Les cérémonies en cours pendant un temps dans ces temples étaient mêlées du paganisme et de l'associationnisme et en contradiction à l'esprit monothéiste. Loin de tout polythéisme, les cérémonies monothéistes du hadj étaient accomplies de la façon la plus méritante à partir d’Adam le Majeur et ont disposé d'un long précédent jusqu'à Abraham (AS).
Dans certains versets, le saint Coran rappelle que la plupart des cérémonies en Islam ont des précédents très anciens chez les fidèles d'autres religions divines. Les religions établies par le Seigneur Très-Haut : "A chaque communauté, Nous avons assigné un rite qu'elle ritualise. Qu'ils ne disputent donc point avec toi dans le commandement! Et appelle à ton Seigneur. Tu es, certes oui, sur une guidée droite. Et s'ils se disputent avec toi, alors, dis : "Dieu sait mieux ce que vous œuvrez."
Cependant puisque l'Islam est une religion éternelle, elle a décrété les cérémonies de hadj comme obligatoires pour tous les hommes (Il incombe aux hommes de faire pour Dieu), pour tous ceux qui ont les moyens de participer à la plus grande réunion, de se réunir dans un lieu défini et sacré en un moment fixe, d'y échanger leur point de vue et de régler leurs problèmes sociaux et politiques.
La Maison de Dieu a pour nom la "Maison Antique", soit le monument le plus ancien dont la construction, selon les récits religieux, revient au prophète Adam le Majeur (AS) et c'est lui qui a commencé à fonder la Kaaba. A l'époque du prophète Abraham (AS) des idées et cérémonies superstitieuses, notamment le polythéisme et le paganisme se sont largement répandues dans le monde.
Après avoir réussi à réveiller un groupe important de gens et de faire installer le monothéisme en Syrie, terre ancestrale, il a immigré avec sa femme Hagar et son fils Ismaïl vers le sud, Hijaz, dont la population était resté à l'écart du paganisme afin de s'adonner en pleine quiétude à la prière et à l'invocation de son Seigneur.
Quand Ismaïl a grandi et est devenu un jeune expérimenté, le Seigneur Très-Haut a chargé Abraham (AS) de bâtir avec son fils Ismaïl un lieu de culte sur ce territoire afin que les gens s'y réunissent pour prier le Dieu Unique : "Et quand Abraham eut avec Ismaïl établi les assises de la Maison : "O notre Seigneur, accepte, de notre part! Tu es Celui qui entend, qui sait!"
Abraham et son fils ont été chargés de débarrasser la Maison de toute souillure matérielle et spirituelle : "Et Nous fîmes alliance avec Abraham et Ismaïl en ceci : "Purifiez Ma Maison, tous deux, pour ceux qui tourneront autour et feront retraite et s'inclineront et se prosterneront."
Comme le saint Coran le rappelle, Abraham a reçu l'ordre d'inviter les gens à faire le pèlerinage de la Maison de Dieu afin qu'ils se mettent en route vers cette Maison de toutes les régions, en monture ou à pied : « Et fais aux gens une annonce pour le pèlerinage : qu'ils viennent à toi, à pied, et aussi à dromadaire de toute espèce, de tout chemin creux."
Abraham a réussi à accomplir sa mission et à attirer les gens vers ce foyer. Cependant au long des siècles, les cérémonies ont subi des modifications et bon nombre des cérémonies divines en vogue du vivant du prophète Abraham (AS) ont dégénéré et des actions mêlées de polythéisme ont fait leur apparition dans le hadj.
Les arabes antérieurs à l'Islam avaient placé des idoles dans la Kaaba et avaient recours à elles au lieu d'invoquer Dieu. Critiquant la conduite innovée par les arabes païens en ce qui concerne les cérémonies du hadj, le Seigneur déclare dans le Saint Coran : "Et leur Office, auprès de la Maison, n'est que sifflement et battement de mains." L'Islam a lutté contre les superstitions et les faits païens introduits dans les cérémonies du hadj pour renouer convenablement avec le hadj abrahamique. Il a renversé les idoles se trouvant à l'intérieur de la Kaaba, remplaçant le paganisme par le monothéisme."
Il est naturel qu'il soit impossible pour l'homme de saisir les intérêts et les vraies origines des prescriptions secondaires et si les savants présentent les avantages et les significations profondes des prescriptions religieuses, il les fait considérer seulement comme des significations profondes de ces mêmes prescriptions et pas leurs véritables raisons. Personne même les ennemis de l'Islam n’ont pu et ne peuvent ignorer les avantages et les effets édifiants matériels et spirituels du hadj. Même les opposants à l'Islam ont qualifié le hadj comme un élément important dans l'unité et la cohésion.
Le hadj est le rassemblement et la réunion de plus d'un million de musulmans qui se précipite vers la Mecque en un moment précis de différentes régions et des cinq continents du monde. Habillé de vêtements simples, tout le monde se réunit dans un même lieu et dans un même foyer, mettant de côté tout ce qui peut servir de moyen pour témoigner de la fierté envers les autres. Ils se sont coupés du monde matériel ou comme le jour du jugement dernier, se sont contentés de mettre un vêtement semblable au suaire.
En voyant dans ce lieu, une si immense population, tout observateur comprend bien que le hadj représente le plus important et le plus fort slogan de l'unicité et de la solidarité entre les musulmans de l'Est et de l'Ouest du monde.
Nous allons expliquer ici le sens de certains offices liés au hadj, à commencer par la sacralisation. L'intention dans tout acte représente l'âme et le critère définissant la valeur de cet acte. La sacralisation du hadj est accompagnée de l'intention. Le Prophète de l'Islam a dit : "La valeur des actions de l'homme dépend de son intention et les fruits de ses actions sont liés à ses motifs. Si on abandonne les objectifs personnels pour réaliser la satisfaction de Dieu et de son messager, à vrai dire, il s'est dirigé vers la satisfaction de Dieu et de son messager. Mais s'il cherche à se diriger vers le monde et à réaliser les intérêts matériels, ou cherche à réaliser ses désirs, il descendra vers de bas objectifs."
L'homme en état de sacralisation qui cherche à se libérer de l'habit de dépendance, doit débarrasser son intention de toute souillure et de toute impureté. La sacralisation dispose de deux slogans et manifestations liés au sentiment. Le slogan qui se voit est une couverture très simple non cousue et non coupée, loin de tout ornement et de toute décoration. Ces exercices spirituels et temporels représentent un important facteur éducatif.
Un autre slogan et manifestation de la sacralisation est lié à l'audition du fidèle en habit rituel. Il déclare par la bouche et par le cœur : "A tes ordres" et la première phrase qu'il prononce en habit rituel, c'est une réponse à l'appel de son Seigneur : "A tes ordres, ô mon Seigneur, à tes ordres, tu n'as aucun associé, à tes ordres. En effet, la louange, le bienfait et la royauté t'appartiennent, tu n'as aucun associé." Certes, cette phase doit être considérée comme la seconde réponse de l'homme, parce qu'il a déjà reconnu l'unicité de Dieu en répondant par oui à la question de son Seigneur qui lui a demandé : "Ne suis-je pas votre Seigneur? Maintenant au moment du hadj et en état de sacralisation il répond à son Seigneur : Oui mon Seigneur ! Oui, tu n'as pas d'associé, la louange, le bienfait et la royauté des cieux et de la terre t'appartiennent.
Dans une telle situation sensible, toute l'existence de l'homme, toutes ses forces temporelles et spirituelles sont concentrées vers un but à savoir Dieu unique et Seigneur avisé des mondes : "Dis : En vérité, mon Office et mon culte, et ma vie et ma mort appartiennent à Dieu, Seigneur des mondes. A lui nul Associé ! Et c'est cela qu'on m'a commandé et je suis le premier de ceux qui se soumettent."
L'une des raisons de la sacralisation consiste à faire développer l'esprit de coexistence pacifique avec tous les phénomènes de l'univers. Il existe des versets dans le Saint Coran qui exigent du fidèle en habit rituel d'abandonner tout conflit, toute haine et tous les vices moraux et de ne même pas prononcer de vaines paroles. Il doit débarrasser son cœur de toute hostilité et ne plus penser à la violation des limites d'autrui pour créer chez lui un esprit pacifique. Il doit s'abstenir de ne gêner aucun animal et de ne violer aucune plante. "O les croyants ! Ne tuez pas de gibier pendant que vous êtes sacralisés." Ou encore "On vous a rendu licite la chasse en mer; et son produit est en votre jouissance à vous et à toute caravane. Et on vous a rendu illicite la chasse sur terre tout le temps que vous êtes sacralisés. Et craignez Dieu, Celui-là même vers qui vous serez rassemblés!"
Le croyant sacralisé sent qu'un laps de temps et un endroit spécial jouissent d'un respect spécial qu'il faut généraliser pour toutes les périodes, tous les endroits et toutes les terres. Tout le monde doit employer cette affection humaine partout et à tout moment afin de réaliser un monde rempli de paix et de calme. Il existe en Islam des mois sacrés où la guerre et la tuerie sont considérées comme illicites : "Ils t'interrogent sur le mois sacré sur le fait d'y combattre. Dis : Y combattre est une énormité et un empêchement au sentier de Dieu."
Ces occasions sacrées sont d'un très long précédent. Cela veut dire que depuis le jour où le Seigneur a créé les cieux et la terre, ces mois étaient considérés comme sacrés et étaient respectés : "Oui, le nombre des mois, auprès de Dieu, a été de douze mois, dans la prescription de Dieu, au jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d'entre eux sont sacrés; voilà la religion droite; durant ces mois, ne vous manquez donc pas à vous-mêmes."
Le pèlerin doit tourner sept fois autour de la Maison de Dieu pour chacune des tournées "Nissa" et "pèlerinage". Le point de départ de cette tournée est la Pierre Noire, installée sur le mur (de la Kaaba). La tournée est semblable à la prière, le pèlerin doit donc remplir son cœur de la soumission, de la crainte, de l'espoir et de l'affection. Cette tournée est une espèce de salutation et de félicitation à la première maison bâtie pour le culte de Dieu unique et un honneur rendu à l'une des manifestations de l'unicité de Dieu et du monothéisme. En faisant allusion à cette même comparaison, il est dit : "La Maison Habitée dans les cieux se trouve face à la Kaaba, et la circumambulation des cieux autour de la Maison Habitée est identique à celle des hommes autour de la Kaaba", mais en ce qui concerne la soumission à la Pierre Noire, il faut dire que celle-ci est considérée comme la main droite de Dieu. Le Prophète (SAWA) a déclaré : "Soumettez-vous à la Pierre Noire parce qu'elle est la main de Dieu au sein des gens et par laquelle Dieu serre la main à sa créature comme le serviteur lui serre la main."
On peut dire avec certitude que la Kaaba et la Pierre Noire sont les vestiges de l'unicité de Dieu et du monothéisme restés en souvenir de l'époque d'Abraham, le briseur d'idoles.
La course rituelle entre Safa et Marva est une autre étape du hadj. Le pèlerin doit faire sept fois la course entre Safa et Marva sans courir, ni marcher. Cette course à son tour est semblable à la fréquentation d'une éminente personne et doit se répéter à plusieurs reprises pour que celle-ci lui attache de l'intérêt. La course entre Safa et Marva rappelle un événement historique édifiant. Hagar, épouse d'Abraham, traversait l'espace séparant Safa et Marva pour trouver de l'eau pour son fils Ismaïl et en a trouvé enfin sous les pieds d'Ismaïl. Cette course et cet événement historique montrent à tout observateur et penseur que pour arriver à son but, l'homme doit faire des efforts et franchir des pas fermes.
L'escale à Arafat est une partie importante des cérémonies du hadj. Dans le désert d'Arafat, la cohue bruyante de la foule, fait penser l'homme sur le jugement dernier et à la réunion des communautés à côté de leurs prophètes et de leurs imams. C'est une escale dans un désert dépourvu de moyens suffisants de détente où les différentes nations et diverses classes s'arrêtent pour prier leur Seigneur. Tout le monde se trouve devant Dieu à un même niveau, en apparence aussi bien qu'à l'intérieur.
Le jet de pierres contre les bétyles est le symbole de la haine envers les éléments du péché et du malheur et par là, l'homme se déclare ainsi déterminé à lutter contre les ruses pervertisseuses de Satan et de ses actions nuisibles. Le pèlerin se déclare dans une telle position contre toute sorte de corruption. Il profite de l'occasion de réunion avec ses frères musulmans pour lutter en compagnie de ses coreligionnaires et en coordination avec eux contre les manifestations de l'associationnisme, de la tyrannie et de la corruption.
Sur le plan individuel, le hadj a pour objectif de purifier l'homme des vanités sans valeur du monde matériel pour le conduire vers la sérénité, la lumière, le spirituel et l'amitié du Seigneur Très-Haut; il est le rappel de la Vérité et le recours à Lui pour que l'homme trouve le chemin de la servitude qui est le droit chemin divin vers la perfection.
Dans ce domaine, la diversité des occasions et des épreuves est telle que lorsque le pèlerin prend le chemin, il obtient des acquis de valeur vues les cérémonies, les obligations et la réflexion dans la nature du hadj : l'occasion de mettre l'habit de sacralisation, de faire acte d'obéissance, l'occasion de la tournée rituelle et de la prière, celle de la course entre Safa et Marva et la course hâtive créent un climat comblé de mouvement et de vie au cours de toutes ces étapes.
L'ensemble de ces situations peut servir d’une courte occasion d'exercices mystiques et d'autodidaxie pour le pèlerin, d'un point de départ pour une évolution profonde dans la morale et le cheminement individuel du pèlerin de la Maison de Dieu. Cette partie du hadj a toujours attiré l'attention des musulmans notamment des gens de méditation. Cependant ce qui est en général ignoré, c'est que ce sont les objectifs individuels qui forment une partie de la philosophie du hadj et qu'il faut une exploitation des immenses ressources de ce devoir divin à des fins qui vont au-delà de la dimension individuelle. Les effets et les bénédictions de cet immense rassemblement pour l'ensemble des musulmans mais également pour le monde entier sont beaucoup plus importants et plus précieux que les répercussions individuelles.
Le point essentiel est que dans la définition des causes et de la philosophie du hadj, le saint Coran met l'accent sur les objectifs sociaux du hadj et de ses effets et bénédictions pour tout le monde. Dans les récits saints relatés des Imams, on trouve des dimensions profondes de la philosophie du hadj. C'est un sujet important qui mérite d'être examiné. Nous allons alors étudier les points de vue de l'Hojjat ol islam Seyed Mohammad Bagher Hojjati sur certains objectifs des cérémonies du hadj.
Le hadj est le cinquième pilier ou principe des prescriptions secondaires de l'Islam et tout musulman qui a les moyens matériels doit accomplir au moins une fois cette grande obligation et participer à ce rassemblement qui garantit tous les intérêts individuels, politiques, spirituels et matériels.
Le Seigneur annonce: "Il incombe aux hommes de faire pour Dieu le pèlerinage de la Maison, à qui en a la voie."
Un hadith dit à ce propos: "C'est la Maison qui appelle les passagers à la prière pour éprouver leur servitude en se rendant dans la mosquée. Alors Elle leur fait exalter cette Maison."
Il est évident que le mot "Istita" veut dire "exiger la servitude". L'homme, en raison de son pouvoir et de ses capacités, cherche à asservir son entourage; cependant, celui qui cherche à asservir son milieu est appelé à accomplir des cérémonies qui lui font découvrir la puissance sans fin du Seigneur et sa propre impuissance.
"Il incombe aux hommes de faire pour Dieu" veut dire que l'homme n'a rien, alors il doit remercier Dieu qui lui a fait don de ces moyens et d'en profiter pour Le servir. Il doit entreprendre ce voyage qui ressemble au grand voyage. Il doit se voir sur la scène du jugement dernier où c'est seul Dieu Unique qui règne : "La royauté, ce jour-là, appartiendra à Dieu. Il jugera parmi eux." "A qui, la royauté, ce jour-là? A Dieu, l'Unique, le Dominateur." C'est le jour où toutes ces dispositions disparaîtront et où ils ne trouveront aucun autre moyen que de se soumettre à la volonté de Dieu. Il sera donc impossible aux pêcheurs de témoigner de la moindre humilité : "Le jour où on leur découvrira le tibia et où ils seront appelés à la Prosternation … Puis ils ne pourront pas".
Le voyage pour le hadj, par ses préparatifs et ses difficultés est bien semblable au grand voyage et il faut en tirer leçon pour le voyage vers l'au-delà. Feu Imam (s) recommandait aux pèlerins de la Maison de Dieu : "Vous devez veiller à vos actions, veiller sur vous-même. Vous devez considérer ce voyage comme celui menant "vers Dieu" et savoir que vous pouvez trouver un grand honneur chez le Seigneur Béni et Elevé, que vous pouvez, à Dieu ne plaise, vous écrouler."
Les cérémonies du hadj peuvent être considérées comme les étapes de la résurrection : les adieux avec la famille et les proches sont semblables aux affres de l'agonie et c'est le moment où la cloche sonne l'agonie. Quand il s'assoit sur la monture, il se rappelle son cercueil pendant le grand voyage. S'il se trouve face aux dangers, il se rappelle du Nakir et du Monkar (les deux anges qui posent des questions au défunt au premier soir de sa mort), et des autres étapes auxquelles fait allusion la religion. C'est alors qu'il saura qu'un immense désert sépare la tombe, de la résurrection, désert qui ne peut être parcouru que par des soumissions.
Quand il répondra à l'appel de la Vérité de penser à la voie du jugement dernier, il entendra très prochainement sans savoir s'il s'agira de la voie du bonheur ou du malheur. Au moment de la circumambulation et de la course rituelle entre Safa et Marva, il sera semblable au malheureux qui se rend auprès du roi pour lui présenter sa requête, et qui tourne autour de sa maison pour trouver quelqu'un qui plaiderait pour lui, espérant que le roi lui pardonnera en voyant celui-ci.
L'escale à Arafat, le rassemblement de toutes les couches de la population dans le désert d'Arafat, ce tumulte et ce cri d'imploration sont semblables à ceux des gens à la scène du jugement dernier où chaque personne est en train de prier et de faire la louange.
Dans les dictionnaires, le hadj est défini comme l'intention, la volonté et la décision d'accomplir une action importante.
Azhari écrit : "Le hadj est appelé comme ça parce que l'homme décide de l'accomplir pour arriver au résultat qu'il attendait, parce que la volonté et l'intention ont le hadj pour objectif."
Le sens exact du hadj dispose d'une relation et d'une liaison avec le sens littéral, parce que le hadj signifie l'intention et l'intérêt pour la Maison de Dieu à la Mecque (une simultanéité avec la volonté de s'approcher de Dieu et de se soumettre à ses recommandations), ce qui est considéré comme une prière. Cette dernière se fait par des cérémonies et des actions rituelles spéciales. Le premier foyer du monothéisme dans le monde a été mis en place à la Mecque : la Kaaba autour de laquelle tournent aujourd'hui les musulmans pendant le hadj : "Oui, la première Maison qui ait été désignée aux hommes, c'est bien celle de la Bakka, bénie pour la guidée des mondes."
En étudiant les précédents des cérémonies de hadj avant l'Islam et dans les religions divines, on comprend que le pèlerinage des lieux saints était en vogue chez différents peuples et ethnies. Il existait en Inde, en Grèce, en Iran, en Egypte et au Japon des temples et des lieux de culte vers lesquels se dirigeaient les gens pendant un temps particulier. Les cérémonies en cours pendant un temps dans ces temples étaient mêlées du paganisme et de l'associationnisme et en contradiction à l'esprit monothéiste. Loin de tout polythéisme, les cérémonies monothéistes du hadj étaient accomplies de la façon la plus méritante à partir d’Adam le Majeur et ont disposé d'un long précédent jusqu'à Abraham (AS).
Dans certains versets, le saint Coran rappelle que la plupart des cérémonies en Islam ont des précédents très anciens chez les fidèles d'autres religions divines. Les religions établies par le Seigneur Très-Haut : "A chaque communauté, Nous avons assigné un rite qu'elle ritualise. Qu'ils ne disputent donc point avec toi dans le commandement! Et appelle à ton Seigneur. Tu es, certes oui, sur une guidée droite. Et s'ils se disputent avec toi, alors, dis : "Dieu sait mieux ce que vous œuvrez."
Cependant puisque l'Islam est une religion éternelle, elle a décrété les cérémonies de hadj comme obligatoires pour tous les hommes (Il incombe aux hommes de faire pour Dieu), pour tous ceux qui ont les moyens de participer à la plus grande réunion, de se réunir dans un lieu défini et sacré en un moment fixe, d'y échanger leur point de vue et de régler leurs problèmes sociaux et politiques.
La Maison de Dieu a pour nom la "Maison Antique", soit le monument le plus ancien dont la construction, selon les récits religieux, revient au prophète Adam le Majeur (AS) et c'est lui qui a commencé à fonder la Kaaba. A l'époque du prophète Abraham (AS) des idées et cérémonies superstitieuses, notamment le polythéisme et le paganisme se sont largement répandues dans le monde.
Après avoir réussi à réveiller un groupe important de gens et de faire installer le monothéisme en Syrie, terre ancestrale, il a immigré avec sa femme Hagar et son fils Ismaïl vers le sud, Hijaz, dont la population était resté à l'écart du paganisme afin de s'adonner en pleine quiétude à la prière et à l'invocation de son Seigneur.
Quand Ismaïl a grandi et est devenu un jeune expérimenté, le Seigneur Très-Haut a chargé Abraham (AS) de bâtir avec son fils Ismaïl un lieu de culte sur ce territoire afin que les gens s'y réunissent pour prier le Dieu Unique : "Et quand Abraham eut avec Ismaïl établi les assises de la Maison : "O notre Seigneur, accepte, de notre part! Tu es Celui qui entend, qui sait!"
Abraham et son fils ont été chargés de débarrasser la Maison de toute souillure matérielle et spirituelle : "Et Nous fîmes alliance avec Abraham et Ismaïl en ceci : "Purifiez Ma Maison, tous deux, pour ceux qui tourneront autour et feront retraite et s'inclineront et se prosterneront."
Comme le saint Coran le rappelle, Abraham a reçu l'ordre d'inviter les gens à faire le pèlerinage de la Maison de Dieu afin qu'ils se mettent en route vers cette Maison de toutes les régions, en monture ou à pied : « Et fais aux gens une annonce pour le pèlerinage : qu'ils viennent à toi, à pied, et aussi à dromadaire de toute espèce, de tout chemin creux."
Abraham a réussi à accomplir sa mission et à attirer les gens vers ce foyer. Cependant au long des siècles, les cérémonies ont subi des modifications et bon nombre des cérémonies divines en vogue du vivant du prophète Abraham (AS) ont dégénéré et des actions mêlées de polythéisme ont fait leur apparition dans le hadj.
Les arabes antérieurs à l'Islam avaient placé des idoles dans la Kaaba et avaient recours à elles au lieu d'invoquer Dieu. Critiquant la conduite innovée par les arabes païens en ce qui concerne les cérémonies du hadj, le Seigneur déclare dans le Saint Coran : "Et leur Office, auprès de la Maison, n'est que sifflement et battement de mains." L'Islam a lutté contre les superstitions et les faits païens introduits dans les cérémonies du hadj pour renouer convenablement avec le hadj abrahamique. Il a renversé les idoles se trouvant à l'intérieur de la Kaaba, remplaçant le paganisme par le monothéisme."
Il est naturel qu'il soit impossible pour l'homme de saisir les intérêts et les vraies origines des prescriptions secondaires et si les savants présentent les avantages et les significations profondes des prescriptions religieuses, il les fait considérer seulement comme des significations profondes de ces mêmes prescriptions et pas leurs véritables raisons. Personne même les ennemis de l'Islam n’ont pu et ne peuvent ignorer les avantages et les effets édifiants matériels et spirituels du hadj. Même les opposants à l'Islam ont qualifié le hadj comme un élément important dans l'unité et la cohésion.
Le hadj est le rassemblement et la réunion de plus d'un million de musulmans qui se précipite vers la Mecque en un moment précis de différentes régions et des cinq continents du monde. Habillé de vêtements simples, tout le monde se réunit dans un même lieu et dans un même foyer, mettant de côté tout ce qui peut servir de moyen pour témoigner de la fierté envers les autres. Ils se sont coupés du monde matériel ou comme le jour du jugement dernier, se sont contentés de mettre un vêtement semblable au suaire.
En voyant dans ce lieu, une si immense population, tout observateur comprend bien que le hadj représente le plus important et le plus fort slogan de l'unicité et de la solidarité entre les musulmans de l'Est et de l'Ouest du monde.
Nous allons expliquer ici le sens de certains offices liés au hadj, à commencer par la sacralisation. L'intention dans tout acte représente l'âme et le critère définissant la valeur de cet acte. La sacralisation du hadj est accompagnée de l'intention. Le Prophète de l'Islam a dit : "La valeur des actions de l'homme dépend de son intention et les fruits de ses actions sont liés à ses motifs. Si on abandonne les objectifs personnels pour réaliser la satisfaction de Dieu et de son messager, à vrai dire, il s'est dirigé vers la satisfaction de Dieu et de son messager. Mais s'il cherche à se diriger vers le monde et à réaliser les intérêts matériels, ou cherche à réaliser ses désirs, il descendra vers de bas objectifs."
L'homme en état de sacralisation qui cherche à se libérer de l'habit de dépendance, doit débarrasser son intention de toute souillure et de toute impureté. La sacralisation dispose de deux slogans et manifestations liés au sentiment. Le slogan qui se voit est une couverture très simple non cousue et non coupée, loin de tout ornement et de toute décoration. Ces exercices spirituels et temporels représentent un important facteur éducatif.
Un autre slogan et manifestation de la sacralisation est lié à l'audition du fidèle en habit rituel. Il déclare par la bouche et par le cœur : "A tes ordres" et la première phrase qu'il prononce en habit rituel, c'est une réponse à l'appel de son Seigneur : "A tes ordres, ô mon Seigneur, à tes ordres, tu n'as aucun associé, à tes ordres. En effet, la louange, le bienfait et la royauté t'appartiennent, tu n'as aucun associé." Certes, cette phase doit être considérée comme la seconde réponse de l'homme, parce qu'il a déjà reconnu l'unicité de Dieu en répondant par oui à la question de son Seigneur qui lui a demandé : "Ne suis-je pas votre Seigneur? Maintenant au moment du hadj et en état de sacralisation il répond à son Seigneur : Oui mon Seigneur ! Oui, tu n'as pas d'associé, la louange, le bienfait et la royauté des cieux et de la terre t'appartiennent.
Dans une telle situation sensible, toute l'existence de l'homme, toutes ses forces temporelles et spirituelles sont concentrées vers un but à savoir Dieu unique et Seigneur avisé des mondes : "Dis : En vérité, mon Office et mon culte, et ma vie et ma mort appartiennent à Dieu, Seigneur des mondes. A lui nul Associé ! Et c'est cela qu'on m'a commandé et je suis le premier de ceux qui se soumettent."
L'une des raisons de la sacralisation consiste à faire développer l'esprit de coexistence pacifique avec tous les phénomènes de l'univers. Il existe des versets dans le Saint Coran qui exigent du fidèle en habit rituel d'abandonner tout conflit, toute haine et tous les vices moraux et de ne même pas prononcer de vaines paroles. Il doit débarrasser son cœur de toute hostilité et ne plus penser à la violation des limites d'autrui pour créer chez lui un esprit pacifique. Il doit s'abstenir de ne gêner aucun animal et de ne violer aucune plante. "O les croyants ! Ne tuez pas de gibier pendant que vous êtes sacralisés." Ou encore "On vous a rendu licite la chasse en mer; et son produit est en votre jouissance à vous et à toute caravane. Et on vous a rendu illicite la chasse sur terre tout le temps que vous êtes sacralisés. Et craignez Dieu, Celui-là même vers qui vous serez rassemblés!"
Le croyant sacralisé sent qu'un laps de temps et un endroit spécial jouissent d'un respect spécial qu'il faut généraliser pour toutes les périodes, tous les endroits et toutes les terres. Tout le monde doit employer cette affection humaine partout et à tout moment afin de réaliser un monde rempli de paix et de calme. Il existe en Islam des mois sacrés où la guerre et la tuerie sont considérées comme illicites : "Ils t'interrogent sur le mois sacré sur le fait d'y combattre. Dis : Y combattre est une énormité et un empêchement au sentier de Dieu."
Ces occasions sacrées sont d'un très long précédent. Cela veut dire que depuis le jour où le Seigneur a créé les cieux et la terre, ces mois étaient considérés comme sacrés et étaient respectés : "Oui, le nombre des mois, auprès de Dieu, a été de douze mois, dans la prescription de Dieu, au jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d'entre eux sont sacrés; voilà la religion droite; durant ces mois, ne vous manquez donc pas à vous-mêmes."
Le pèlerin doit tourner sept fois autour de la Maison de Dieu pour chacune des tournées "Nissa" et "pèlerinage". Le point de départ de cette tournée est la Pierre Noire, installée sur le mur (de la Kaaba). La tournée est semblable à la prière, le pèlerin doit donc remplir son cœur de la soumission, de la crainte, de l'espoir et de l'affection. Cette tournée est une espèce de salutation et de félicitation à la première maison bâtie pour le culte de Dieu unique et un honneur rendu à l'une des manifestations de l'unicité de Dieu et du monothéisme. En faisant allusion à cette même comparaison, il est dit : "La Maison Habitée dans les cieux se trouve face à la Kaaba, et la circumambulation des cieux autour de la Maison Habitée est identique à celle des hommes autour de la Kaaba", mais en ce qui concerne la soumission à la Pierre Noire, il faut dire que celle-ci est considérée comme la main droite de Dieu. Le Prophète (SAWA) a déclaré : "Soumettez-vous à la Pierre Noire parce qu'elle est la main de Dieu au sein des gens et par laquelle Dieu serre la main à sa créature comme le serviteur lui serre la main."
On peut dire avec certitude que la Kaaba et la Pierre Noire sont les vestiges de l'unicité de Dieu et du monothéisme restés en souvenir de l'époque d'Abraham, le briseur d'idoles.
La course rituelle entre Safa et Marva est une autre étape du hadj. Le pèlerin doit faire sept fois la course entre Safa et Marva sans courir, ni marcher. Cette course à son tour est semblable à la fréquentation d'une éminente personne et doit se répéter à plusieurs reprises pour que celle-ci lui attache de l'intérêt. La course entre Safa et Marva rappelle un événement historique édifiant. Hagar, épouse d'Abraham, traversait l'espace séparant Safa et Marva pour trouver de l'eau pour son fils Ismaïl et en a trouvé enfin sous les pieds d'Ismaïl. Cette course et cet événement historique montrent à tout observateur et penseur que pour arriver à son but, l'homme doit faire des efforts et franchir des pas fermes.
L'escale à Arafat est une partie importante des cérémonies du hadj. Dans le désert d'Arafat, la cohue bruyante de la foule, fait penser l'homme sur le jugement dernier et à la réunion des communautés à côté de leurs prophètes et de leurs imams. C'est une escale dans un désert dépourvu de moyens suffisants de détente où les différentes nations et diverses classes s'arrêtent pour prier leur Seigneur. Tout le monde se trouve devant Dieu à un même niveau, en apparence aussi bien qu'à l'intérieur.
Le jet de pierres contre les bétyles est le symbole de la haine envers les éléments du péché et du malheur et par là, l'homme se déclare ainsi déterminé à lutter contre les ruses pervertisseuses de Satan et de ses actions nuisibles. Le pèlerin se déclare dans une telle position contre toute sorte de corruption. Il profite de l'occasion de réunion avec ses frères musulmans pour lutter en compagnie de ses coreligionnaires et en coordination avec eux contre les manifestations de l'associationnisme, de la tyrannie et de la corruption.
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