11 Dhul-el Qida : l’heureuse anniversaire de la naissance de L’Imâm ar-Ridâ (p):
Ses Morales
Dieu dit dans Son Noble Livre : ((Dieu ne veut qu’écarter de vous la souillure, ô Gens de la Famille et vous purifier totalement)) (Coran XXXIII, 33). Parmi les Imâms appartenant à la Famille Prophétique (p), on note l’Imâm ‘Alî Ibn Mûssâ ar-Ridâ (p) dont son l’anniversaire de sa naissance est ; le 11 du mois sacré de dhû al-qi‘da.
L'Imam Rida {Ali Ibn Mussa) est le fils du septième Imam et selon des sources sûres, est né en 143/765 et mourut en 203/817.
Lorsque nous parlons de descendant de Noble Prophète (p), il nous est indispensable de vivre avec ses actes, ses paroles, ses recommandations, ses enseignements, ses sermons et ses instructions. La raison en est leur Imâmat qui est présent dans notre vie du fait qu’ils ne vivaient pas seulement à l’époque où ils vivaient, mais qu’ils accompagnaient la marche de la vie toute entière… Il en est ainsi car le Message de l’Islam est celui de Dieu, celui qui est envoyé à tous les hommes, dans tous les temps et dans toutes les espaces.
Il était le plus savant à son époque. Parmi les auteurs qui se référaient à lui et qui transmettaient ses paroles, on note Abû Bakr al-Khatîb, dans son « Târîkh » (Histoire), at-Tha’labî, dans son « Tafsîr » (Exégèse), as-Sim’ânî dans son « Traité » (Risâlat) et Ibn al-Mu‘tazz, dans son livre, ainsi que beaucoup d’autres.
En effet le Coran était la source de toute sa culture et de tous les détails des réponses qu’il donnait aux questions qu’on lui posait. Cela veut dire que, lorsque l’homme contemple dans le Coran, cherche à le comprendre, vit dans ses horizons et s’approfondit dans ses mystères, il devient capable de comprendre la vie sous tous ses aspects ; il pourrait savoir toutes ses lignes et tous ses détails, tantôt à travers l’inspiration coranique, tantôt à travers le contenu du Coran. L’Imâm (p) lisait le Coran et réfléchissait pour saisir son sens. Il disait à ce propos : « Je n’ai jamais lu un Verset sans y réfléchir, sans réfléchir à la circonstance de sa révélation et au temps de sa révélation ».
L’Imâm ar-Ridâ (p) est l’Imâm qui a atteint le sommet à son époque là où il vivait à Médine ou Iran.
LA MORALE DE L'IMAM AL-Reza (as)
À propos de son image en rapport avec ses relations avec les gens, ses conduites, sa politesse morale et sa modestie envers ceux qui lui étaient inférieurs, nous laissons parler Ibrâhîm Ibn al-‘Abbâs qui dit : « Je n’ai jamais vu Abû al-Hassan ar-Ridâ (p) parler durement avec quiconque parmi les gens… ».
Un jour, un homme dit à l'Imam ar-Ridza(as) :
"Par Allah, tu es la meilleure des personnes !"
Sur cette parole l’Imam (as) voulut donner un exemple à tous les musulmans et dit :
"Il ne faut jamais faire les louanges d'une personne qui est face à vous, même si elle le mérite, à toi ne jure pas ! Il peut être meilleur que moi celui qui craint Allah plus que moi ! Par Allah, ce verset n'a pas été abrogé :
" Nous avons fait de vous des peuples et des tribus afin que vous vous entre connaissiez, est-il que le meilleur d'entre vous auprès d'Allah est celui qui le crains le plus."
L’Imam (as) profitait de toutes les occasions pour propager l'Islam et ses principes sous forme de comportement concret afin qu'ils restent gravés dans la mémoire des gens.
L’un des compagnons de l’Imâm ar-Ridâ (p) a parlé de ses moralités sociales et ses relations avec les gens en disant : « Je n’ai jamais vu Abû al-Hassan ar-Ridâ (p) adresser à quiconque des paroles dures. Il n’a jamais interrompu quelqu’un qui parlait, laissant ainsi son interlocuteur finir ce qu’il dit. Il n’a jamais repoussé quelqu’un qui demandait un service qu’il pouvait lui rendre. Il n’a jamais tendu ses pieds ni s’est accoudé en la présence d’autrui. Je ne l’ai jamais vu insulter l’un de ses serviteurs, je ne l’ai jamais vu cracher, ni rire aux éclats : Pour rire, il ne faisait que sourire ».
L’Imâm ar-Ridâ (p) vouait un grand respect aux pauvres, aux gens ordinaires et même aux serviteurs et aux esclaves. L’un de ses compagnons a dit à ce propos : « Je me trouvais avec l’Imâm ar-Ridâ lors de son voyage au Khurâsân. Il a un jour demandé qu’on lui donnât à manger ; mais avant de commencer, il a réuni autour de sa table tous ses serviteurs noirs et blancs. Je lui ai dit alors : ‘Que je sois sacrifié pour toi, pourquoi ne laisses-tu pas ceux-là manger seuls autour d’une table à eux ?
Il m’a répondu -que la paix soit sur lui : ‘Le Seigneur est un, la mère est une, le père est un, mais la rétribution sera distribuée selon les actions’ », voulant ainsi dire qu’entre les humains, la seule différence valable est celle des actions et non pas celle de race, de couleur ou de descendance.
Désignant du doigt l’un de ses serviteurs noirs, l’Imâm (p) a dit à l’un de ses compagnons : « Vois-tu ce serviteur noir ? Je jure, quitte à affranchir un esclave, et je n’ai jamais juré sans avoir affranchi un esclave et sans l’avoir fait suivre par tout ce que je possède, que je ne me considère pas comme valant mieux que cet esclave du fait de ma descendance du Messager de Dieu(صلی الله علیه وآله وسلم), sauf si je vaudrais mieux que lui du fait d’une bonne action ».
Parlant du lien de parenté avec le Messager de Dieu sawas , l’Imâm ‘Alî al-Reza (p) a dit : « L’ami de Muhammad sawas, est celui qui obéit à Dieu, même s’il est de parenté lointaine. L’ennemi de Muhammad sawas, est celui qui désobéit à Dieu, même s’il est de parenté proche ». Puis il a récité le verset coranique qui dit : ((Les plus proches d’Abraham sont assurément ceux qui l’ont suivi)) (Coran III, 68).
L’Imâm ar-Ridâ (p) dirigeait les gens vers le Coran. Il leur demandait de le lire avec réflexion pour le comprendre et l’appliquer, pour faire en sorte qu’il enracine en eux tous les concepts authentiques. Ar-Rayyân Ibn as-Salt dit à ce propos : « J’ai dit à ar-Ridâ (p) : ‘Que dis-tu au sujet du Coran ?’ ».
Il a répondu : « Il est la parole de Dieu ; ne le devancez pas et ne demandez pas la guidance ailleurs que dans le Coran car vous serez alors égarés ».
Dans une Tradition que l’Imâm (p) rapporte de son père l’Imâm Mussa al-Kâzim (p), il est dit qu’un homme a demandé à l’Imâm Jafar as-Sâdiq (p) :
« Comment se fait-il que le Coran devient plus frais au fur et à mesure qu’on le lit et qu’on l’étudie ?», c’est-à-dire qu’il se renouvelle avec le temps et que chaque génération trouve que le Coran propose des nouvelles paroles et qu’il traite de toutes les questions qu’il rencontre dans sa vie. L’Imâm (p) a donné la réponse suivante : « Car Dieu ne l’a pas révélé pour une époque à l’exclusion d’une autre époque, ni pour un peuple à l’exclusion des autres peuples. Il est ainsi neuf à chaque époque, et il est ainsi frais et vivace pour chaque peuple et ainsi de suite jusqu’au Jour de la Résurrection ».
Au sujet de certaines choses que les gens peuvent ne pas les considérer comme faisant partie des aumônes, l’Imâm ar-Ridâ (p) a dit : « La meilleure aumône est le fait que tu aides le faible ».
Il disait aux gens : « L’ami de chacun est sa raison ». Ta raison doit donc être ton ami que tu consultes et que tu en apprends car la raison est la preuve de Dieu entre Lui et Ses créatures, car la raison est un messager de l’intérieur….
A ceux qui disaient : « Le fidèle m’a trahi », après avoir déposé leur bien ou leur argent chez quelqu’un qui, par la suite, nie toute l’affaire, l’Imâm ar-Ridâ (p) disait : « Le fidèle ne t’a pas trahi, mais tu as pris le traître pour un fidèle ».
Les historiens nous parlent de la dévotion de l’Imâm ar-Ridâ (p). Ils ont dit à ce propos que « Se trouvant pendant la nuit dans son lit, il récitait longuement le Coran. Lorsqu’il passait par un Verset qui parle du Paradis ou de l’Enfer, il pleurait et demandait à Dieu de lui assurer l’entrée au Paradis et de l’épargner de l’Enfer ». Ibrâhîm Ibn ‘Abbâs as-Sawlî décrit la dévotion de l’Imâm en disant :
« Il dormait peu pendant la nuit. Il veillait beaucoup, du soir jusqu’au matin. Il jeûnait beaucoup et ne manquait jamais de veiller trois jours par mois. Il disait que ce jeûne est le jeûne éternel. Il faisait, discrètement beaucoup de bien et discrètement il donnait l’aumône. Le plus souvent, il le faisait quand il fait nuit noire. Ne croyez pas celui qui prétend avoir vu quelqu’un qui lui ressemblerait ». .
As-Sawlî décrit l’Imâm (p) pendant qu’il adressait ses prières ferventes à son Seigneur en disant : « Dès que commence le dernier tiers de la nuit, il quittait son lit en louant Dieu, en Le glorifiant et en Lui demandant pardon. Puis il nettoyait ses dents avec le siwâk avant de faire ses ablutions et de commencer sa prière de la nuit. Il faisait huit génuflexions et récitait les salutations toutes les deux génuflexions. Dans la première de chacune de ces deux génuflexions, il récitait la Fâtiha une fois et ‘Dis : Dieu est Un’(الاخلاص) trente fois. Puis il faisait la prière de quatre génuflexions. Il y récitait les salutations toutes les deux génuflexions et faisait le qunût toutes les deux génuflexions, avant l’inclination et après les glorifications( سبحان الله والحمدالله ولا اله الا الله والله اکبر). Puis il passait aux deux génuflexions suivantes et récitait dans la première la Sourate ‘al-Fâtiha’ et ‘la Royauté’ et dans la seconde la Fâtiha’, une seule fois et ‘l’homme a-t-il connu’. Puis il se relevait pour s’acquitter des deux génuflexions paires dans lesquelles il récitait la Fâtiha une fois et ‘Dis : Dieu est Un’ trois fois, avant de réciter : ‘Dis : Je demande asile auprès du Seigneur de l’aube’(سوره الفلق), une seule fois, et : ‘Dis : Je demande asile auprès du Seigneur des hommes’(سوره الناس), une seule fois, avant de faire le qunût au cours duquel il disait :
« Seigneur ! Prie sur Muhammad et la Famille de Muhammad ! Seigneur ! Dirige-nous parmi ceux que Tu diriges ; offre-nous le salut parmi ceux à qui Tu offres le salut ; fais que nous soyons parmi ceux qui sont les Tiens ; bénie ce que Tu nous offres ; mets-nous à l’abri du mal de Tes sentences car Tu juges et Tu n’es jamais jugé. Jamais celui que Tu assistes ne sera humilié ; jamais celui que Tu lui es hostile ne trouvera la gloire. Gloire et Grandeur sont à Toi, ô notre Seigneur ! ». Puis il disait : ‘Je demande pardon auprès de Dieu’ soixante-dix fois. Une fois finie la récitation des salutations, il s’asseyait et disait ce qu’il voulait à Dieu lors du qunût.
A l’approche de l’aube, il se levait et faisait les deux génuflexions recommandées de l’aube et récitait la Fâtiha et : ‘Dis :oh, vous les mécréants’(الکافرون) dans la première et, dans la seconde, la Fâtiha et ‘Dis : Dieu est Un’(الاخلاص). Au levé de l’aube, il prononçait l’appel à la prière, puis il faisait la prière du matin qu’il terminait par un qunût qui durait jusqu’au levé du soleil avant de faire les deux prosternations dites des remerciements ».
Voilà donc ce qu’est la ligne des Gens de la Maisonاهل البیت (p) qui est la ligne de l’attachement à Dieu par l’amour et par le désir de Le rencontrer. La ligne de Saint Coran et la Sunna de Noble Prophète (صلی الله علیه وآله وسلم). Cet amour se reflète au niveau de la réalité sous la forme de la responsabilité issue de l’aspect universel de la conception islamique de la vie où la dévotion s’ouvre vis-à-vis de l’univers, Vis-à-vis de l’homme et vis-à-vis de la vie. Une dévotion qui ne s’étouffe pas dans les coins étroits mais s’ouvre plutôt à toute la scène sociale, politique et économique à partir de la vision islamique concernant tous ces domaines.
l’Imâm ar-Ridâ (p) donnait à la dévotion un sens différent. Il disait à ce propos : « La dévotion n’est pas dans la grande quantité des prières et des jeûnes, la dévotion est le fait de beaucoup réfléchir à l’ordre divin ». L’Imâm (p) disait : « Faites vivre notre ordre ! Que Dieu soit compatissant avec tout chacun qui ferait vivre notre ordre ».
A la question : « Comment ferions-nous vivre votre ordre ? L’Imâm (p) a répondu : « En apprenant nos sciences et en les faisant apprendre aux autres. Les Imâms d`Ahlul-Bayte n’ont rien d’autre que l’Islam et le Coran? Si les gens savaient le bien de nos paroles, ils auraient alors suivi nos pas ».
La grandeur des Gens de la Famille provient du fait qu’ils ont connu Dieu tel qu’Il doit être connu. Ils ont connu le Messager de Dieu (sawas) et étaient les plus éminents en matière de science, d’adoration, et d’amour porté vers les gens