L'Imâm Mûssâ al-Kâzim (p), patience et jihâd

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L'Imâm Mûssâ al-Kâzim (p), patience et jihâd

Les épreuves de l'Imâm (p)

((Dieu ne veut qu’écarter de vous la souillure, ô Gens de la Famille et vous purifier totalement)) (Coran XXXIII, 33).

Le vingt-cinquième jour du mois de rajab, est l'anniversaire de la mort de l'Imâm, le Prisonnier et l'injustement traité, Mûssâ Ibn Ja'far al-Kâzim (p). Il est mort à un moment où Hârûn ar-Rachîd se plaisait de le déplacer d'une prison à une autre.

Nous savons que les Imâms appartenant aux Gens de la Maison (p) ont été éprouvés par les Umayyades comme ils l'ont été par les Abbassides. Les califes des deux dynasties observaient directement et par l'intermédiaire de leurs services de renseignement les activités des Imâms et savaient qu'ils représentaient aux yeux du peuple le summum scientifique, spirituel et moral. Les gens accouraient vers eux pour se renseigner auprès d'eux sur les questions problématiques de l'Islam et des affaires scientifiques dans tous les domaines. Les gens cherchaient auprès d'eux la bénédiction, et ils les vénéraient et les considéraient comme des saints. Pour toutes ces raisons, les califes umayyades et abbassides craignaient pour leur pouvoir cet attachement aux Imâms appartenant aux Gens de la Maison (p) de la part des masses partout dans le monde musulman.

L'amour porté par les califes à l'Imâm (p) 

Selon certains historiens, on a demandé à al-Ma'mûn, le calife abbasside connu pour l'amour et la vénération qu'il vouait aux Imâms appartenant aux Gens de la Maison (p), la raison de cet amour qui laisse croire qu'il était lui-même chiite. Il a répondu qu'il le tenait de son père Hârûn ar-Rachîd. –Comment cela, lui a-t-on alors demandé, sachant que ton père était un ennemi des Gens de la Maison ? Il a répondu : J'étais jeune et je m'asseyais auprès de mon père quand on lui a dit : "Voilà Mûssâ Ibn Ja'far qui attend devant la porte". En entendant cet avertissement, il a ordonné toutes les personnes présentes dans son salon de se lever pour l'accueillir. Puis il l'a accueilli, l'a pris dans ses bras et lui a donné sa propre place avant de s'asseoir lui-même devant lui avec tous les signes de respect et de vénération. Puis, il lui a fait les adieux de la même manière". Alors j'ai dit à mon père : "Qui est cette personne que tu as accueillie en lui réservant toute cette hospitalité ?". Mon père m'a répondu : "Si les gens savaient ce que nous savons sur la place de cette personne et de ses pères, ils n'auraient pas nous laisser dans nos postes". Je lui ai dit : "Pourquoi alors tu ne lui cèdes pas le pouvoir ?". Il m'a répondu : "Tu es mon fils. Pourtant si tu me disputes mon pouvoir, je te coupe l'organe où siègent tes yeux".

Une fois, Hârûn est arrivé à Médine en visiteur. Se dressant devant la tombe du Messager de Dieu (P), il lui a adressé la parole en disant : "Que la paix soit sur toi, ô fils de mon oncle". Il avait l'habitude de se flatter du fait que le Messager de Dieu (P) était son cousin. Mais l'Imâm al-Kâzim (p), qui était présent, ne l'a pas laissé se flatter cette fois à sa guise. Il s'est adressé à son tour au Messager de Dieu (P) en lui disant : "Que la paix soit sur toi, ô mon père". – Comment cela, lui a demandé Hârûn ar-Rachîd ? Alors l'Imâm (p) lui a dit : "Si le Prophète se présente et te demande la main de ta fille, la lui donnerais-tu en mariage ?". Cela m'honore, a répondu ar-Rachîd. L'Imâm (p) lui a alors dit : "Quant à moi, je ne pourrais pas lui donner ma fille en mariage car elle est aussi sa fille".

Après son emprisonnement par Hârûn ar-Rachîd dans une prison détenue par l'un de ses proches parents, le geôlier a chargé l'un de ses agents de l'espionner et d'écouter ce qu'il disait. S'exécutant, ce dernier a constaté qu'il passait sa journée en adorant Dieu et qu'il s'adressait à Lui en disant : "Seigneur ! Je t'avais demandé de me permettre de consacrer tout mon temps à T'adorer et Tu l'as fait. Je T'y remercie". Alors le geôlier a envoyé dire à ar-Rachîd : "Reprend-le, sinon je le libérerais". Alors, l'Imâm fut transporté à Bagdad et, de prison en prison, il a fini par mourir empoisonné et de rejoindre ainsi son Seigneur.

En célébrant l'anniversaire de la mort de l'Imâm al-Kâzim (p), nous devrions savoir ce qu'était son statut. On lit à ce propos dans "Umadat at-Tâlib" : "L'Imâm Mûssâ al-Kâzim (p) avait beaucoup de vertus. Il ne s'emportait point et il était très généreux". As-Sheikh al-Mufîd dit à son compte dans son livre "al-Irshâd" : "Il était le plus dévot, le plus ascète et le plus versé dans la jurisprudence parmi ses contemporains. Il était aussi le plus généreux et le plus noble parmi eux". On raconte qu'il faisait les prières facultatives de la nuit jusqu'à l'heure de la prière de l'aube. Puis il invoquait Dieu jusqu'au levé du soleil. Il pleurait par crainte de Dieu jusqu'à mouiller sa barbe de ses larmes. Il était le plus attaché à respecter ses liens avec sa parenté. Il passait devant les portes des pauvres de Médine pendant la nuit tout en portant un gros sac sur son dos et déposait des subsistances, de l'argent, de la farine et des dattes devant leurs portes. Ils ramassaient tout cela sans savoir d'où il venait".

On raconte que l'Imâm al-Kâzim (p) est passé avec ses compagnons par la maison d'un habitant de la campagne iraquienne. Cet homme était laid. Mais l'Imâm (p) l'a salué, a mis pied devant sa maison et lui a demandé s'il n'avait pas besoin de quelque chose. Ses compagnons lui ont dit : "O fils du Messager de Dieu ! Comment descends-tu devant la maison de cet homme et tu lui demandes s'il n'a pas besoin de quelque chose, alors que c'est à lui de te le demander ?". L'Imâm (p) leur a répondu : "C'est l'un des serviteurs de Dieu, c'est un frère dans le Livre de Dieu et c'est un voisin dans les pays de Dieu. Nous avons en commun avec lui le meilleur des pères, Adam, et la meilleure des religions, l'Islam. Et il se peut que le temps fasse que nous ayons besoin de lui et qu'après avoir été hautains devant lui, nous serions humbles devant lui". Puis il a dit :

"Nous donnons à celui qui ne mérite pas nos dons"                  

 "Par crainte de nous trouver sans amis".

Les recommandations de l'Imâm (p)

On note parmi ses recommandations à ses enfants : "O mes enfants ! Je vous fais une recommandation. Celui qui l'écoute ne sera pas perdu en la respectant : Si quelqu'un vous vient et vous dit quelque chose de mal dans votre oreille droite, puis, s'excusant, il vous dit quelque chose de bien dans votre oreille gauche, vous devriez accepter ses excuses". Il a dit dans l'une de ses recommandations à Hishâm Ibn al-Hakam : "O Hishâm, le Commandeur des Croyants faisait à ses compagnons la recommandation que voici : "Je vous recommande de craindre Dieu publiquement et en secret. Je vous recommande d'être justes lorsque vous êtes mécontents ou contents. Je vous recommande de travailler pour gagner votre vie tout en étant pauvres ou riches. Je vous recommande de ne pas rompre vos liens avec ceux qui les rompent avec vous, de pardonner ceux qui vous traitent injustement et de donner à ceux qui vous privent. Vos regards devraient être destinés à apprendre. Votre silence devrait être destiné à la réflexion et vos paroles devraient être destinées à invoquer Dieu. Votre nature devrait être généreuse car le Paradis ne sera jamais gagné par un avare et l'Enfer ne sera jamais gagné par un généreux".

Ibn Hamdûn  a dit dans son livre intitulé "at-Tadhkira" : "Mûssâ Ibn Ja'far a dit : "J'ai constaté que la connaissance des gens consiste dans quatre choses : La première est que tu connaisses ton Seigneur, c'est-à-dire l'obligation de connaître Dieu. Ladeuxième est que tu connaisses ce que ton Seigneur t'a donné, c'est-à-dire les bienfaits dont Il t'a comblé et que tu dois en remercier et L'adorer pour eux. La troisième est que tu saches ce qu'Il te demande, c'est-à-dire tes obligations envers Lui, ce qu'Il te demande de faire et de le faire comme Il te l'a  demandé pour mériter la récompense.La quatrième est que tu connaisses ce qui te fait sortir de ta religion, c'est-à-dire les fausses croyances et les péchés majeurs.

Au sujet de la répartition du temps, l'Imâm al-Kâzim (p) disait : "Faites de l'effort pour que votre temps soit réparti en quatre moments. Un moment pour vous adresser à Dieu. Un moment pour gagner votre vie. Un moment pour fréquenter les frères dignes de confiance qui vous alertent sur vos vices et qui vous sont fidèles au fond de leurs âmes. Et un moment que vous consacrez à vos plaisirs licites. C'est grâce à ce dernier moment que vous retrouver la force nécessaire pour vivre les trois moments précédents". L'homme doit donc jouir des choses licites pour pouvoir se charger de la force nécessaire pour faire face aux grandes responsabilités. L'Imâm (p) disait : "Il ne fait pas partie de nous celui qui ne demande pas des comptes à soi-même tous les jours et qui, en faisant du bien, il demande à Dieu de l'aider pour en faire davantage, et en faisant du mal, il demande pardon à Dieu".

Les Imâms (P) nos guides vers Dieu !

Nous Imâms (p) sont les Imâms de la guidance. Ils sont ceux qui dirigent vers Dieu et les témoins de Dieu face aux hommes. Ils sont la lumière qui éclaire les raisons des gens, leurs cœurs et leur vie. Nous devons nous attacher à la reconnaissance de leur Autorité, les aimer et les suivre car ils sont les guides qui nous dirigent vers Dieu, le Très-Haut. Car ils sont les lieutenants du Messager de Dieu (P).

Beaucoup de gens et de savants tiennent leurs connaissances de l'Imâm al-Kâzim (p). On compte parmi eux Ahmad Ibn Hanbal, l'imâm des Hanbalites qui a dit : "Mûssâ Ibn Ja'far m'a dit : "Mon père, Ja'far Ibn Muhammad m'a rapporté de son père, 'Alî Ibn al-Hussein, qui le tient de son père, al-Hussein Ibn 'Alî, qui le tient de son père 'Alî Ibn Abû Tâlib, qui le tient du Messager de Dieu…". Et Ibn Hanbal d'ajouter : "Si un fou entend cette chaîne de transmission, il se serait réveillé", car ses transmetteurs occupent le sommet de toutes les significations de la science, de l'esprit et de la guidance.

"Sois le partisan de ceux dont les paroles sont :

Notre Grand-père le tient de Jabrâ'il

Qui le tient du Créateur !

Que la paix soit sur l'Imâm Mûssâ Ibn Ja'far, le jour où il est né, le jour où il rejoint son Seigneur et le jour où, vivant, il sera ressuscité.

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