Al-Madâ’in en Irak La tombe de Salman al-Farsi

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Al-Madâ’in en Irak La tombe de Salman al-Farsi

Al-Madâ’in en Irak

La tombe de Salman al-Farsi

A quelques kilomètres au sud de Bagdad, à Ctésiphon tout à côté d’al-Mada’in, près du Tigre, se trouve la tombe du grand et noble compagnon du Messager de Dieu(s), Salman al-Farsî(qs). Son tombeau est situé à proximité de la grande arche ou « Tâq » de Ctésiphon(vestige de l’ancien empire sassanide dont Mada’in était la capitale), dans l’actuelle ville de Salmân Pâk ("Salman le pur" pour sa perfection morale).

Salman « al-Farsî » ou plutôt « al-Muhammadî » fut l’un des plus importants compagnons du Prophète(s) qui avait une grande considération pour lui au point de lui déclarer qu’il faisait partie de sa famille Ahle al-Beit(p). Il eut une grande influence sur de nombreux courants mystiques et gnostiques, soufis et shi‘ites, où il occupe toujours, d’ailleurs, une placé privilégiée.

Il mourut durant le règne du troisième calife ‘Uthman, en l’an 35H (~640 apJC), la nuit de vendredi du 15 Sha‘bân, dit-on. L’Imâm ‘Alî, alors à Médine, se rendit en personne à Madâ’in pour laver son corps (ghosl) et l’envelopper dans son linceul (kafan). Et selon certains propos rapportés, al-Khidr(p) assista également à ses funérailles.

Il fut enterré à Madâ’in, dans la ville où il avait été nommé gouverneur deux ans plus tôt en 638 apJC), bien qu’il fût d’origine persane de la région d’Ispahan. Il est raconté qu’avant de mourir, il demanda à sa femme de lui apporter le petit sac de musc qu’il avait toujours sur lui. Il le mélangea dans un peu d’eau et demanda à nouveau à sa femme : « Asperge-moi de ce musc car les Anges de Dieu ne mangent pas de nourritures terrestres mais aiment le parfum ». Il lui demanda alors de se retirer et il rendit l’âme.

La dernière construction de ces bâtiments remonte aux années 1950 avec une grande salle de prière, deux minarets, plusieurs coupoles et une grande bibliothèque et d’autres pièces attenantes. Début 2006, elle fut en partie endommagée puis restaurée.

Sa tombe demeure visitée par de nombreux pèlerins et ce jusqu’à nos jours. Sheikh Abbas al-Qommî évoque une ziyârat spéciale pour lui(p).(Mafâtîh al-Jinân aux Ed. BAA pp1525-1532)Il est bon pour le visiteur alors de prendre en considération les spécificités de Salman et de réfléchir sur sa singularité et ses vertus grandioses.

Les expériences spirituelles y sont nombreuses. Nous en citerons deux à titre d’exemple, celle du grand gnostique Sayyed Hâshem al-Haddâd et celle du français Massignon.

Massigon dit avoir reçu alors une « visitation de l’étranger » dont l’identité est tue, qui aurait bouleversé son existence, une « manifestation d’un Feu divin au plus profond de lui-même ravivant une foi intense ». Qui fut ce mystérieux « étranger » dont il reçut la visite durant cette fameuse soirée de mai 1908 ?

Un jour, le grand savant gnostique Sayyed Hâshem al-Haddâd alla visiter la tombe du grandiose compagnon du Prophète(s), Salman al-Farsî avec un groupe de compagnons. Ils s’assirent tous au pied de la tombe quand soudain sayyed al-Haddâd se leva pour s’asseoir au niveau de la tête de la noble tombe. Quand ils sortirent du sanctuaire, un des compagnons lui demanda pourquoi il s’était levé aussi précipitamment. Il répondit : « Quand je me suis assis au niveau des pieds, Salman al-Farsî se leva de sa tombe et dit : « Toi, tu es un sayyed, un descendant du Messager de Dieu(s) et tu t’assieds à mes pieds ?! Lève-toi et viens t’asseoir au niveau de ma tête. » Alors, je répondis à sa demande et je m’assis au niveau de sa noble tête. » (rapporté par Sayyed Abd al-Karîm al-Kashmîrî, in Madrasa al-‘urafâ’, vol.1 pp133-134)

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