Le vingtième jour de Jumâdâ II, est l'anniversaire parfumé de la naissance de la Pure; Grand Dame d `islam, Sayyida Fatima-Zahrâ' (p).
L'Ayatollah Khomeyni (que Dieu ait son âme) a bien fait lorsqu'il a institué le jour de la naissance de Sayyida az-Zahrâ' (p) comme la Journée de la femme musulmane. Le faisant, il n'a pas exprimé un avis particulier. Il n'a pas voulu imposer ce modèle au Musulmans face à d'autres modèles qui pourraient être proposés par d'autres. Il a plutôt mis l'accent sur les soins consacrés par Dieu, le Très-Haut, à az-Zahrâ' (p) lorsqu'Il l'a purifiée de toute déviance et de toute souillure, pour qu'elle soit un symbole de toutes les femmes et un exemple à suivre par tous les gens.
Le Messager de Dieu (Psl), à l'endroit duquel Dieu, le Très-Haut, a dit : ((Il ne tient langage de passion, car ce n’est qu’une révélation qui lui est révélée)) (Coran LIII, 3-4), a affirmé tout cela lorsqu'il a dit, à l'endroit de Sayyida az-Zahrâ' (p), qu'elle est la Maitresse des dames des Mondes dans ce monde-ci, et la Maitresse des dames du Paradis. Le Messager de Dieu (Psl) nous a présenté cette image sous une autre forme lorsqu'il a dit : "Fâtima fait partie de moi ; ce qui ne lui plaît pas ne me plaît pas et ce qui lui porte préjudice me porte préjudice". Il l'a dit pour montrer dans quelle mesure Sayyida az-Zahrâ' (p) était dissoute dans sa personnalité. Elle est en effet le produit de sa pensée, de son cœur, de ses sentiments et même de ses émotions.
Le rôle de la femme dans la société
Sayyida az-Zahrâ' (p) a pu mettre en exergue les éléments positifs et vivants de la femme musulmane ennoblie par l'Islam, à laquelle l'Islam a donné une place supérieure et l'a protégée contre toute injustice qu'elle peut encourir. A travers ce que nous inspirent les faits et gestes de Sayyida az-Zahrâ' (p), la femme musulmane n'est plus une femme faible et opprimée qui n'a ni rôle ni statut. Elle est la femme qui a une relation sublime avec Dieu, qui tient à avoir une relation sublime avec le Messager de Dieu et son Message, qui prouve sa présence dans les domaines de la science et de la culture, qui participe à la construction de la réalité sociale et politique.
Sayyida az-Zahrâ' (p) a incarné tout cela en aimant Dieu d'un amour qui est le plus puissant, en Lui témoignant d'une fidélité qui est la plus puissante, en communiquant avec Lui sur le plan de l'adoration et de l'obéissance qui sont les plus puissantes, et qui a suivi la voie de sa guidance.
Le modèle et l'exemple à suivre
Les historiens ont signalé sa relation avec Dieu et comment elle priait, debout, toute la nuit jusqu'à avoir les pieds enflés. Son fils, l'Imâm al-Hassan (p) dit à propos de sa dévotion : "J’ai vu ma mère dressée sur son tapis de prière une nuit de jeudi à vendredi. Elle ne faisait que s’agenouiller et se prosterner jusqu’à l’aube. Elle invoquait Dieu, et le répétait, pour les croyants et les croyantes…".
Az-Zahrâ' (p) fut aussi un exemple à suivre quant à l'amour qu'elle vouait à son père, le Messager de Dieu (Psl). Elle obtenu en échange la plus belle décoration qu'une fille pourrait obtenir de son père lorsqu'il a dit à son endroit qu'elle est "la mère de son père". Elle était sa mère quant à l'esprit, à l'affection et les soins, même si elle était sa fille quant au corps charnel. Le Messager de Dieu (P) lui vouait en échange un amour équivalent, car il savait le sens de Fâtima, il savait toute la sérénité de sa pensée, la sincérité de sa foi et sa fermeté dans la lutte pour Dieu et pour Son Message.
Sayyida az-Zahrâ' (p) a représenté un modèle et un exemple à suivre en proposant l'image du mariage islamique qui ne se construit seulement pas sur la base de l'argent, du statut social ou de l'appartenance familiale, mais qui se construit sur une assise solide telle qu'elle est voulue par le Messager de Dieu (P). Il n'a accepté de la donner en mariage qu'à l'homme qui lui équivalait en matière de dévotion, de foi et de jihâd. L'équivalence n'est pas dans la richesse ou le rang social comme c'est le cas dans notre réalité actuelle.
Vers la fin de sa vie, Sayyida az-Zahrâ' (p) a exprimé sa manière de se conduire envers son mari en lui disant : "Je n’étais pas menteuse ni traîtresse et je ne suis pas opposée à toi depuis le jour où je t’ai connu". Il lui a répondu : "Tu es trop charitable, trop grande, trop pieuse et trop connaisseuse pour que je puisse te blâmer". Il disait aussi à son endroit : "Je ne l’ai pas mise en colère durant toute ma vie avec elle ; elle ne m’a pas mis en colère ni m’a désobéi durant toute sa vie avec moi".
Leur relation de mansuétude et de miséricorde était telle qu'ils partageaient le travail domestique. Az-Zahrâ' (p) écrasait les grains, pétrissait et faisait du pain, et le Commandeur des croyants Ali (p) balayait la maison, et allait chercher du bois et de l'eau. C'est un leçon donné aux hommes.
En revanche, Sayyida az-Zahrâ' (p) ne dédaignait pas le travail domestique. Pour elle, la maternité n'est pas une prison, et le mariage n'est pas une charge, comme le prétendent certains parmi ceux qui prônent la liberté de la femme. Elle a plutôt choisi d'être une épouse qui fait une très grande attention aux affaires de son époux, en réponse à l'attention qu'il en fait lui-même.
En tant que mère, az-Zahrâ' (p) a été un modèle et un exemple à suivre pour toute mère. Elle a éduqué ses enfants dans l'esprit d'en faire les dirigeants de la société, et non pas des simples individus dans la société. Elle leur a appris à s'attacher aux intérêts des autres plus qu'ils ne le font quant à leurs propres intérêts. C'est elle qui a dit à son fils, l'Imâm al-Hassan (p) : "O mon fils, le voisin, puis la maison !".
Un rôle avant-gardiste
Dans ses faits et gestes, az-Zahrâ' (p) montrait un attachement particulier à la science combinée à sa foi. C'est pour cette raison qu'elle apprenait de son père, le Messager de Dieu (P). De son côté, le Messager de Dieu (P) remarquait son attachement à la science. Lorsqu'elle est venue le voir pour se plaindre en raison de certains de ses problèmes, il lui a donné une feuille de palmier qui servait comme papier pour écrire, en lui demandant d'apprendre ce qui est écrit sur cette feuille. Il lui était écrit : "Que celui qui croit en Dieu et au Jour Dernier ne porte pas préjudice à son voisin ; que celui qui croit en Dieu et au Jour Dernier traite son hôte avec générosité ; que celui qui croit en Dieu et au Jour Dernier dise du bien ou se taise".
Az-Zahrâ' (p) tenait à être présente dans tous les domaines de la science et de la culture dans sa société. Elle enseignait et éduquait. Ses biographies signalent qu'elle enseignait les percepts de la religion aux femmes des Muhâjirûn (Emigrants) et des Ansâr (Partisans) qui se réunissaient chez elle. Elle dialoguait avec elles et les aidait à résoudre leurs problèmes psychologiques, éducatifs et familiaux.
Son fameux discours à la Mosquée du Prophète (Psl) prouve la profondeur de ce dont elle disposait en matière de connaissance et de science dans les domaines de la philosophie de l'Islam, de sa pensée et de sa loi.
Voilà ce qu'est az-Zahrâ' (p), l'image rayonnante emplie de vie, de dynamisme et de présence, qui a pu construire une nouvelle aube pour la femme. Il nous est indispensable, à l'occasion de son anniversaire d'affirmer sa présence à travers la réhabilitation du voile d'az-Zahrâ' qui est le voile islamique dont le port est institué par Dieu comme une obligation pour toute fille sujet responsable tout comme l'a fait pour les filles du Prophète et de ses épouses en disant : ((Prophète, dis à tes épouses, à tes filles, aux femmes des croyants de revêtir leur mantes)) (Coran XXXIII, 59). Il s'agit de ce voile qu'il ne faut pas réduire à la forme, à un morceau de tissu, car il a un contenu à travers lequel la femme s'exprime en disant qu'elle veut être regardée par la société à travers son humanité, et non à travers sa féminité qui n'occupe qu'une place entre autres dans sa vie.
Il est indispensable, à l'occasion de l'anniversaire de la naissance de Sayyida az-Zahrâ' (p), d'affirmer l'importance de la construction de la femme musulmane, afin qu'elle soit une femme consciente, instruite, cultivée et au courant de ce qui se passe en son temps. Il en est ainsi car la construction de cette génération n'est possible qu'à travers la construction de la mère consciente et de l'épouse instruite.
C'est cette mentalité qui fait grandir az-Zahrâ' (p) dans notre réalité, et nous fait grandir, nous, hommes et femmes, grâce à elle. Elle la Purifiée qui nous purifie par sa pureté. Elle est la Maîtresse des dames des mondes qui représente un exemple à suivre pour tout homme et pour toute femme.
Que la paix soit sur Fatima az-Zahrâ', le jour où elle est née, le jour où elle a rejoint son Seigneur et le Jour où elle sera ressuscitée.