Sur la notion de fête en Islam, on rapporte de l’Imam ‘Ali – paix sur lui -
"انما هوعید لمن قبل الله صیامه و شكر قیامه، وكل یوم لا یعصى الله فیه فهو عید"
El-Fitr est une fête pour celui dont Dieu accepte le jeûne et récompense les prières,
Désobéi est un jour de fête" et chaque jour dans lequel Dieu n’est pas
Imam ‘Ali – paix sur lui – a tiré cette parole de la source de la Révélation puisqu’il a posé la question au Prophète (pslf) après son discours sur les bienfaits du mois de Ramadhãn: «quelle est la meilleure action pendant le mois de Ramadhãn?». Le Saint Prophète a répondu: «éviter les interdits de Dieu».
C’est-à-dire que la fête (de l’arabe Aïd = «retour») un retour sur soi et sur sa nature innée monothéiste.
Le sujet d’Aïd El-Fitr dans le Coran
Le terme «Aïd» apparaît une seule fois dans le Coran en relation avec le saint Prophète Jésus, fils de Marie – paix sur eux – et ses apôtres, qui dirent afin de compléter leur foi: «ton Dieu peut-il nous envoyer un repas venu du ciel?». Jésus – paix sur lui – s’inquiéta de cette requête qui traduisait un doute et une hésitation de la part de ses disciples et dit: «craignez Dieu si vous avez la foi». Mais il comprit bientôt que ce qu’ils désiraient réellement, c’était observer un grand miracle de la part de Jésus –paix sur lui-, afin que leur cœur soit complètement rassuré et purifié de tout doute, si bien qu’il s’adressa à Dieu en ces termes:
«Ô Dieu! Notre seigneur! Fais descendre sur nous une table servie du ciel, qui soit pour nous une fête pour le premier et le dernier d’entre nous et un signe de Ta part»
«اللهم ربنا انزلعلینا مائده من السماء تكون لنا عیدا لاولنا وآخرنا وآیه منك؛ خداوندا مائدهاى ازآسمان برما بفرست تا عیدى براى اول و آخرما باشد و نشانهاى ازتو.»
Puisque le jour de la descente d’une «table servie» est le jour du renouement avec la victoire, la pureté et la foi en Dieu, Jésus - paix sur lui- le nomma «fête» si bien que dans le Coran, le terme «Aïd» signifie «répétition» annuelle et «complétion».
Toutefois, d’Aïd El-Fitr devient réellement «fête» quand le mois de Ramadhãn a vraiment été l’occasion d’un effort sur soi, d’une victoire sur soi et si nous sentons un profond changement en nous.
Le Coran considère ouvertement la connaissance de Dieu et la religion comme une question innée; ainsi en est-il du verset 30 de la Sourate Les Romains:
«فاقم وجهك للدین حنیفا فطرة الله التى فطرالناس علیها لاتبدیل لخلق الله ذلك الدین القیم.»
«Ô Prophète! Tourne ton visage vers la vraie religion de Dieu, cette nature innée (Fitrat-Allah) selon laquelle Dieu a créé les êtres humains; tu ne trouveras aucun changement dans la création de Dieu».
« On recense deux catégories de natures innées: celle du cœur et celle de la raison. La nature innée de la raison, c’est-à-dire l’argumentation rationnelle amène l’être humain arrivé au sommet de sa raison, à avouer suite à l’observation de l’Univers, que cet ordre universel n’a pas pu être créé sans un intellect rationnel; cette raison innée rationnelle atteint l’objectif sans avoir besoin d’un professeur, mais la nature innée peut signifier autre chose: la nature innée du cœur grâce à laquelle on peut plus facilement qualifier la religion, de sorte que l’être humain, quand il observe les profondeurs de son âme, voit la lumière de la vérité et entend un appel avec les oreilles de son cœur à la source de la connaissance et sent un pouvoir sans égal de l’existence, que l’on appelle parfois «l’entendement conscient»; c’est un entendement comparable au fait pour un individu de voir une fleur, celui-ci est alors conscient de sa beauté sans qu’il ait besoin de l’argumenter et il y prend un réel plaisir
L’Aïd El-Fitr signifie littéralement «retour sur sa nature innée»; en fait, la question de l’effort sur soi pendant le mois de Ramadhãn porte l’individu vers un état dans lequel tout voile d’ignorance, passion et obstacle est retiré de la voie vers la nature innée et l’être humain musulman retrouve sa nature innée qui n’est autre que la religion de Dieu;
Les psychologues ont identifié quatre domaines innés dans l’âme de l’être humain: le sentiment de connaissance, le sentiment esthétique, le sentiment du bien et le sentiment religieux. L’omniprésence de ce sentiment religieux se veut un autre signe pour qualifier la religion d’innée.
Dans sourate « Fatir » : « Le créateur », verset (1) ALLAH dit :
الحمد لله فاطر السموات و الأرض
" Al hamdulillahi Fatiri assamawati wal-ard"
« Louange à Dieu, créateur des cieux et de la terre ».
Le mot "Fatir" : issu du verbe « Fatara » ou « chaqqa » qui veut dire : couper, fissurer ou briser.
Les savants ont expliqué la création des terres et des cieux par ce phénomène qui consistait à fissurer le néant pour créer la terre et les cieux.
Ce qui nous intéresse ici c’est le verbe « fatara » qui veut dire couper et fissurer.
Quand on mange le soir après une journée de jeûne on dit qu’on coupe le jeûne.
Et c’est la même chose pour la fin du mois : on coupe le mois de Ramadan pour passer à un autre mois, d’où l’appellation de la fête de « Al-Fitre »