Est-ce que Dieu qui est digne d’être l’unique maitre ?

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Pour que la question soit mieux comprise, il faut évoquer quelque chose.

1 – Signification de » Rouboubiya »

« Rouboubiya » est un terme dérivé de « Rabb » et dans la langue arabe, on l’emploie pour désigner le maitre, le propriétaire, le patron, le tuteur, l’éducateur, le mentor.[1] Les lexicologues déclarent que le terme maitre ou « Rabb » de manière absolue s’applique uniquement sur Dieu. Cependant, on peut l’utiliser de manière figurée dans les cas autres que ceux de Dieu. A titre d’exemple nous avons le fait de dire « Rabb ul Beit » (propriétaire de la maison) et « Rabb ul Ibil » (propriétaire du chameau)[2]

Raguib Esfahani pense que l’étymologie du mot renvoie à l’idée d’éducation des élèves et de gestion c’est-à-dire créer quelque chose et veiller sur elle instant par instant jusqu’à ce qu’elle atteigne la perfection[3]

Allamah Tabataba’I affirme ceci au sujet de « Rabb » : «ce mot signifie propriétaire, maitre qui gère ses sujets. Donc dans le mot Rabb, se trouve une certaine idée de propriété. Et parmi nous, le mot maitre traduit une certaine de propriété privée qui fait en sorte que qu’une chose appartienne de manière privée à quelqu’un. Cela implique alors la légitimité d’en disposer. Et celui qui dispose de manière exclusive de quelque chose est appelé propriétaire. Lorsque nous disons : «telle chose est ma propriété, cela signifie que cette chose a une forme de dépendance pour moi et tant que je suis présent, je peux en disposer à ma guise. Cependant, en cas de mon absence, je ne pourrai plus en disposer. Certes cette définition de propriété s’applique entre les hommes (comme on le note dans toute forme de législation sociale) et c’est quelque chose de conventionnelle qu’on a juste déterminé ainsi. Cela n’a donc rien de réelle. Toutefois, cette chose conventionnelle est en fait originaire d’une réalité qu’on désigna par « propriétaire ». En effet, il y a des choses dont nous sommes propriétaire au sens plein du terme. C’est-à-dire leur existence dépend de la nôtre. Nous avons par exemple les parties de notre corps, les forces de notre corps, notre vision, nos yeux, nos oreilles, notre ouïe, notre langue, notre odorat, notre peau, notre toucher, notre langue, notre goût, nos mains, nos pieds et tous les autres organes de notre corps qui nous appartiennent réellement. Et dont peut conclure qu’elles sont à nous. Parce que leur existence dépend de la nôtre. Tant que nous ne sommes pas là, nos yeux, nos oreilles n’auront plus vraiment d’existence. Cette propriété signifie ce que nous avons dit :

Premièrement, leur existence dépend de la nôtre.

Deuxièmement, il n’existe pas indépendamment de notre.

Troisièmement, nous pouvons en disposer à notre guise.

Telle est la signification du vrai sens de la propriété.

Nous désignons par propriété tout ce que nous obtenons à la suite des efforts ou alors toute autre voie légale. Car étant donné que les cas dont nous avons évoqué avant cette propriété est quelque chose dont nous pouvons disposer à notre guise. Cependant, ce ne sont pas la propriété réelle dans ce sens que ma voiture, ma maison, ma moquette, dans leur existence ne dépendent pas de moi. Car si je meurs, ils ne vont pas mourir avec moi. Donc je ne pas le vrai propriétaire. C’est juste par des procédures légales et des choses semblables qu’on m’attribue le titre de propriétaire réelle.

Parmi ces deux formes de propriétés, la vérité est que ce qui mérite d’être attribué à Dieu est la propriété réelle et non la propriété conventionnelle. Car la propriété conventionnelle s’annule juste parce qu’elle est éphémère. En d’autres termes, un bien est mien tant que je ne le vends pas ou que je ne le donne pas en héritage. Et une fois que je l’ai vendu, ma propriété s’annule dessus. C’est ici qu’on comprend que la propriété et l’autorité de Dieu sur les biens du monde ne s’annule jamais.

Il est bien également évident qu’on ne peut concevoir la propriété réelle sans la gestion. Car il est possible de supposer que la terre avec toutes les créatures vivantes qui s’y trouvent a besoin de besoin de Dieu dans son existence. Mais, sous l’effet de l’existence, préserve une certaine autonomie et indépendance et n’a pas besoin de lui. C’est-à-dire de Dieu. Du moment où Dieu est le propriétaire de tout, l’existence et la planète terre lui appartiennent. La vie, et out ce qui s’y trouve sont à lui. Donc après avoir réfléchi, la terre, les créatures et tous ce qui se trouvent dans l’univers lui appartiennent. Il est alors le maitre de tous ce qui est autre que lui. Car le mot « Rabb signifie propriétaire qui a le droit absolue de disposer »[4]

Sheikh Khoura Raïs ibn Sina, dit également à ce sujet : «lorsqu’on dit que Dieu est le maitre, cela signifie que Dieu est celui qui gère toutes les créatures. Et cette gestion fait allusion à la disposition des éléments dans le corps car l’homme n’est pas considéré comme un être parfait tant que son corps n’est pas prêt et apprêter. Et il est certain que cette préparation ne peut s’acquérir que s’il a un éducateur sensible, averti, pur et dont la bonté même facile à l’intelligence de saisir »[5]

2 – Le niveau de divinité parmi les attributs de Dieu.

En guise d’explication, nous dirons : «bien que toutes les créatures de l’univers soient le reflet de l’essence divine, et que chacun d’eux à un rang et un statut, ils sont la manifestation des attributs de beauté et de perfection et de suprématie divine. C’est ainsi que les gnostiques généralement se contentent de faire les cinq rappels. Et sont considérés comme des principes chez eux :

1 – L’occultation absolue qui fait en sorte que l’univers soit stable face à l’omniscience divine.

2 – La confession qui retrouve face à l’occultation absolue et fait en sorte qu’on face des affirmations selon lesquelles ce monde appartient à ce propriétaire omniscient.

3 – L’occulte est un terme qu’on peut ajouter de deux manières, l’une se rapproche de l’occulte absolue et l’omniscient du monde des esprits est le suprême, le glorieux c’est-à-dire le monde des intelligences et des âmes.

4 – L’autre est le rapprochement du monde de la contemplation et le monde de cette omniscience est un monde sensible.

5 – La société qui se repartie en quatre. Et l’omniscient de ce monde est l’homme parfait qui est le plus exhaustif des créatures du monde.

Dans l’explication du registre de l’imam Ali (as), on présente les cinq conceptions comme suit :

a – Dieu est l’occulte des occultes et l’occulte absolue.

b – Dieu a des attributs suprêmes, le maitre du monde de l’intermédiaire.

c – Dieu est le noyau même des actes du monde de l’ordre et de la souveraineté.

d – Dieu est une essence et n’a pas de forme.

e - « Dieu se perçoit et il est le propriétaire »[6]

Donc dans ce cas, être maitre traduit un niveau de noms, d’attributs et des actes de Dieu toujours accompagnée de distinction. Comme on le peut le constater en ce qui concerne la divinité, ce nom à ses niveaux est un nom de Dieu. Et les noms intrinsèques, les attributs et les actes de Dieu existent de manière générale sans détail. Raison pour laquelle il existe un niveau de maitre et de souveraineté plus bas que celui de Dieu.[7] En d’autres termes, il est possible que le niveau d’unicité, de contingence et de connexion entre les manifestations des noms et la réalité puissent se traduire et cela en fonction des potentialités que les hommes ont en eux. Raison pour laquelle on peut les désigner par maitres.[8]

De toutes les manières, tel que l’affirme Mirdomod : « au premier niveau, Dieu est l’initiateur et le maitre absolu. C’est dans ce sens que dans la Sourate Hamd, qui est la base du livre, on dit que Dieu est le maitre des mondes et on précise qu’il l’est exclusivement au vrai sens du terme.[9]

3 – Peut-on utiliser l’expression « maitre » pour autre chose que Dieu ?

En guise de réponse, nous disons : « dans la vision monothéiste, en dehors de Dieu, aucune créature n’est indépendante. Tous sont des signes, des manifestations et des reflets de ses attributs et toutes les choses dans leur essence et leur attribut ont besoin de lui. Bref dans leur nature, ils en ont tous besoin. Raison pour laquelle la vraie divinité indépendante au sens pur du terme revient à Dieu et donner un tel attribut aux êtres est juste dans ce sens qu’ils sont les reflets de l’essence divine. Donc selon la théosophie et la gnose, on peut dire que l’homme parfait est l’expression de l’ensemble du monde de la matière et du monde des esprits. On peut ainsi dire de l’homme parfait qu’il est un maitre parce qu’il est l’expression du reflet des attributs de Dieu.

En effet, les gnostiques, les philosophes, les théosophes déclarent que l’homme est un petit monde et il est l’exemple du grand monde de la souveraineté c’est-à-dire que l’homme est l’ensemble des créatures suprêmes, il est la plus noble des créatures. Ce qu’on constate dans le monde de la divinité est l’homme car le monde de la divinité à un sens qui implique toutes les créatures. Mais, Dieu est suprême en soi. Il aune existence indépendante et exclusive.[10]

De toutes les manières, vu le caractère exhaustif de son existence, l’homme parfait à un certain niveau peut être considéré comme maitre. Il joue ce rôle à un niveau un peu plus bas. Car l’âme de l’homme parfait est le moyen d’ascension vers Dieu et de connexion avec les autres créatures.[11] En plus de cela, selon ce qui ressort des propos de l’imam Sadiq (as), quel que soit le niveau d’adoration et de méditation de l’homme sur Dieu, il ne peut atteindre ce niveau d’expression de la souveraineté& et selon cet effort qu’il a fournit »[12]

Enfin, bien qu’il soit difficile pour le commun des mortels de faire la part des choses entre l’unicité de Dieu et l’idolâtrie, beaucoup de personnes ne parviennent pas à saisir de fait et se retrouve dans l’égarement. Raison pour laquelle les imams déconseillent à leurs compagnons de faire usage des attributs de maitre pour eux-mêmes. Mais en même temps, étant donné qu’il est établi que la créature a besoin de Dieu et que Dieu n’a besoin de rien, on peut donner à l’homme les attributs de Dieu.[13]

 

[1] - Lisan ul Arab, Ibn Manzour; Abou Ali Fadhl ibn Hassan, Majma ul Bayane, vol 1, pages 21 et 22.

[2] - Maktabat ul Ilmiyya, Islamiyya ; Raguib Esfahani, dans Al Moufradat Al Faz hl ul Qor’an, ul Karim.

[3] - Raguib Esfahani, Al Moufradat.

[4] - Tafsir Al Mizane, Traduction de Moussawi Hamdani, vol 1, page 34.

[5] - Abou Ali Sina, 4 épitres, page 59, les éditions Université Abou Ali Sina, Hamdane, 2ème impression, 1383 hégire solaire.

[6] - Dictionnaire des termes islamiques, Sayyed Ja’far Sajadi, vol 2, page 732, 3ème impression, les éditions université de Téhéran, 1373 hégire solaire.

[7] - Id.

[8] - Id, vol 3, page 1759.

[9] - Jouzouwa wouo Mawkiya, de Mohammad Baqir Mirdomod, page 198, Téhéran, 1380 hégire solaire, 1ère impression, correction d’Ali Hawjabi.

[10] - Anwariya, Ahmad ibn Lahouri, Neyzamoudine, Mohammad Sharif (traduction et commentaire d’Ikmat ul Ishrak de Soureywadi, page 188, Amir Kabir, Téhéran, 1363 hégire solaire, 2ème impression introduction et annotation d’Hossein Zihayi.

[11] - Law lah Fatima, Mohammad Ali Guerami, page 22, 1ère impression, Darul Fiqh, 1381.

[12] - Al Ouboudiya, vol 1, page 5; Misbah ul Shariha, Mo’assassa Al Alami, 1400 hégire lunaire.

[13] - Behar ul Anouar, vol 47, page 148.

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