Question: L'Islam ordonne-t-il aux hommes des battre leurs femmes?

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Question: L'Islam ordonne-t-il aux hommes des battre leurs femmes?
L'Islam ordonne-t-il aux hommes des battre leurs femmes?

Réponse:
Allah dit dans le Saint Coran: « …quant à celles dont vous redoutez révolte (désobéissance), faites- leur la morale [si ce n’est pas efficace] éloignez-vous d’elles dans leurs lits [si ce n’est pas efficace] corrigez-les, mais si elles vous obéissent [conformément aux prescriptions divines], ne leur cherchez pas querelle. [Remarquez que] DIEU est Sublime [et] Grand. » [1]
Ce verset préconise trois étapes pour pousser une femme qui n’est pas soumise à son mari, à se soumettre à lui ; la première étape consiste à lui donner des conseils, si ce n'est pas efficace, le Saint Coran lui autorise à recourir à la deuxième étape, qui consiste à la séparation de corps (éviter de dormir avec elle dans le même lit), si cela ne fonctionne pas, il doit exécuter la troisième étape.
C’est la troisième étape qui est sujette aux discordes parmi les musulmans, car certains pensent que ce verset permet aux hommes de frapper leurs femmes en respectant bien sûr certaines conditions alors que certains autres pensent que ce verset n’encourage guère la violence familiale, mais autorise aux hommes de divorcer ou de s’éloigner de leurs femmes. Pour expliquer le sens de ce verset, il est important de prêter attention aux points suivants :
1. La dignité de la femme en Islam
L'islam est la religion qui honore la femme plus que toute autre religion au monde. Le Prophète d'Allah ainsi que les imams d'Ahlulbayte ont toujours ordonné aux musulmans à honorer leurs femmes.
Le Saint Prophète (pslf) a dit : « Quiconque épouse une femme, il lui doit honneur et respect» [2]
Dans un autre hadith, le Saint Prophète (pslf) a dit : « Les meilleurs d’entre vous sont ceux qui traitent bien leurs femmes et leurs enfants. » [3]
Hormis ces hadiths, la jurisprudence islamique a toujours mis l'accent sur le respect, l'aide, et l'honneur aux femmes, dans la mesure où certains jurisconsultes considèrent qu’il est interdit de manquer le respect aux femmes de même qu’il est recommandé de les aider et leur prêter attention.
2. Le sens du mot « Duaraba (frapper)» et son rôle dans la traduction du verset
Dans de nombreuses traductions du Coran, le mot « wazirbuhouna » est traduit dans ce verset par « battez ou frappez vos femmes ». Hormis ce premier sens, ce mot a aussi un deuxième sens dans le lexique coranique et arabe qui signifie « s’éloigner ou partir », comme cela est mentionné au verset 156 de la sourate 3 ; « Croyants, ne soyez pas comme les impies qui disent de leurs frères partis en voyage ou à la guerre : « S’ils étaient restés chez nous, ils ne seraient pas morts, ils ne seraient pas tués…» [4]
Par conséquent, il y a deux points de vue sur le sens de ce verset :
1) le premier sens est que si après avoir donné des conseils à la femme, mais il n'y a pas de changement dans son comportement, selon la première interprétation, le Coran a permis à l’homme de recourir à la correction physique pour soumettre sa femme, bien sûr en respectant certaines conditions que nous évoquerons plus tard.
2) Quant au deuxième sens, il indique que si après avoir mis en œuvre, la première et la deuxième étape citées dans ce verset, mais la femme ne change pas son comportement, le Coran permet à l’homme de quitter la femme. Par exemple, lorsqu'il y a eu une dispute entre le Prophète et ses femmes et qu'elles n'ont pas suivi les conseils du Messager de Dieu, le Prophète s'est séparé d'eux pendant un mois et s'est rendu dans un endroit appelé "Machrabah" et est resté loin de ses femmes et de sa maison.

3. L’islam interdit la violence faite aux femmes
Si nous acceptons que l’islam ait permis aux hommes de battre leurs femmes, il ne peut pas nous échapper que le même islam à verrouiller et limiter cette permission; premièrement en interdisant aux hommes de commettre tout acte qui peut porter un préjudice corporel aux femmes; par exemple en causant les ecchymoses, rougeurs, bleu, fractures, meurtre, etc., et deuxièmement en prévoyant une sanction pénale contre quiconque ira hors les limites établies. Ainsi, quiconque inflige un préjudice corporel à autrui ou à sa femme sera pénalement sanctionné à payer le prix du sang, c'est-à-dire une compensation financière expiatoire conforme au préjudice subit par la victime. Par conséquent, si on accepte que ce verset, permette la violence, le verrouillage imposé à cette permission démontre que le coup ne doit pas être infligé violemment, mais de manière à ce qu'il n'y ait pas d'ecchymose, de rougeur, de fracture ou aucun autre dommage corporel. Les limites qui encadrent cette permission démontrent clairement que cet acte n’est pas tout à fait permis, mais interdit! Et dans certains hadiths [5] il est dit que si tu veux frapper la femme, utilise la brosse à dent pour cela. Ainsi, un coup infligé à l’aide d’une brosse à dents ne peut être considéré comme frapper.

Hormis ce verrouillage, plusieurs hadiths du Nobles Prophètes (pslf) interdisent clairement de battre les femmes:
Le Prophète (pslf) a dit : « Tout homme qui giflera sa femme, Dieu Tout-Puissant ordonnera aux anges gardiens de l'Enfer de le gifler soixante-dix fois et de le jeter dans le feu de l'Enfer. Et quiconque tire les cheveux d'une femme, Dieu ordonnera aux anges de clouer ses deux mains en enfer. » [6] Ces hadiths déclarent explicitement qu'il est absolument interdit de frapper les femmes.
Il est également rapporté dans une autre narration : « Si un homme bat sa femme plus de trois fois, Dieu Tout-Puissant le déshonorera devant toutes les créatures au jour de la résurrection…» [7]

Conclusion:
L'Islam n'approuve pas la violence familiale ni le fait de battre les femmes, mais seulement dans certaines circonstances, il a permis une approche pratique pour faire prendre conscience à la femme de son erreur. D’ailleurs, si les hommes refusent également d’accomplir leurs devoirs conjugaux, le juge (de la charia) peut les obliger à remplir leurs devoirs conjugaux par tous les moyens légaux et même par le biais du châtiment corporel.
Notes :
1] Coran (4 : 34) : لرِّجٰالُ قَوّٰامُونَ عَلَى اَلنِّسٰاءِ بِمٰا فَضَّلَ اَللّٰهُ بَعْضَهُمْ عَلىٰ بَعْضٍ وَ بِمٰا أَنْفَقُوا مِنْ أَمْوٰالِهِمْ فَالصّٰالِحٰاتُ قٰانِتٰاتٌ حٰافِظٰاتٌ لِلْغَيْبِ بِمٰا حَفِظَ اَللّٰهُ وَ اَللاّٰتِي تَخٰافُونَ نُشُوزَهُنَّ فَعِظُوهُنَّ وَ اُهْجُرُوهُنَّ فِي اَلْمَضٰاجِعِ وَ اِضْرِبُوهُنَّ فَإِنْ أَطَعْنَكُمْ فَلاٰ تَبْغُوا عَلَيْهِنَّ سَبِيلاً إِنَّ اَللّٰهَ كٰانَ عَلِيًّا كَبِيراً
2] Nouri, Hussein bin Muhammad Taqi, Mustadrak al-Wasa'il, Vol.14, p. 250: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ ص وَ مَنِ اتَّخَذَ زَوْجَةً فَلْيُكْرِمْهَا
3] Nouri, Hussein bin Muhammad Taqi, Mustadrak al-Wasa'il, Vol.14, p. 255: قَالَ رَسُولُ اللَّهِ ص خَیْرُکُمْ خَیْرُکُمْ لِنِسَائِکُمْ وَ بَنَاتِکُمْ‌            
4] Coran (3: 156): يٰا أَيُّهَا اَلَّذِينَ آمَنُوا لاٰ تَكُونُوا كَالَّذِينَ كَفَرُوا وَ قٰالُوا لِإِخْوٰانِهِمْ إِذٰا ضَرَبُوا فِي اَلْأَرْضِ
5] Mohammad Baqir Majlissi, Bihar Anwar, Vol.104, p.58.
6] Nouri, Hussein bin Muhammad Taqi, Mustadrak al-Wasa'il, Vol.14, p. 255 : أَیُّ رَجُلٍ لَطَمَ امْرَأَتَهُ لَطْمَهً أَمَرَ اللَّهُ عَزَّ وَ جَلَّ مَالِکاً خَازِنَ النِّیرَانِ فَیَلْطِمُهُ عَلَى حُرِّ وَجْهِهِ سَبْعِینَ لَطْمَهً فِی نَارِ جَهَنَّمَ وَ أَیُّ رَجُلٍ مِنْکُمْ وَضَعَ یَدَهُ عَلَى شَعْرِ امْرَأَهٍ مُسْلِمَهٍ سُمِّرَ کَفُّهُ بِمَسَامِیرَ مِنْ نَارٍ الْخَبَرَ‌
7] Ibn Abi Joumhour, Awali Al-Laali, Vol.1, p.254 : وَ قَالَ ص أَيُّمَا رَجُلٍ ضَرَبَ امْرَأَتَهُ فَوْقَ ثَلَاثٍ أَقَامَهُ اللَّهُ يَوْمَ الْقِيَامَةِ عَلَى رُءُوسِ الْخَلَائِقِ فَيَفْضَحُهُ فَضِيحَةً يَنْظُرُ إِلَيْهِ الْأَوَّلُونَ وَ الْآخِرُون‏
8] Makarem Shirazi, Nasser, Tafsir Nemouneh, Vol.3, p. 373
 
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