Un des sujets de la révolution islamique après sa victoire, a été celui de l’union du monde de l’islam, mais il existe semble-t-il, des gens qui sont opposés à cette union, quelles sont les raisons de leur opposition ?

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Un des sujets de la révolution islamique après sa victoire, a été celui de l’union du monde de l’islam, mais il existe semble-t-il, des gens qui sont opposés à cette union, quelles sont les raisons de leur opposition ?

L’union islamique n’est pas une tactique

L’Hodjat-ol-islam Mohammad Ali Alavi, professeur réputé de jurisprudence et des principes islamiques, élève du cours de jurisprudence supérieure du Guide de la révolution, a déclaré que le regard du Guide suprême sur la question de l’union islamique, était le résultat de sa propre réflexion et de sa méthode d’ijtihad qui est une méthode de réflexion sage et documentée.

Ci joint une série de questions réponses sur le sujet de l’union.

Question : Un des sujets de la révolution islamique après sa victoire, a été celui de l’union du monde de l’islam, mais il existe semble-t-il, des gens qui sont opposés à cette union, quelles sont les raisons de leur opposition ?

Réponse : Les opposant à cette question, avec en tête les wahhabites et les takfiristes, déclarent que ce slogan de la république islamique est un slogan provisoire, une ruse et un mensonge. Ils prétendent que nous considérons les sunnites comme des athées et des ennemis, et que c’est seulement pour assurer des intérêts provisoires que nous avons lancé ce slogan, assurant que quand nous arriverons au pouvoir, nous mettrons les sunnites de coté ou les anéantirons si nous le pouvons. Les wahhabites et les takfiristes ont beaucoup investi dans cette propagande et il est regrettable que les chiites de Londres (allusion à des religieux chiites de Londres) suivent le même chemin, et ces groupes, consciemment ou inconsciemment, sont des mercenaires au service de l’Occident. Beaucoup de personnes, de groupes religieux et politiques en Iran, n’ont pas non plus bien compris le sens de l’union et considèrent que nous nous unissons avec les sunnites uniquement pour lutter contre l’ennemi sans qu’il soit question d’union véritable. Le Guide de la révolution, l’imam Khomeiny et les religieux chiites ne considèrent pas cette union comme une ruse ou une tactique provisoire, et les opposants n’en ont pas bien compris le sens. Les opposants déclarent que le terme d’union n’est pas correct et qu’il vaut mieux parler de coopération dans la lutte contre l’ennemi,

sans jamais avoir en tête le projet d’une quelconque union.

Question : Le guide suprême a cependant évoqué la question de l’ennemi commun comme l’agent de l’union du monde de l’islam.

Réponse : Bien sur, le Guide suprême a fait allusion à une union contre un ennemi mais considère cette union comme le degré le plus bas de l’union des musulmans.

L’Ayatollah Khamenei à maintes reprises, a déclaré que les chiites et les sunnites devaient savoir que tous ces complots avaient pour objectif de détruire l’islam. L’ennemi veut occuper les musulmans entre eux, et a une grande expérience dans ce domaine. Ils sont spécialistes en matière de divisions internes, et ont réussi à détourner le mouvement d’éveil islamique qui était un évènement historique très important, dans plusieurs pays et en Égypte.

Par conséquent, quand le Guide suprême parle d’union, il considère l’ennemi commun comme un agent mais comme la plus petite raison de l’union, comme nous le voyons dans ses discours.

Par exemple, lors d’une rencontre avec les gens à l’occasion de l’anniversaire de l’Émir des croyants (as) en 2006, il a déclaré : « les divisions sont un

poison pour le monde de l’islam, elles divisent les peuples et les cœurs. Elles ternissent les relations entre les chiites et les sunnites, les sunnites et les chiites, et les empêchent d’être les uns à coté des autres, malgré leur multitude de points communs. C’est l’œuvre de l’ennemi. Pourquoi ne sommes-nous pas conscients de cette vérité ? Depuis des années, depuis l’époque de l’Ayatollah Borujerdi et de grands religieux sunnites égyptiens, des gens ont voulu mettre fin à ces divergences tout en laissant les sunnites rester sunnites et les chiites rester chiites, et que chacun garde ses idées tout en s’unissant. Le Coran au verset 64 de la sourate Ale Imran, demande au prophète (as) de s’adresser aux chrétiens en ces termes :

تَعالَوا إِلى كَلِمَةٍ سَواءٍ بَينَنا وَبَينَكُم أَلّا نَعبُدَ إِلَّا اللَّهَ وَلا نُشرِكَ بِهِ شَيئًا

64. - Dis : "Ô gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous : que nous n'adorions qu'Allah, sans rien Lui associer,

La vision du guide suprême sur l’union est une vision coranique inspirée de ce verset. C'est-à-dire, la reconnaissance des points communs et l’attention aux points communs.

Question : Il est donc plus juste, au lieu de s’appuyer sur le concept de l’ennemi commun, de s’appuyer sur les nombreux points communs qui existent entre chiites et sunnites.

Réponse : Exactement, si nous nous concentrons sur la notion de l’ennemi commun, l’union sera un concept provisoire et une simple tactique, alors que nous pouvons investir sur les points communs qui n’ont rien de provisoire, et faire de l’union, une stratégie. Exagérer les quelques divergences qui existent alors que nous avons tant de points communs, n’est pas une position sage.

Si nous somme unis autour d’un point commun qui existera toujours, nous pourrons régler les différends. Dans ce cas, l’union ne sera pas un moyen ou un ustensile, mais un objectif et un idéal. C’est l’existence de ce point commun qui permet de transformer une tactique en stratégie, et un moyen en objectif. Si le point commun est provisoire comme l’existence provisoire d’un ennemi commun, on devra parler de tactique car la disparition de l’ennemi commun fera aussi disparaitre les raisons de l’union. Mais si les points communs constituent l’axe de l’union, on pourra parler d’objectif et de stratégie.

Question : Vous avez fait allusion au verset 64 de la sourate Ale Imran, y a-t-il d’autres éléments qui

prouvent que l’union n’est pas considérée comme une tactique dans la perspective coranique, mais comme une stratégie permanente qui signifierait ne faire qu’un ?

Réponse : Le Coran a très bien présenté cette question en trois étapes. Le Coran qui a été révélé de façons successives, a conduit la société du point zéro de l’époque de l’ignorance à la civilisation la plus évoluée. Des gens qui n’avaient pas de société, ont constitué une communauté pourvue de réflexion, de sagesse et aux idéaux sublimes et communs.

L’objectif n’était pas un objectif matériel, les musulmans ne s’étaient pas unis pour des intérêts matériels ou économiques, mais à cause de la présence d’un imam (un leader) qui les conduisait vers le monothéisme et des idéaux élevés. Voilà ce que l’on entend par l’éducation élevée et progressive du Coran.

Au verset 46 de la sourate Al Anfal, le Coran dit :

«وَأَطيعُوا اللَّهَ وَرَسولَهُ وَلا تَنازَعوا فَتَفشَلوا وَتَذهَبَ ريحُكم»

46. Et obéissez à Allah et à Son messager; et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force.

C’est ce que signifie s’appuyer sur les points communs. Ensuite, le Coran demande aux croyants de ne pas se disputer car cela les affaiblirait. Le Coran n’en reste pas à ce stade et déclare au verset 49 de la sourate Hujurat :

«إِنَّمَا الْمُؤْمِنُونَ إِخْوَهٌ»

Les croyants sont des frères

Le Coran précise que les croyants ne doivent pas se contenter de ne pas se disputer mais être comme des frères. La troisième étape précise qu’ils doivent être unis comme un seul corps avec l’expression «نفس واحده» (un être unique)

Au verset 61 de la sourate Al Noor :

«فَإِذَا دَخَلْتُم بُيوتًا فَسَلِّمُوا عَلَي أَنفُسِكمْ»

Quand donc vous entrez dans des maisons, adressez-vous mutuellement des salutations

Quand vous saluez les personnes qui sont dans la maison, c’est comme si vous vous saluiez vous-mêmes. Vous êtes tous égaux et constituez un corps uni. Dans un autre verset, au sujet des

accusations aux épouses du prophète (as), le Coran dit

«لَوْلَا إِذْ سَمِعْتُمُوهُ ظَنَّ الْمُؤْمِنُونَ وَالْمُؤْمِنَاتُ بِأَنْفُسِهِمْ خَيرًا»

12. Pourquoi, lorsque vous l'avez entendue [cette calomnie], les croyants et les croyantes n'ont-ils pas, en eux-mêmes, conjecturé favorablement, et n'ont-ils pas dit : "C'est une calomnie évidente? "

Cela signifie que les croyants et les croyantes dans une société islamique, constituent un seul corps. C’est ce que déclare le Coran de façon très fine, tout comme la recommandation d’avoir une vision positive des autres. Le verset précise que si vous n’avez pas cette vision, il faut douter de votre foi car les croyants en vérité, constituent un corps uni.

Question : Quelles sont les revayats et les hadiths qui parlent de ce corps uni de l’Ummah islamique ?

Il y a beaucoup de revayats qui vont dans ce sens, comme celle où le prophète (as) déclare que les croyants constituent seul corps et que si une partie de ce corps souffre, les autres parties souffrent aussi :

«مَثَلُ الْمُؤْمِنِينَ فِي تَوَادِّهِمْ وَتَرَاحُمِهِمْ وَتَعَاطُفِهِمْ، مَثَلُ الْجَسَدِ إِذَا اشْتَكَى مِنْهُ عُضْوٌ تَدَاعَى لَهُ سَائِرُ الْجَسَدِ بِالسَّهَرِ وَالْحُمَّى.»

C’est aussi ce qu’a dit Saadi dans un de ses célèbres poèmes :

« Les êtres humains sont les membres d’un même corps…. »

L’Imam Ali (as) est même allé plus loin et a déclaré dans sa lettre à Malik Ashtar :

«إِمَّا أَخٌ لَكَ فِي اَلدِّينِ وَ إِمَّا نَظِيرٌ لَكَ فِي اَلْخَلْقِ»

« Les gens sont soit tes frères en religion, soit tes frères dans la création »

Cela signifie que même les non musulmans sont en relation avec nous et que nous devons bien nous comporter envers eux. Nous avons avec les non musulmans, beaucoup de points communs, sur lesquels nous devons nous appuyer dans nos relations avec eux. C’est pour cette raison que nous avons dit que l’union n’était pas une tactique mais une stratégie et un objectif élevé. Nous estimons que nous devons avoir des relations fraternelles avec tous et pas seulement avec nos coreligionnaires car notre critère est ce qui nous relie et notre humanité.

L’ayatollah Khamenei, Guide suprême de la révolution islamique, à maintes reprises, a insisté sur ce point. C’est dans cette perspective coranique, qu’il a envoyé une lettre aux jeunes Occidentaux où il parlait de « douleur commune ». Les critères pour lui, sont les points communs qui existeront toujours comme le monothéisme.

A ce sujet, le Coran au verset 64 de la sourate Ali Imran dit :

 

«يا اهل الكتاب تَعالَوا إِلى كَلِمَةٍ سَواءٍ بَينَنا وَبَينَكُم أَلّا نَعبُدَ إِلَّا اللَّهَ وَلا نُشرِكَ بِهِ شَيئًا»

64. - Dis : "Ô gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous : que nous n'adorions qu'Allah, sans rien Lui associer,

Bien entendu ces relations ne doivent pas contribuer à ce qu’une des parties opprime l’autre. Le Coran ajoute :

«لاَ يَتَّخِذَ بَعْضُنَا بَعْضاً أَرْبَابًا مِّن دُونِ اللّهِ»

64. et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors d'Allah".

 

Tous les êtres humains sont soumis à Dieu et tous les problèmes entre les écoles, les religions et les personnes, peuvent être résolus en s’appuyant sur les points communs.

Question : Il semble que parfois les ennemis portent plus d’attention à ces convergences que les musulmans eux-mêmes.

Réponse : C’est exact, nos points communs sont l’islam, le prophète (as) et le Coran, et ce sont ces points précisément qui sont la cible de l’ennemi. Si vous regardez la propagande occidentale, vous verrez que les manques de respect au prophète (as) et au Coran ont toujours été à l’ordre du jour. D’un autre coté, lors de ses rencontres avec les intellectuels iraniens et des autres écoles, le Guide suprême a toujours insisté pour que ce point et ces axes communs qui existeront toujours entre les musulmans, soient présentés aux peuples et aux pays islamiques. Si l’islam est convenablement présenté, ces questions et ces divergences disparaitront car l’islam est la religion de la bonté et de la paix.

Si nous respectons les enseignements du prophète et du Coran, beaucoup de ces problèmes seront résolus.

Bien entendu, la vision du guide suprême sur cette question est une vision inspirée de sa méthode de jurisprudence. Cette méthode a des bases historiques et anciennes, et était la méthode du cheikh Mofid.

Source : site d’information du guide suprême de la révolution (khamenei.ir)

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