Au seuil de sa rencontre avec Vladimir Poutine prévu le 21 février à Moscou, rencontre que Netanyahu a tout fait pour placer sous le signe des retrouvailles post crash Il-20, le pire est arrivé : la Russie vient de reconnaître haut et fort le Hezbollah à titre de partenaire « positif » et « responsable » voire « d'une force stabilisatrice au Moyen-Orient ». Pour un régime israélien dont le chef s'apprêtait, à l'appui des frappes aériennes parfaitement stériles, à convaincre Vladimir Poutine de mettre l'Iran à la porte de la Syrie et de couper tout contact avec le Hezbollah, c'est plutôt une royale déculotté.
Le 9 février, l'ambassadeur russe au Liban Alexander Zasypkin affirmait au journaliste de Sputnik : « Quand la guerre a commencé en Syrie, le Hezbollah s'est rangé du côté des autorités légales pour les appuyer dans leur lutte contre les terroristes. Le Hezbollah s'est directement engagé dans des combats, et ce, à la demande de la Syrie. Il s'est engagé aux côtés de la Russie et de l'Iran, et a adopté une approche responsable. »
Le verdict est catégorique : Moscou vient de fermer la porte au nez de Tel-Aviv qui faute de vision stratégique digne de ce nom, tend à prendre des vessies pour des lanternes et à ne voir le jeu fort complexe des alliances intra-syriennes qu'à travers des lunettes réductrices de mauvais perdant. Les analystes israéliens ne cessent depuis de penser et de repenser aux propos de l'ambassadeur russe. Ils y voient au mieux une tentative de séduction à l'encontre de l'Iran au seuil du sommet russo-irano-turc du 14 février à Sotchi, au pire le reflet des velléités gazières de Poutine qui convoiterait les gisements libanais en Méditerranée lesquels sont pillés par Israël, un Israël qui veut même en faire une alternative au gaz russe. Et s'il n'y avait pas que cela !