La presse occidentale en a fait un tas : tout au long de la journée de mardi elle s'est focalisée sur la supposée démission du chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, y voyant tour à tour "un prélude au retrait iranien du PGAC", "le signe avant-coureur d'un lâchage de Rohani par ses vieux soldats"... Le président iranien n’a pas accepté la démission du chef de la diplomatie qui n'en était pas une réellement. Une petite brouille à la suite des problèmes protocolaires. Mais le haut diplomate peut être bien fier d'avoir monopolisé la presse internationale, d'avoir eu même le droit à des mots de certains de ses paires (Ministre des A.E. japonais) qui lui demandaient de rester. De quoi est signe cet phénomène médiatique? Du fait qu'aucune partie en Occident ne peut nier désormais le poids incontournable de l'Iran sur la scène internationale. La perspective d'une démission de Zarif avait été commentée par la presse israélienne comme étant le signe d'un durcissement de Téhéran, d'un préparatif à la guerre. En Europe, on n'a cessé en revanche de mettre l'accent sur la nécessité d'un maintien de l'Iran au sein de l'accord nucléaire. Quant au principal intéressé, à savoir Zarif lui-même, il se dit toujours un humble "serviteur du peuple" et se félicite d'avoir eu le droit un message spécial du commandant en chef de la Force Qods, Qassem Soleimani, qui dans la foulée de l'annonce de sa démission, a souligné son approbation à son adresse. Zarif représentera toujours la diplomatie iranienne mais une diplomatie qui ne sera peut-être pas trop identique à celle qui a marqué les démarches iraniennes de 2015 à 2018. Depuis la visite du président Assad à Téhéran, la Résistance affûte bien ses armes.
Zarif vient d'ailleurs remercier les responsables du pays et le peuple pour leur soutien renouvelé et tous azimuts.
« Étant donné que je vous considère, comme l'a souligné, d'ailleurs, le Leader de la révolution islamique, une personnalité "fiable, zélée, brave et croyante", et un exemple de la résistance face aux pressions multilatérales des États-Unis sur la première ligne de front, je considère votre demande comme allant à rebours des intérêts du pays et je ne l’accepte donc pas », peut-on lire dans la lettre du président iranien.
« Je réaffirme, a précisé le président Rohani, l’importance du respect du prestige et de la crédibilité du ministère des Affaires étrangères ainsi que du statut du chef de la diplomatie, comme la plus haute instance, chargée de mettre en vigueur la politique étrangère du pays. »