Dans une analyse partagée sur le site web Window on Eurasia, le commentateur moscovite Aleksandr Skobov indique que le président russe se prépare à se battre et à gagner une guerre nucléaire limitée, sous peine d’être confronté à une escalade probable avec l’Occident et dans la visée de prévenir un « Armageddon nucléaire » qui pourrait détruire à la fois la Fédération de Russie et l'Occident.
Lundi 4 mars, le président russe a signé le moratoire visant à annoncer le retrait officiel de Moscou du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire en réaction aux viols par les États-Unis dudit traité. Aleksandr Skobov a ses propres interprétations des escalades des dernières semaines entre Moscou et Washington :
« La doctrine de la guerre froide partait du principe que ni l'une ni l'autre des superpuissances n'utiliserait jamais l'arme nucléaire pour attaquer, mais seulement pour se défendre, et que l'une et l'autre seraient prêtes à escalader si l'autre agissait en premier, hypothèse offrant moins de certitude que la guerre pourrait être évitée. Beaucoup le croient maintenant. »
D'une part, chacun des deux gouvernements avait, poursuit le commentateur, élaboré des plans d'utilisation d'armes tactiques, puis stratégiques, si l'autre partie les utilisait. Et de l’autre, les deux pays devaient continuer à investir dans le domaine d’armes toujours plus apocalyptiques en tant que dernière ligne de défense de ce que chacun considérait comme son modèle de civilisation.
Selon Skobov, « les deux parties étaient convaincues de la supériorité de leur propre système social et de l'effondrement éventuel du système social de leur adversaire en une défaite mondiale dans la compétition historique. En substance, les deux parties ont envisagé un affrontement militaire mondial avec leur adversaire historique comme étant pratiquement inévitable. »