Le ministre russe des Affaires étrangères a défendu Téhéran pour avoir suspendre partiellement ses engagements dans le cadre de l’accord nucléaire conclu en juillet 2015.
A l’issue d’une conférence de presse avec son homologue chinois, le ministre russe des Affaires étrangères a indiqué que Pékin et Moscou étaient convaincus qu'il était essentiel de maintenir l'accord et que les sanctions unilatérales de Washington contre l'Iran étaient illégitimes et qu’elles visaient notamment à mettre un terme aux exportations du pétrole iranien.
La Russie a « fermement condamné » jeudi les sanctions des États-Unis contre l’Iran et a appelé toutes les parties au dialogue afin de sauver l’accord sur le nucléaire iranien.
Lavrov a rappelé que le PGAC contient des dispositions claires qui permettent à l'Iran de ne pas respecter ses engagements si les autres parties enfreignent aussi les obligations découlant pour elles de cet accord.
"Nous avons également noté que la République islamique d'Iran restait attachée au PGAC mais qu’elle attendait la même chose de la part de nos collègues européens qui doivent également exécuter leurs obligations dans le cadre de l’accord", a souligné M. Lavrov.
"Ce plan et cette résolution qui sont contraignants, garantissent que l'Iran fournira librement son pétrole aux marchés mondiaux. Par conséquent, la Fédération de Russie veillera à ce que les autres parties de l'accord, en premier lieu nos collègues européens, remplissent leur part du marché. Il n'y a tout simplement pas d'autre moyen ", a déclaré Lavrov.
Les propos du ministre russe des Affaires étrangères interviennent quelques jours après que le président iranien Hassan Rohani ait déclaré dans un discours télévisé qu'il avait informé les cinq signataires restants de l'accord nucléaire que sont la France, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et l'Allemagne que l’Iran suspendait quelques-uns de ces engagements pris dans le cadre de l’accord 5+1.
Les coopérations irano-russes ont un aspect parfaitement stratégique, affirme Zarif en visite à Moscou.
Hassan Rohani a annoncé que Téhéran commencera à augmenter ses niveaux d'enrichissement d'uranium après une période de 60 jours si les cinq signataires restants de l'accord ne permettent pas au pays "de réaliser des bénéfices" dans les domaines pétrolier et banquier.
Dans une lettre, remise aux ambassadeurs des cinq pays, Rohani a écrit que l’Iran faisait preuve de patience depuis la décision du retrait US survenue en mai dernier.
«Si les cinq pays se joignent aux négociations et aident l’Iran à atteindre ses objectifs dans les domaines du pétrole et des banques, nous reviendrons au point de départ. Le peuple iranien et le monde doivent savoir qu’aujourd’hui n’est pas la fin du PGAC», a déclaré Rohani.
L'annonce de Rouhani a été faite le 8 mai, soit exactement un an après le retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire de 2015, qui prévoyait la levée des sanctions anti-iraniennes en échange du maintien par Téhéran du caractère pacifique de son programme nucléaire.
Washington a rétabli toutes les sanctions et en a imposé de nouvelles, avec pour objectif de réduire à zéro les exportations du pétrole iranien.