Ce sont les puissances régionales qui redéfiniront désormais les équations mondiales ; les USA se soucient d’arranger leur retrait du Moyen-Orient, sans perdre la face, selon un journal libanais.
Quel que soit leur commanditaire et eu égard au temps et à l’endroit où elles ont eu lieu, les frappes du dimanche 12 mai contre les pétroliers au port de Fujaïrah aux Émirats arabes unis transmet un message important : le temps est venu pour que les Américains quittent le golfe Persique et le Moyen-Orient.
« Les événements de l’après-Fujaïrah, évolution stratégique dans les conflits mondiaux au sujet du Moyen-Orient » : tel est le titre d’un article paru par le journal libanais Al-Binaa. L’auteur de l’article, Mohammad Sadeq al-Hosseini, estime que la fin de la présence aérienne et maritime des États-Unis dans la région stratégique du Moyen-Orient est désormais certaine et les puissances régionales qui redéfinissent les équations mondiales devront désormais y travailler.
« Pour défendre leurs intérêts, les États-Unis n’ont pas besoin et n’envisagent pas d’enter en guerre contre l’Iran. Par contre, une coopération positive avec l’Iran pourrait assurer les intérêts de Washington. D’autre part, les pays arabes du golfe Persique ne pourront pas supporter une guerre dans la région. »
Les concertations entre les États-Unis et la Russie, d’une part, et avec l’Union européenne, de l’autre, permettent de conclure que toutes les parties sont à la recherche d’une entente au sujet des mécanismes sécuritaires censés résoudre les tensions actuelles, pour passer à une future étape de collaborations internationales y compris le méga-projet chinois des « Nouvelles Routes de la soie », ajoute l’article.
Le silence des pays arabes du golfe Persique et leur mise à l’écart des contacts internationaux — malgré le fait que les récentes explosions aient eu lieu au port de Fujaïrah aux Émirats arabes unis — confirment, en quelque sorte, ce qu’on vient de dire, écrit le journaliste arabe, rappelant que lundi à Bruxelles, après une rencontre avec le secrétaire d’État US, la responsable de la politique étrangère de l’Europe a insisté sur le maintien de l’accord nucléaire avec l’Iran.
Selon le journal Al-Binaa, les évolutions en cours à l’heure actuelle laissent prévoir que les Américains vont arranger leur retrait du Moyen-Orient et des autres régions du monde, avec le souci de ne pas perdre la face et de façon à suggérer que leur retrait se fait une fois les résultats escomptés obtenus.