Peuti-on sauver l'Arabie saoudite du terrible engrenage dans lequel elle est tombée, à la faveur des milliards de dollars de contrats qu'elle est contrainte de signer avec les Occidentaux? Après tout, ces dépenses folles ne font qu'ouvrir une brèche au cœur même du pouvoir saoudien où s'engouffre le mécontentement populaire. Et puis c'est si humiliant qu'une puissance régionale qui plus est, est gardien des lieux saints de l'islam, se fasse si lamentablement chanter par l'Amérique.
Le chef de la diplomatie iranienne a récemment appelé les voisins du golfe Persique à signer un pacte de non-agression entre eux. La proposition, déjà évoquée plusieurs fois sous différentes formes, ne vise qu’à mettre un terme à la "présence militaire US" dans la région. Les Saoudiens et les Émiratis le refusent. Mais le temps n'est pas venu pour qu'ils changent d'avis? Alors qu'à la Mecque, Riyad et Abou Dhabi envisagent de mettre sur pied une OTAN anti-iranienne, leur maître américain propos de dialoguer avec l'Iran.
Le 26 mai, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a annoncé en marge de sa rencontre avec son homologue irakien, Mohammad Ali al-Hakim, que l’Iran souhaitait signer un pacte conjoint de non-agression avec les pays riverains du golfe Persique et que dans ce cadre, il était prêt à ouvrir le dialogue avec chacun signataire.
Cette perche tendue par l'Iran a ses voisins devra être saisie, estiment les analystes qui rappellent l'offre du dialogue lancée par Trump depuis le Japon à l'adresse de l'Iran. " Il est paradoxal de voir le pire ennemi de l'Iran, Donald Trump, se dire ouvert au dialogue avec l’Iran, et puis, l'Arabie saoudite de refuser tout dialogue. Trump envoie des émissaires à Téhéran négocier un deal tout en brandissant l'épouvantail iranien sous le nez de Riyad et d'Abou Dhabi, en leur extirpant des sommes colossales en échange des armements qui restent bien inefficaces à l'épreuve des faits. La raison voudrait réellement que Riyad finit par jouer dans la terre de ses vrai-faux amis et d'envisager réellement un pacte de non-agression avec l'Iran. C'est un premier pas en direction de la désescalade et surtout un moyen pour mettre fin au chantage US en direction de Riyad", estime l'analyste d'Al-Alam, chaîne arabophone iranienne.
"Ce que propose l'Iran est un modèle de sécurité régional pour la région du golfe Persique, une première du genre qui vise à restituer un « ordre naturel » qui régit la région et ce, sans l’ingérence des pays étrangers.