Un revirement s’est produit à peine une semaine après le lancement de l’attaque turque contre le Nord syrien de manière à changer fondamentalement la situation stratégique, promettant la fin de la guerre en Syrie dans un avenir proche.
Le tableau général des opérations turques a été renversé tout de suite après la conclusion d’un accord entre les autorités kurdes et le gouvernement de Damas à l’issue d’une négociation de plusieurs heures qui s'étant déroulé à la base aérienne russe de Hmeimim visait à contenir l’agression turque dans le nord de la Syrie, a indiqué Dimitry Minin, expert auprès de Strategic Culture Foundation.
Dans le cadre de la même logique, les principales unités de l’armée syrienne, son cinquième corps mécanisé ainsi que sa septième division ont été déployés en une fraction de seconde partout dans des régions sous contrôle des Kurdes.
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Et Dimitry Minin de poursuivre : Les forces de l’armée syrienne sont entrées depuis l’ouest dans les villes stratégiques de Manbij et de Koubané. Elles ont ainsi bloqué toute voie d’acheminement de renforts depuis Idlib et Afrin aux supplétifs syriens largement soutenus par la Turquie. Quant au centre, les forces terrestres de l’armée syrienne ont traversé suite à un saut inattendu le barrage de l’Euphrate dans la ville de Tabqa et ont pris le contrôle de la ville d’Aïn Issa, ayant ainsi resserré l’étau sur forces turques à Dalan.
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Aux moyens des renforts qui lui sont parvenus à l’est de la ville de Qamishli, l’armée de terre syrienne a pratiquement repris toutes les régions de l’est, ayant humilié les forces turques sur ce front aussi.
Un simple regarde sur la carte ainsi qu'une révision sur le plan d’Ankara et ses intentions montrent la situation réelle sur le champ de bataille qui a conduit à l’échec de l’opération tonitruante de la Turquie.
Sur un territoire de 340 km prévu dans le plan d’Ankara, les forces turques n’ont réussi qu’à s’emparer de la bande d’une superficie de 80 km située entre les villes de Tal Abayd et Ras al-Aïn.
L’armée syrienne s’est donc rapprochée de l'armée turque dès les premières heures depuis l’ouest et de l’est, de la zone tampon de la Turquie. La donne est donc loin de basculer en faveur de l’armée turque.
Selon les experts militaires le front kurdes, en totale confusion, n'aurait pas tardé à s'effondrer, s’il n'était pas le dépliement rapide de l'armée syrienne pour empêcher que l’armée turque puisse encercler les Kurdes. À vrai dire, les Turcs ne s’attendaient pas à se retrouver face à une armée régulière disposant d’une riche expérience guerrière. D’autant que la Russie avait explicitement mis en garde contre toute frappe aérienne visant l’armée de terre de la Syrie.
Ces derniers jours, le ministre turc de la Défense et son chef d’état-major ont régulièrement contacté leurs homologues russes au sujet des zones de sécurité, mais ils ont à chaque fois entendu la même chose : c'est l’armée syrienne qui est chargée de surveiller les frontières du pays. Par son excès de confiance, Ankara s’est dirigé tout seul dans une impasse qui pourrait lui coûter un échec cuisant sur tous les plans militaire, politique et économique.