Le premier ministre libanais jète l'éponge

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Le premier ministre libanais jète l'éponge
Au treizième jour des manifestations, Saad Hariri a enfin jeté l’éponge : du Premier ministre libanais, on avait du mal à attendre mieux et pourtant Hariri disposait de toutes les prérogatives politiques pour appliquer des réformes nécessaires à l’assainissement des finances publiques, à l’allègement de la dette étrangère et à la remise sur les rails de l’État. Et il avait même le soutien de son adversaire politique pendant de très longues années à savoir le Hezbollah qui a cherché du mieux qu’il a pu de l’en dissuader. Mais Hariri a opté pour le chaos. Pourquoi ? Certains analystes croient savoir qu’il chercherait dans les heures à venir à former un gouvernement « techocrate » et peut-être même à exclure la Résistance du gouvernement, histoire de servir la cause des États-Unis et d’Israël qui veulent depuis le début des manifestations la peau du Hezbollah et surtout celle de son arsenal. Mais les dès sont loin d’être jetés. Le président libanais Michel Aoun n’est pas né de la dernière pluie et après tout il vaudrait peut-être mieux de partir sur de bonnes bases : choisir un Premier ministre combatif, volontaire et patriote qui sache faire passer les intérêts nationaux avant les intérêts saoudiens, américains, israéliens... La rue affiche déjà le début d’une certaine détente.
Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a annoncé qu’il allait remettre au président Aoun sa démission, au 13e jour des manifestations antigouvernementales contre la crise économique dans le pays.

« J’ai atteint une impasse aujourd’hui. Je me rendrai au palais Baabda pour présenter la démission du gouvernement au président Michel Aoun », a déclaré Hariri alors qu’il s’adressait à la nation libanaise dans un discours télévisé mardi soir.

« Les messages ne sont pas importants ; l’important est la dignité et la sécurité du pays », a-t-il ajouté, appelant les citoyens de toutes les couches de la société libanaise à préserver la stabilité et la sécurité du pays.

Hariri a souligné qu’il voulait faire un « choc positif », en disant : « Personne n’est plus grand que son pays. »

Il a également déclaré aux partis politiques libanais : « Il est de notre responsabilité de protéger le Liban. »

Une heure après son discours télévisé, Saad Hariri a remis sa démission au président libanais Michel Aoun.

« La démission du gouvernement libanais ne mettra pas fin à la crise économique ».

Plus tôt dans la journée, le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a déclaré que la démission du gouvernement en place, dirigé par Hariri, ne résoudrait pas la profonde crise sociale et économique du pays et compliquerait davantage la situation.

Berri a déclaré que le gouvernement devait immédiatement prendre des mesures en faveur de réformes économiques, a rapporté le quotidien arabophone libanais al-Joumhouria.

« Changer les composantes du gouvernement ne résout pas la crise, mais la complique davantage tout en diminuant la possibilité de former un nouveau gouvernement dans un avenir prévisible. Et ceci conduira le pays vers un destin inconnu », a souligné le haut législateur libanais.
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