Le discours du lundi 11 novembre de Nasrallah a eu un volet économique. Le secrétaire général du mouvement de résistance libanais a redit que les concertations en vue de former le nouveau gouvernement, surtout après la démission de Saad Hariri, ne doivent pas être suspendues.
Le discours du lundi 11 novembre de Nasrallah a eu un volet économique. Le secrétaire général du mouvement de résistance libanais a redit que les concertations en vue de former le nouveau gouvernement, surtout après la démission de Saad Hariri, ne doivent pas être suspendues.
Et il estime que les conditions sont réunies à l’heure actuelle et malgré la crise, pour prendre des décisions efficaces et mettre en œuvre des mesures économiques innovantes, en ouvrant les portes du Liban aux différents pays comme l’Irak, la Syrie, la Chine et la Russie, rapporte l’agence de presse Tasnim.
Le secrétaire général du Hezbollah a dénoncé « la politique américaine consistant à empêcher les entreprises chinoises d’investir au Liban » :
« Voyons ensemble les obstacles posés par les États-Unis : les compagnies chinoises sont prêtes à venir au Liban pour y lancer des investissements. Mais les Américains empêchent l’avènement des compagnies chinoises au pays. (…) Aujourd’hui, l’une des raisons de la colère US envers le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi est la visite de ce dernier en Chine pour conclure des accords économiques. Nous pouvons sauver notre pays si nous ouvrons nos portes aux Chinois. Ils sont en Syrie et ils vont reconstruire le pays. Le gouvernement syrien a ouvert ses portes. Pourquoi le Liban va-t-il se soumettre aux diktats US ? »
Et l’un des autres pays qui selon Nasrallah pourra aider à la croissance économique du Liban, c’est l’Iran :
« Les compagnies iraniennes publiques et privées sont prêtes à venir au Liban pour lancer des investissements et créer des emplois pour les Libanais. »
La politique américaine empêche la roue de l’économie de tourner, selon le secrétaire général du Hezbollah qui ailleurs dans son discours a évoqué un autre exemple d’ingérence américaine dans la vie économique du Liban :
« Pourquoi les compagnies libanaises ne doivent-elles pas participer au processus de reconstruction en Syrie ? En raison des menaces US de sanctions ! Je connais des compagnies arabes qui sont allées en Syrie pour décrocher des contrats dans le cadre du processus de la reconstruction. Mais une fois qu’elles étaient de retour dans leurs pays, les Américains ont contacté les dirigeants desdits pays et les ont menacés de sanctions. »
Dans l’optique de Nasrallah, les campagnes selon lesquelles le Liban n’est pas un pays sûr sont ainsi un « mensonge US pour entraver le secteur économique ». « Je vous le jure que le Liban est plus sûr que n’importe quel État américain ».
Le secrétaire général du Hezbollah a ensuite fait allusion à la politique des sanctions US contre les banques :
« Les responsables US viennent intimider les banques libanaises tous les jours dans le but de faire pression sur le Hezbollah. Je l’ai dit dès le premier jour : notre argent n’est pas déposé dans les banques libanaises. Les sanctions US sur les banques font partie des sanctions contre le pays. Ceci vise à provoquer une guerre civile. Les restrictions sur le transfert des fonds depuis l’étranger à l’intérieur du Liban font également partie des sanctions US. »
Et pour faire face à tous ces problèmes, le chef du mouvement de résistance libanais a proposé un antidote :
« Le gouvernement doit redonner un souffle nouveau aux secteurs agricole et industriel. Nous sommes devant une opportunité historique : l’Irak, ce pays riche en ressources naturelles, constitue un marché très important pour le transfert des produits libanais. Ceci nécessite un seul pas : le gouvernement libanais doit s’entendre avec le gouvernement irakien pour redynamiser les circulations commerciales à travers le passage d’Aboukamal vers l’Irak. »
« Les Américains n’ont épargné aucun moyen pour entraver l’ouverture des passages, sous prétexte d’entraver l’acheminement des missiles. Je vous le jure, nous avons un surplus de missiles et nous n’avons plus de place pour les ranger. »
« Ouvrir la route vers l’Irak fera revivre l’artère de vie de notre pays. Pour sauver le pays, nous devons remettre en marche la roue de l’économie. Je vous le confirme : les USA empêchent le gouvernement actuel d’activer l’économie du pays et c’était également leur approche envers le précédent gouvernement libanais. Nous avons besoin d’un gouvernement souverain qui ose dire “non” aux Américains ».
Et en ce qui concerne le pétrole, ce sont toujours et encore les Américains qui empêchent l’exploitation de ces ressources, selon le secrétaire général du Hezbollah.
Seyyed Hassan Nasrallah a aussi dénoncé les allégations sans fondement du secrétaire d’État américain, Mike Pompeo qui a prétendu que les États-Unis allaient « sauver le Liban de la domination iranienne ». Et puisqu’ils pensent que l’influence iranienne « réside dans la Résistance, les Américains veulent éradiquer la Résistance qui protège le Liban, qui le défend contre toute agression. », a-t-il souligné.
Et pour finir, le secrétaire général du Hezbollah libanais a affirmé :
« Le gouvernement libanais doit sauver le pays, empêcher toute corruption et commencer des réformes sérieuses. Les composantes de la Résistance quant à elles doivent rester plus vigilantes et clairvoyantes que jamais. Nous serons prêts à tout sacrifice pour hisser haut nos bannières ».