Le Pentagone envisage de supprimer de sa flotte aérienne le fameux drone Global Hawk dont un modèle a été abattu en juin par la DCA iranienne et qui s’avère inefficace en cette ère de « concurrence entre grandes puissances ».
Quelques mois après que l’Iran eut abattu un drone de reconnaissance américain sur le détroit d’Hormuz, le département de la Défense des États-Unis envisage de supprimer environ deux tiers des dizaines de drones Global Hawk de la Force aérienne, dans le cadre des efforts censés contrecarrer la Chine et la Russie, écrit la revue américaine Foreign Policy dans un article paru le lundi 18 novembre.
Des responsables militaires américains ont déclaré à Foreign Policy que le plan prévoit d’immobiliser jusqu’à 21 des 35 drones haute altitude RQ-4 Global Hawk, en charge, actuellement, des missions de collecte d’informations à travers le Moyen-Orient et ailleurs.
La proposition a été soumise au bureau du secrétaire à la Défense pour être étudiée dans le cadre des négociations budgétaires annuelles, précise l’article qui ajoute :
« Suivant la nouvelle stratégie de défense nationale des États-Unis qui appelle l’époque actuelle “l’ère de concurrence des grandes puissances”, le Pentagone prend ses distances progressivement avec les missions de “lutte contre le terrorisme”, afin de s’orienter vers l’acquisition de capacités nécessaires à une concurrence avec la Chine et la Russie. Sur ce fond, les États-Unis auront besoin de drones capables de pénétrer le ciel de ces deux pays. »
La revue Foreign Policy ajoute que l’armée de l’air américaine a proposé de supprimer toutes les 21 variantes du Global Hawk, une plate-forme multi-intelligence qui comporte des capteurs électro-optiques et de renseignement et d’un système de radar infrarouge.
La suppression du Global Hawk, qui a été utilisé pour la première fois en 2001 et est construit par Northrop Grumman, serait une décision logique dans le cadre des coupes budgétaires, estiment les experts consultés par Foreign Policy.
« En tant que petit aéronef, le Global Hawk est difficile à entretenir et ses pièces détachées ne se trouvent pas facilement ; en plus, il est surtout vulnérable aux tirs ennemis dans un espace aérien hostile », ajoute l’article.
Citant Loren Thompson de l’Institut Lexington, la revue Foreign Policy ajoute que le Global Hawk pourrait s’avérer efficace contre les terroristes, « mais contre une menace comme la Chine, il ne survivra tout simplement pas ». « Il serait suicidaire de survoler la Chine avec un Global Hawk », ajoute l’expert.
Le 30 juin 2019, un Global Hawk de l’US Air Force qui avait violé l’espace aérien de la RII a été frappé par le système de DCA iranien Khordad 3.
Le Global Hawk est le plus cher et le plus gros avion sans pilote au monde. Sa destruction par la DCA iranienne a suscité des réactions dans le monde entier.