Plus de 48 heures ont passé depuis les frappes de représailles de la Force aérospatiale du CGRI contre la base aérienne américaine Aïn al-Asad en Irak. Le président Trump a donné mercredi 8 janvier une conférence de presse éclair. Il a déclaré qu’il n’y avait eu aucune victime lors des tirs de missiles balistiques de l’Iran. Les médias américains fortement dépendants des lobbys sionistes ont fait croire que la base était déserte au moment de l’attaque et que Washington avait volontairement décidé de ne pas y répondre. Pourtant, le langage corporel de Trump et les visages froncés des généraux qui l’entouraient lors de son intervention de mercredi en disent long sur les profondes inquiétudes au sein de l’administration.
Le général Amir Ali Hajizadeh, commandant de la Force aérospatiale du Corps des gardiens de la Révolution islamique, a communiqué vendredi dernier un rapport précis selon lequel les États-Unis s’attendaient à des représailles de l’Iran qui avait juré de venger l’assassinat de ses commandants à Bagdad et leur défense antiaérienne était en alerte maximal.
Il a indiqué que des centaines de militaires américaines se trouvaient à Aïn al-Asad lors des frappes de missiles iraniennes. Quelque neuf avions auraient transporté les morts et les blessés vers des bases en Israël, en Jordanie et dans un hôpital près de l’ambassade américaine à Bagdad. Selon d’autres sources, une ambulance aérienne de l’US Army parmi les plus perfectionnées a décollé, quelques heures après la frappe iranienne, de la base aérienne Ramstein en Allemagne vers l’Irak.
Le langage corporel de Trump, les visages froncés et crispés des généraux qui l’entouraient pendant sa conférence de presse et les images de la réunion sur la sécurité nationale de la Maison-Blanche amènent à se poser plusieurs questions qui dénigrent la propagande des médias occidentaux :
- Si Trump avait réellement raison en récusant le bilan des victimes, pourquoi ne s’est-il pas prononcé aussitôt après les attaques iraniennes pour confirmer l’absence de pertes humaines ? Pourquoi a-t-il attendu plus de 16 heures avant de s’exprimer ? Or, lors de son intervention, il a daigné évoquer le ciblage de 52 sites importants en Iran. Au contraire, il a espéré « un grand avenir », « prospérité » et « harmonie » pour l’Iran.
- Les États-Unis auraient pu discréditer les opérations iraniennes en divulguant des images de l’intérieur de la base Aïn al-Asad pour démontrer la sécurité de leurs troupes. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait ?
- Aucun mot n’a été dit du commandant de la base américain. Une interview en direct avec celui-ci n’aurait-il pas été préférable pour assurer l’opinion publique de l’état des choses ? Était-il présent dans la base au moment de l’attaque ou a-t-il été tué ?
- Plus de 48 heures après les frappes sur Aïn al-Asad, c’est toujours le silence absolu au sujet de l’état des lieux. Selon des nouvelles en provenance d’Irak, non seulement les forces de sécurité irakiennes se sont vu refuser l’accès à la base, mais aucun journaliste, même ceux du Pentagone, ne s’y sont rendus. Que pourrait signifier ce boycott médiatique exercé par les États-Unis ?
- Certains ont véhiculé l’hypothèse d’un compromis entre Washington et Téhéran qui aurait été contraint de frapper la base américaine en signe de « compensation ». Alors pourquoi les États-Unis devraient-ils commanditer une frappe contre leur plus grande base en Irak, considérée comme leur centre de contrôle radar et leur commandement de la cyberdéfense où sont stationnés des centaines de soldats et des équipements militaires évalués à des milliards de dollars ? Aïn al-Asad était un symbole de l’hégémonie américaine dans la région. Sept milliards de dollars ont été déboursés pour sa construction. Une frappe aux missiles contre cette base est donc un coup dur pour les Américains.