Israël vit une panique sans précédent face à la puissance militaire de l’Iran.
Selon la chaîne de télévision Al-Manar, les milieux israéliens croient que la première riposte de Téhéran aux USA soldée par l’attaque contre la base militaire américaine à Aïn al-Asad impose un nouveau rapport de force et une nouvelle forme de dissuasion. Même les pays plus grands que l’Iran n’avaient jamais fait preuve d’un tel courage, d’une telle détermination, affirme Al-Manar citant les observateurs. La partie la plus craintive à l’idée reste Israël dont les milieux politiques spéculent grandement.
Dans la foulée, Eran Etzion, l’ancien membre du Conseil national de sécurité israélien, qui a également occupé le poste de haut fonctionnaire au ministère israélien des Affaires étrangères, croit possibles trois scénarios de confrontation :
« Le premier scénario consiste à ce que l’Iran et les États-Unis parviennent à un compromis par le biais des intermédiaires, compromis qui puissent définir de nouvelles règles du jeu entre les deux pays de sorte qu’ils s’abstiennent de s’affronter militairement, de porter préjudice à leurs intérêts respectifs, ni de façon directe ni sur le sol d’un pays tiers. Ce scénario permettrait aux États-Unis d’annoncer explicitement ou implicitement le retrait de leurs forces d’Irak et d’Afghanistan, ce qui sera une grande victoire pour l’Iran. En plus, Donald Trump pourra s’en targuer aux élections présidentielles. Ce scénario a une faible chance pour réussir ».
Eran Etzion a ensuite évoqué le deuxième scénario : « Selon le deuxième scénario, les choses resteront telles qu’elles sont et l’Iran continuera de mener des opérations contre des cibles américaines, seul ou avec ses alliés et il pourra se concentrer sur le sol irakien, ce qui poussera encore au retrait des forces américaines d’Irak et là, suivant des accords revisités par Washington et Bagdad. Pendant ce temps, l’Iran poursuivra son enrichissement sans que les Américains puissent faire quoi que ce soit. Surtout qu’à la faveur des avertissements de la Chine et de la Russie qui soutiennent pleinement l’Iran. Les chances de réussite de ce scénario restent moyennes voire élevées ».
L’analyste israélien a continué : « Il y a un troisième scénario ; celui de la détérioration de la situation dans la région si l’Iran attaquait des cibles américaines dans un pays tiers comme le Koweït ou s’il restreignait la liberté de navigation maritime dans le golfe Persique. Toute attaque iranienne entraînant la mort des Américains dépassera la ligne rouge de Donald Trump qui ordonnera alors une réponse immédiate contre les cibles militaires iraniennes sans obtenir l’approbation du Congrès. Dans ce cas, une crise internationale se produirait et les prix du pétrole augmenteraient d’une manière sans précédent d’autant plus qu’Israël sera frappé depuis la Syrie et le Liban. Le taux de réussite de ce scénario est faible. Ce qui est sûr c’est qu’Israël est perdant dans les trois scénarios ».