Ni le réseau de surveillance spatiale nord-américain ni les satellites industriels européens n’ont pu capter les préparatifs logistiques qui avaient précédé le lancement. Ils ont tous été surpris lorsque le satellite est entré dans l’espace et s’est placé sur orbite.
Lorsque les médias iraniens ont diffusé l’information de son lancement, les médias américains se sont mis à douter de sa véracité, puis de son succès, arguant qu’il a échoué à se mettre en orbite.
Finalement, le réseau a finalement dû admettre qu’il est bien sur orbite, et que compte tenu de son parcours et sa rotation entre les deux pôles de la terre, il s’agirait d’un satellite destiné aux activités d’espionnage.
Selon le journal libanais al-Bina, l’opération de placement du satellite sur la fusée Qassed qui devait le transporter vers l’espace n’a pris que deux heures. Le chargement de la fusée a elle aussi été réalisée deux heures avant le lancement.
D’ailleurs le lancement n’a pas eu lieu non plus dans les centres de lancement connus mais à partir d’une plateforme mobile. Mais depuis le désert de Markazi au centre de l’Iran
Des observatoires spatiaux privés et des sites de surveillance spatiale ont annoncé avoir détecté le satellite iranien Nour lors de son survol au-dessus de l’Iran, des États-Unis et d’autres pays, dont le Pakistan. Il a été capturé vers 15 heures, c’est-à-dire 11 heures après son lancement. Ce qui veut dire que le processus de suivi et de surveillance américain a accusé un retard important et doit recommencer à zéro.
C’est là que réside l’importance du travail professionnel de scientifiques spatiaux iraniens.
Selon Press TV, toutes les étapes de l’opération de lancement ont échappé à ces organismes qui gardent l’Iran dans leur collimateur. Une totale défaite qui serait due selon le magazine américain The Drive à une » extraordinaire innovation du CGRI, la mobilité du lanceur de satellite Qassed (Messager) qui l’a rendu totalement furtif aux radars et aux satellites US! »
Il explique : « ce lancer à trois étages, quatrième lanceur après Simorgh, Safir et Qoqnoos, agit de surcroît, chose encore innovante, à base de combustible solide-liquide, ce qui a assuré le succès de l’entreprise, après plusieurs tentatives ratées des Iraniens. On en est même presque à conclure que les ratages antérieurs visaient à masquer ce présent succès! », explique The Drive qui note ainsi une « autre évolution dangereuse » : « Cet acquis aurait été inclus en germe dans le programme de fabrication des gammes de missiles iraniens à combustible solide que sont Fateh et Sejil ».
Mais la « furtivité » du satellite Nour n’a pas été assurée qu’en termes figurés : le commandant en chef de la force aérospatiale du CGRI, le général Hajjizadeh a relevé un autre point que The Drive commente : « l’usage des matières composites « Zahir » dans la fusée ont rendu plus léger l’engin et ont aidé son moteur Salman à le placer en orbite basse (425 kilomètres). Il s’agit de matières composites qui servent le F-22 ou encore le chasseur de 5e génération qu’est le F-35 », dit The Drive.
Or le magazine américain craint par-dessus tout l’après Nour.
Il écrit selon Press TV : « Une chose est sûre, l’Iran ne compte pas en rester là. L’Iran projetterait même de se doter de missiles antisatellites. Après tout, les Iraniens n’ont jamais caché leurs désirs de dégrader les capacités C5ISR [Command, Control, Computers, Communications, Cyber, Intelligence, Surveillance and Reconnaissance], rendant les actifs militaires et alliés américains incapables de communiquer ou de partager des informations. Si suffisamment de satellites étaient éliminés dans un scénario de conflit, les troupes devraient dépoussiérer la vieille carte et la boussole ».