Des militants français s'opposent à un projet de loi "anti-musulman" avant le vote du Parlement

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Des militants français s'opposent à un projet de loi "anti-musulman" avant le vote du Parlement
Des militants ont organisé un rassemblement de protestation dans la capitale française dimanche pour demander au gouvernement d'abandonner un projet de loi qui pourrait faire de tous les musulmans des extrémistes suspects potentiels.
Les législateurs français ont procédé mardi à un vote clé sur un projet de loi visant à éradiquer ce qu'ils appellent l'extrémisme "islamiste", qui devrait être approuvé par les deux chambres du Parlement, selon France 24.

Le débat législatif intervient alors que les craintes de violence extrémiste persistent après les récents attentats radicaux, dont l'un a entraîné la décapitation d'un enseignant.

Le gouvernement centriste du président Emmanuel Macron soutient que le projet de loi est nécessaire pour protéger les valeurs françaises comme l'égalité des sexes et la laïcité, et pour empêcher les idées radicales de s'enraciner et d'inspirer la violence.

Mais ceux qui ont participé à la manifestation de dimanche ont déclaré que la France dispose déjà d'outils juridiques pour ce faire, et que le projet de loi stigmatise la deuxième religion du pays, même si la majorité des musulmans français n'épousent pas de points de vue extrémistes.

Certains l'ont décrit comme un stratagème politique de Macron pour gagner les électeurs conservateurs et d'extrême droite avant l'élection présidentielle de l'année prochaine.

"Ce n'est pas la peine d'attaquer toute une communauté parce qu'une personne a commis un acte horrible", a déclaré Zeyneb Bouabidi, une femme de Conflans-Saint-Honorine, en banlieue parisienne, où le professeur Samuel Paty a été décapité en octobre après avoir montré à sa classe des caricatures du prophète Mahomet (SAWA) publiées dans le journal satirique Charlie Hebdo pour une discussion sur la liberté d'expression.

Bouabidi a décrit les discriminations qu'elle a subies à l'université et dans son travail à cause de son nom à consonance arabe, et craint que des lois comme celle-ci n'aggravent la situation.

"Elle craint que des lois comme celle-ci n'aggravent la situation. Mais je suis dans mon pays ! Je suis née en France", dit-elle.

Un collectif de musulmans, d'antiracistes, de gauchistes, de pro-palestiniens et d'autres groupes d'activistes a organisé le rassemblement de dimanche près de la place du Trocadéro, en face de la Tour Eiffel, pour demander la suppression de la loi. Environ 150 personnes ont pris part à cette manifestation pacifique, dont des musulmans et des non-musulmans.

Le gouvernement insiste sur le fait que le projet de loi ne vise pas les musulmans. Il réprimerait l'enseignement fondamentaliste en exigeant que tous les enfants de trois ans et plus soient scolarisés, et renforcerait les règles relatives au financement et au fonctionnement des mosquées et des associations religieuses.

D'autres religions, des bouddhistes aux catholiques romains, se sont plaints qu'elles pourraient également subir les retombées de ce projet de loi.
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