Sayed Nasrallah : «L’Etat est au courant des réseaux terroristes et des voitures piégées mais ne fait rien !»

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A l'occasion du 25e anniversaire de la fondation de l'hôpital Ar-Rassoul el-Aazam, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a prononcé un discours via un écran géant devant le cadre médical de l'hôpital. Après avoir exprimé sa fierté et son appréciation pour le grand service humanitaire rendu par les médecins et les employés dudit hôpital depuis sa fondation dans les années 80, Sayed Nasrallah a abordé les derniers évènements politiques sur la scène régionale et arabe.

Ahlul Bayt Nouvelles Agence (ABNA) : Voici les principales idées évoquées dans le discours de Sayed Nasrallah :

«Je voudrais parler au début de l'affaire des pèlerins enlevés à Aazaz. Je félicite les pèlerins pour leur libération ainsi que leurs familles et tous ceux qui ont œuvré pour cette fin heureuse. Ce dénouement heureux a éveillé les espoirs de la possibilité de la libération du reste des personnes enlevées. Nous, en tant que Libanais, sentons une grande responsabilité envers les autres personnes qui ont été enlevées durant la crise en Syrie telles que Hassan Mokdad, le caméraman Samir Kassab. L'Etat doit charger un responsable pour suivre cette affaire, ceci permet à tout leLe secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah monde de présenter toute aide possible auprès de cette référence. Par ailleurs, j'appelle les parties qui exercent du chantage pour profiter politiquement du dossier des disparus que ce soit au Liban ou en Syrie, à participer aux efforts permettant leur libération. Ce dossier doit être abordé avec responsabilité. L'important c'est que onze pèlerins enlevés ont été libérés. Bien que nous soyons du Tiers-Monde, cet aboutissement heureux montre une fois de plus que l'école de la résistance n'accepte pas qu'on laisse nos personnes enlevées ou emprisonnées dans les prisons. Nous nous rappelons bien de nos prisonniers dans les geôles sionistes. Malgré l'occupation israélienne, nous avons réussi à libérer nos prisonniers. Selon les informations à notre disposition, il existe 17000 disparus au Liban. Il faut suivre ce dossier pour réussir à dévoiler leur sort.

Reste aussi l'affaire de Sayed Moussa Sadr et ses deux compagnons, une affaire nationale qui touche tout le Liban. Sur le plan officiel, tout l'Etat doit se mobiliser pour dévoiler leur sort. Deux personnes, Abdallah Sannoussi, emprisonné en Libye, et Moussa Koussa, se déplaçant d'un hôtel à un autre dans les pays du Golfe, travaillaient pour le compte des renseignements libyens au temps de Mouammar Kaddafi. Pourquoi l'Etat n'assume pas ses responsabilités et n'exerce de pressions pour obtenir les informations recherchées ?

... J'appelle l'Etat à étudier en profondeur les dessous de l'enlèvement des neuf pèlerins, et qui a empêché leur libération. Il faut tirer les leçons de ce qui s'est passé.

Sur le plan politique, je commence par la Syrie, parce que ce qui se passe là-bas influence beaucoup la situation au Liban à tous les niveaux. Nous sommes tous conscients des ambitions et des attentes de l'autre camp politique au Liban qui mise sur la chute du régime en Syrie pour changer la donne dans notre pays mais ce fut tout à fait le contraire.

L'armée syrienne a réalisé de grands progrès sur le terrain alors que l'opposition syrienne n'a pas réussi à présenter une image positive de son action.

Aujourd'hui, tout le monde a constaté que seul le dialogue politique inconditionnel peut régler la crise en Syrie et non pas l'option militaire. La conférence de Genève-2 peut ouvrir une brèche dans le règlement de cette crise.

L'Arabie Saoudite n'est pas du tout satisfaite de cette réalité. Des dizaines de milliers de combattants venus de par le monde ont été convoqués en Syrie. L'Arabie Saoudite a tout fait pour renverser les autorités en Syrie, mais en vain. Le sabotage de la solution politique en Syrie signifie plus de meurtre de la population, plus de destruction... Vous devez profiter de cette option politique parce que le temps ne joue pas en votre faveur.

Actuellement, le front international qui a planifié la destruction de la Syrie et renversé le régime a échoué

Passons au Liban : Le camp du 14 mars est appelé à saisir l'occasion pour essayer de trouver une issue politique à la crise au Liban.

Le Liban ne mérite-t-il pas de se sacrifier pour lui ? Voire de donner à chacune des parties politiques leurs droits ? Si vous campez sur votre position, je vous assume la responsabilité du blocage et de l'incapacité de former un gouvernement. Vous bloquez le parlement pour des raisons anticonstitutionnelles. Pourquoi toutes ces pressions pour bloquer le gouvernement. Pourtant, la majorité des ministres sont d'accord pour la tenue de séances gouvernementales pour étudier le dossier du pétrole et la situation à Tripoli. Pourquoi le Premier ministre est-il si hésitant ? Parce qu'il existe de grandes pressions politiques de la part de l'Arabie Saoudite, du Courant du Futur et des forces du 14 mars.

J'appelle le Président libanais et le Premier ministre à tenir une séance gouvernementale pour étudier deux dossiers très urgents qui ne doivent pas être reportés : le dossier du pétrole, parce que les Israéliens volent les ressources du Liban parce que notre gouvernement ne peut pas se réunir. Deuxièmement, le dossier sécuritaire au Liban, notamment à Tripoli. Ce qui a lieu à Tripoli est pénible. Une décision gouvernementale et la coopération des parties éminentes dans le Nord permettent à l'armée libanaise de se déployer pour réinstaurer l'ordre et le calme. La solution réside dans le déploiement des forces sécuritaires et non de la convocation du front annosra et de l'Etat islamique en Irak et au Levant.

De plus, les oulémas à Tripoli ont également un rôle à jouer. Le dossier sécuritaire est dangereux au Liban, surtout l'affaire des voitures piégées. L'Etat possède les renseignements nécessaires sur les voitures piégées qui se préparent dans tel ou tel village. Pourquoi l'Etat ne se mobilise pas ? La responsabilité patriotique est d'empêcher toute explosion et non pas de condamner ces attaques une fois qu'elles ont lieu.

Enfin, en cette occasion, dans laquelle nous célébrons les sacrifices et le développement d'une institution humanitaire, souhaitons la mise en place d'une institution patriotique humanitaire. Toutes les communautés sont menacées dans le pays. Alors que la région se dirige vers plus de conflits, nous devons nous comporter de façon responsable pour sauver et protéger notre pays. Que Dieu vous accorde la réussite et la bénédiction».

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