Abubakar Shekau, chef désigné de Boko Haram au Nigeria, vient de proclamer à son tour la création d’un califat islamique le dimanche 24 août à Gwoza, une ville du nord-est du pays.
Le groupe armé s’était emparé de la ville ce mois-ci, bien que les experts n’estiment pas la situation comparable avec l’Irak.
Dans une vidéo de 52 minutes à la mauvaise qualité d’image, l’homme affirme qu’Allah leur « a donné la victoire à Gwoza ». Habillé d’un treillis militaire, il s’exprime alternativement en arabe et en haoussa, principal dialecte du nord : « Nous n’allons pas quitter la ville. Nous sommes venus pour rester », affirme-t-il.
L’armée, qui n’est presque plus présente dans le nord-est du pays, a rejeté la proclamation du califat. Elle affirme « intacte » la « souveraineté et l’intégrité territoriale » du Nigeria, d’après Chris Olukolade, porte-parole des armées.
Dans une précédente vidéo diffusée le 13 juillet, Shekau avait apporté son soutien à Abou Bakr al-Baghdadi.
Depuis mai 2013, les trois états du nord-est du Nigeria (un pays fédéral) sont placés sous état d’urgence : l’armée censure les informations, les communications sont perturbées. On comptabiliserait plus de 10’000 morts depuis le début de l’insurrection en 2009, dont 4’000 rien que cette année, et 650’000 personnes déplacées.
Le Nigeria est le premier producteur de pétrole et la plus puissante économie d’Afrique.