A peine le cessez-le-feu entré en vigueur, ils ont déferlé par milliers dans les rues dévastées de la bande de Gaza: mardi soir, les Palestiniens célébraient la "victoire" sous les tirs de joie, tout en promettant de ne pas oublier leurs "martyrs".
"Ce soir, je suis heureuse: la résistance a réussi à imposer nos conditions à l'occupant sioniste", lance Rawa, qui a perdu sa maison, écrasée sous les bombes israéliennes durant la dernière guerre à Gaza, la troisième en six ans, conclue mardi soir par un cessez-le-feu qui devrait être suivi, assurent les négociateurs palestiniens, d'un allègement du blocus israélien qui asphyxie l'enclave depuis 2006.
"Cette victoire nous fait oublier tous nos soucis, les destructions de nos maisons, notre condition de déplacé et venge le sang de nos martyrs", assure cette Gazaouie réfugiée avec une trentaine de proches dans une école de l'ONU de l'ouest de la ville de Gaza.
Comme elle, ils sont des milliers, dont de nombreuses femmes et enfants, à parcourir joyeusement les rues de leur ville en reprenant des slogans glorifiant la "résistance" et la "victoire" après 50 jours d'une guerre qui a fait plus de 2.140 morts et 11.000 blessés parmi les Gazaouis.
Dans l'air résonnent les louanges à Dieu diffusées par les haut-parleurs des mosquées, mêlées au tirs de célébrations des combattants.
L'un d'eux, Ibrahim, kalachnikov à la main ne retient pas sa joie: "on a beaucoup gagné avec cette guerre", dit-il, "on a dominé sur le terrain et on a imposé nos conditions par la force à l'une des armées les plus fortes du monde". "Et on a encore la force et les capacités pour un nouveau round", promet-il.
En moins de trois semaines d'offensive terrestre, l'armée israélienne a perdu 64 hommes, ses plus lourdes pertes depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006.
Et, loin du front, la bataille diplomatique qui s'est jouée au Caire sous l'égide des renseignements égyptiens se conclut, assure le Hamas qui contrôle Gaza, par une "victoire" avec l'allègement du blocus.
- Le 'coeur lourd' -
Des centaines de voitures défilent pour un concert de klaxons sous une nuée de drapeaux palestiniens ou des différents mouvements politiques et des feux d'artifice éclatent ici et là.
"On fête la victoire là, mais certains ont le coeur lourd", tempère Mohamed Badir, 20 ans. "Nous n'oublions pas le sang des martyrs, les blessés et les milliers de déplacés", promet-il