Déniant aux parents musulmans la capacité à déterminer ce qui est bon ou non pour leurs enfants en bas âge à l’approche du Ramadan, au risque de les faire passer pour de mauvais parents, quatre écoles primaires de Londres se sont arrogées le droit de s’immiscer dans des décisions familiales à caractère religieux en interdisant à leurs écoliers de confession musulmane d’observer le jeûne en classe.
A en croire la circulaire diffusée simultanément et sans la moindre concertation préalable par ces établissements scolaires, seuls ses auteurs seraient soucieux de la santé des petits musulmans, insistant sur le « bien-être de leurs élèves » pour justifier une interdiction tombée comme un couperet pour les familles concernées, et dont on peut être sûr qu’elle ne va pas contribuer à améliorer l’image de l’islam et des fidèles auprès de l’opinion publique…
"Nous avons demandé des conseils, et nous savons que, dans la loi islamique, les enfants ne sont pas tenus de jeûner pendant le Ramadan", stipule cette même et unique directive mentionnée par le quotidien The Independent, avant d’affirmer : "Auparavant, nous avons eu un certain nombre d'enfants qui sont tombés malades, ont perdu connaissance ou ont été incapables d'accéder pleinement au programme scolaire dans leurs tentatives de jeûner."
Elaborée dans un huis clos exclusif et ressenti comme une profonde humiliation par les foyers musulmans, cette note de service a suscité un vif émoi au sein de l’Association des musulmans de Grande-Bretagne (MAB). "Nous pensons qu’il y a suffisamment de règles claires et strictes dans l’islam qui recommandent de ne pas jeûner à celles et ceux qui en sont incapables, tels que les malades, et les plus jeunes ou les plus âgés d’entre nous, sans que l’école s’en mêle », a martelé son porte-parole, avant de renchérir : "Nous estimons que la décision d’observer le jeûne revient exclusivement aux familles et relève d’une discussion entre les parents et leurs enfants, sans aucune contrainte comme nous l’enseigne le Coran."
Déplorant grandement une prise de décision autoritaire à l’impact désastreux dans l’inconscient collectif, siège de tous les fantasmes islamophobes, le président de la MAB, le Dr Omer El-Hamdoon, a déclaré : "Les écoles devraient jouer un rôle de soutien aux parents, et non décider pour eux et à leur place. Ce genre de questions devraient être discutées, et non tranchées de manière unilatérale en bafouant les droits des familles."
Ces quatre écoles britanniques ont jugé bon de statuer dans une confidentialité dommageable que l’inévitable médiatisation aura très vite fait voler en éclats, méprisant non seulement les parents musulmans mais aussi leur supplément d’âme, tout en ignorant souverainement la quintessence du Texte dans un contexte où la méconnaissance de l’islam est banalisée : "Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité"Sourate 2- Al Baqara, verset 286 et "Allah veut vous faciliter l’accomplissement de vos devoirs religieux et vous éviter la gêne". Sourate 2- Al Baqara, verset 185.