Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a convoqué, lundi 1er janvier, David Hill, ambassadeur des États-Unis à Islamabad, pour protester contre le président américain Donald Trump qui avait accusé ouvertement le Pakistan d’être un « refuge » pour les « terroristes ».
Un diplomate pakistanais, ayant gardé l’anonymat, a déclaré que David Hill avait été rappelé au ministère des Affaires étrangères pour lui informer des protestations d’Islamabad contre les critiques du président Donald Trump, qui avait accusé ouvertement le pays d’être un « refuge » pour les « terroristes ».
Dans son premier tweet à l’occasion du Nouvel An, le président américain a annoncé le gel des aides de Washington au gouvernement pakistanais.
« Les États-Unis ont bêtement donné plus de 33 milliards de dollars d’aide au Pakistan sur les 15 dernières années et ils ne nous ont rien donné en retour à part des mensonges et des tromperies, et ils prennent nos dirigeants pour des idiots », écrit le président américain sur Twitter sans manquer d’accuser le Pakistan d’avoir accueilli « les terroristes que les États-Unis chassaient en Afghanistan », sans grande aide.
Immédiatement après le tweet de M. Trump, le ministre pakistanais de la Défense a écrit que le Pakistan « a laissé aux États-Unis avoir accès gratuitement à son espace aérien et terrestre, à ses bases militaires et il a apporté une entière coopération en matière d’intelligence », autant d’éléments qui ont permis de « décimer al-Qaïda depuis 16 ans ». Tout ça pour n’obtenir en échange que « des invectives et de la méfiance », s’insurge le ministre.
Le Pakistan a déjà exprimé, à maintes reprises, sa colère contre les frappes aériennes menées par les drones US. Une colère souvent négligée par les autorités américaines.
Le chef d’état-major de l’aviation pakistanaise Suhail Aman a déclaré, début décembre 2017, que les drones américains seraient pris pour cible, en cas de violation de l’espace aérien du Pakistan.
En septembre 2017, trois Pakistanais ont été tués et deux autres blessés par un raid des drones américains dans la région de l’Agence de Kurram, dans le nord du Pakistan.
En octobre 2017, au moins quatre missiles ont été tirés, par un drone américain, sur la même localité, près de la frontière de l’Afghanistan tuant cinq personnes.