Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qassemi, a rejeté les propos du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, concernant l’envoi d’armes iraniennes au Yémen.
Dans une interview ce mercredi à l’agence ISNA, le porte-parole de la diplomatie iranienne a déclaré : « Cette semaine, le chef de la diplomatie française a visité Téhéran, et lors de ses rencontres avec les autorités iraniennes, il a été longuement informé de la position de Téhéran dans les évolutions de la région. »
Bahram Qassemi a ajouté que les autorités avec lesquelles a discuté le ministre français des Affaires étrangères ont expliqué la position de Téhéran envers les actions déstabilisatrices de certains pays de la région et de leurs soutiens occidentaux, notamment pour propager le terrorisme et l’extrémisme, rappelant que ces derniers n’hésitaient pas à agresser d’autres pays du Moyen-Orient.
Quant au Yémen, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a souligné que Téhéran ne jouait aucun rôle dans cette crise qui a commencé par une agression militaire saoudienne.
Il a critiqué aussi la France et d’autres puissances occidentales pour avoir accordé leur soutien politique et militaire à l’Arabie saoudite dans la guerre qu’elle a imposée au Yémen.
« Quand ils n’ont pas de réponses logiques pour justifier leur rôle dans l’exportation d’immenses quantités d’armements à un pays agresseur comme l’Arabie saoudite, les autorités occidentales se mettent à accuser injustement d’autres pays comme l’Iran », a précisé Bahram Qassemi.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a affirmé que Téhéran avait décrit clairement sa position sur la crise du Yémen, en annonçant qu’il ne possède aucune arme au Yémen, pays qui est d’ailleurs soumis à un blocus total imposé par les pays agresseurs.
« Au lieu de diffuser leur point de vue inexact sur les événements du Moyen-Orient, les autorités des pays occidentaux devraient adopter une vision plus réaliste pour comprendre que le retour au calme et à la stabilité ne sera possible qu’avec la fin des agressions militaires », a conclu le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
Lors d’une séance de l’Assemblée nationale, le 6 mars, le ministre français des Affaires étrangères a été interrogé sur la vente d’armements à l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, malgré leur implication directe dans la guerre contre le Yémen. Au lieu de répondre à cette question, Jean-Yves Le Drian a déclaré que l’Iran possédait une grande quantité d’armements au Yémen.
Dans une autre partie de cette interview, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a condamné aussi la déclaration conjointe de l’Égypte et de l’Arabie saoudite, qui ont accusé injustement la République islamique d’Iran d’intervenir dans les affaires des pays arabes.
Dans cette déclaration publiée à l’issue de la visite du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, au Caire, l’Arabie saoudite et l’Égypte ont également accusé l’Iran d’avoir envoyé des armements au Yémen.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a souligné que ces accusations non fondées proférées contre Téhéran ne pourraient pas faire oublier les erreurs que ces mêmes pays ont commises au Yémen et par rapport aux événements dans d’autres pays de la région.