Des centaines de juifs ultra-orthodoxes ont manifesté, jeudi 8 mars, à Qods contre le service militaire obligatoire, provoquant des affrontements avec les forces de l'ordre et paralysant le trafic dans une partie de la ville.
Les manifestants ont bloqué l'un des principaux points d'entrée et de sortie de Qods en direction de Tel-Aviv.
Appartenant à une frange radicale de la population religieuse, ces protestataires se mobilisent depuis des mois contre l'obligation d'effectuer leur service militaire à l'instar de leurs compatriotes.
Ces jeunes étudiants dans des Yechivot [séminaires talmudiques, NDLR] ont refusé non seulement de faire leur service militaire, mais de se déplacer au centre de recrutement pour demander et obtenir une exemption.
Certains d'entre eux ont été arrêtés, provoquant ces derniers mois des manifestations à Qods, dont certaines ont dégénéré.
En septembre, la Cour suprême avait annulé un texte législatif exemptant les étudiants d'écoles talmudiques du service militaire obligatoire mais avait suspendu cette décision pour un an. Si l'exemption est donc encore en vigueur, le fait de ne pas se présenter au bureau de conscription pour la demander ou la recevoir, constitue en revanche un délit.
Les partis ultra-orthodoxes, dont le soutien est indispensable à la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu, menacent de ne pas voter le projet de budget 2019 ce mois-ci si le Parlement n'adopte pas une loi permettant aux jeunes ultra-orthodoxes d'être exemptés du service militaire.
Dans la foulée, la ministre israélienne de la Justice Ayelet Shaked entend déposer, ce dimanche 11 mars, à une commission parlementaire, un projet de loi prévoyant l'exemption des juifs ultra-orthodoxes du service militaire.
L'élaboration de ce projet de loi s'inscrit dans le cadre d'une série d'efforts destinés à apaiser la crise sévissant au sein du cabinet israélien.