Poutine cherche à gagner un nouveau mandat

Rate this item
(0 votes)
Poutine cherche à gagner un nouveau mandat

Il n'y a pas beaucoup de certitudes dans la politique, mais en voici une: Vladimir Poutine sera réélu à un quatrième mandat présidentiel dans le scrutin de ce dimanche 18 mars.

Selon le journal américain New York Times, la question la plus importante est de savoir quelles autres élections Poutine peut gagner dans les années à venir.

Tout en sa faveur. Les grands vainqueurs des élections italiennes ce mois-ci, la Ligue du Nord anti-immigrés et le Mouvement populiste des Cinq étoiles, manifestent clairement leur sympathie envers Vladimir Poutine.  

Le jeune nouveau chancelier autrichien, Sebastian Kurz, gouverne une coalition avec le Parti d'extrême droite, qui a signé en 2016 un contrat avec le parti politique de Poutine, Russie unie, pour « échanger des expériences » et « envoyer des délégations les unes aux autres ».

« Les élections allemandes de septembre se sont terminées en faveur du parti d'extrême gauche et l'alternative d'extrême droite pour l'Allemagne. Les deux sont populaires auprès des électeurs pro-Poutine.

La liste se poursuit : Le gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras en Grèce, arrivé au pouvoir en 2015, est également pro-russe.

Le gouvernement de droite de Viktor Orban en Hongrie, au pouvoir depuis 2010, est favorable à la Russie.

Ensuite, il y a la Grande-Bretagne. Poutine a remporté une victoire importante en 2015 lorsque Jeremy Corbyn - un homme qui en 2011 a qualifié  l'OTAN  de « danger pour la paix mondiale » - est devenu le chef du Parti travailliste.

Poutine a remporté une victoire l'année suivante avec le Brexit, qui a isolé le Royaume-Uni tout en accélérant la tendance à la désintégration européenne.

Et le New York Times qualifie la supposée tentative d'empoisonnement de l'ancien agent des services secrets russes Sergueï Skripal et de sa fille Yulia de démonstration de force de Poutine et affirme que les récentes décisions du gouvernement de Theresa May, Première ministre britannique, d’expulser des diplomates russes étaient prévisibles. « On doit s’attendre à des mesures plus sévères de la part de Londres dont la saisie des actifs basés au Royaume-Uni d’oligarques liés au Kremlin (...) On peut donc dire que la Russie n'aura pas le plaisir d’accueillir une visite royale, alors qu’elle est l’hôte de la Coupe du monde cet été », ajoute encore l'article.

 

Le journal décrit ensuite la réaction des responsables occidentaux envers cette montée de l’Euro-Poutinisme.

Une déclaration commune a été publiée par la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et les États-Unis appelant la Russie à « assumer ses responsabilités » pour « maintenir la paix et la sécurité internationales ». Mais, pas de conséquences graves, pas de sanctions supplémentaires sérieuses contre la Russie et pas d’augmentation majeure des dépenses de défense européenne. Aucun effort pour sauver l'Europe de sa dépendance envers l'énergie russe. Pas de boycott de la précieuse Coupe du Monde.

Tout comme l’Américain Donald Trump, la Grande-Bretagne et l’Europe n’ont rien fait pour contrôler la Russie.

Le président américain n'a autorisé jusqu'ici que des sanctions édulcorées contre la Russie pour son ingérence dans les élections américaines.

Mais le plus gros problème de l'Europe face aux mesures en série de Poutine n'est pas lié à Trump. Le lancement des canaux de propagande ou d'autres mesures citées par le New York Times ne sont pas, selon ce journal américain, les méthodes utilisées par le Kremlin pour renverser les démocraties occidentales et ce n'est pas une question d'idéologie non plus.

Poutine croit au principe du pouvoir. Il s'agit en fait d'une démonstration de force. Les utilisations de son pouvoir sont principalement « méchantes ». Mais la « méchanceté », au moins, est une qualité, surtout quand elle est liée à l'efficacité politique, à la force personnelle et à l'apparence d'une grande ruse, selon le journal.

Comparez-le avec les leaders européens de la dernière décennie: David Cameron, Matteo Renzi, Nicolas Sarkozy, Jean-Claude Juncker et même Angela Merkel. Quels étaient leurs objectifs ? Qui d’entre eux a procédé à de tels agissements pour protéger son pays ou se préserver ?

Tant qu'il le pourra, il continuera à gagner de nouveaux admirateurs et de futures élections, conclut le journal américain.

Read 1029 times