La réunion tripartite Iran/Russie/Turquie sur la Syrie est prévue, le mercredi 4 avril à Ankara. La France aurait souhaité y prendre part mais l'Iran se serait opposé à cette présence, voilà ce qui ressort d'un article de "Daily Sabah" mais qui ne suscite ni infirmation ni confirmation des autorités iraniennes.
Les chefs de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, russe Sergueï Lavrov et turque Mevlut Cavusoglu se réuniront, le mercredi 4 avril à Ankara, pour se pencher sur la crise syrienne, alors que la Ghouta orientale est désormais sous contrôle de l'État syrien et que des résidus des terroristes de Jaïsh al-islam ont accepté de quitter Douma, leur dernier repaire et que la Turquie a déployé ses forces à Afrin.
Leur réunion précède le sommet des trois présidents iranien, russe et turc toujours consacré à la Syrie.
Le président iranien Hassan Rohani, le chef d’État russe Vladimir Poutine et leur homologue turc Recep Tayyip Erdogan devront ainsi poursuivre les consultations dans le but de parvenir à une solution politique à la crise syrienne, solution que le camp atlantiste fait tout pour saper.
Qu'est-ce qui devrait sortir des débats?
Le conseiller en politique étrangère du président russe Yuri Ushakov a indiqué, lundi 2 avril, qu’on attendait à ce que les trois présidents réitèrent, dans un communiqué commun, leur engagement envers la sauvegarde de l’intégrité territoriale, l’indépendance et la souveraineté syrienne. Il serait donc question à Ankara de rappeler à l'hôte turc qu'une présence militaire de l'armée turque à Afrin ou encore à Manbij ne pourrait qu'être provisoire.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, lui, est attendu ce mardi 3 avril à Ankara pour mettre ne place les préparatifs du sommet d'Ankara, selon son porte-parole Bahram Qassemi.
Les présidents des trois garants des "zones de désescalade" syrienne devraient étudier aussi la dernière situation de ces zones à Idlib, la période de transition politique et les développements en Syrie. Idlib accueille depuis la reddition des terroristes de la Ghouta orientale des milliers d'entre eux. La Ghouta orientale sera, surtout, à l'ordre du jour de ce deuxième sommet trilatéral. Le premier sommet a eu lieu à Sotchi le 22 novembre 2017.
Le "non" iranien à la France?
Entre temps, le quotidien turc Daily Sabah publie un article où il affirme que le président français Emmanuel Macron se serait invité à ce sommet, mais que l’Iran s’y serait opposé. " La France voulait faire partie du sommet d'Ankara. Les Turcs étaient d'accord mais les Iraniens s'y sont opposés ", affirme le journal, citant un responsable turc, sous couvert d’anonymat.
#Ankara a condamné #Paris pour sa décision d’envoyer des forces en #Syriehttps://t.co/isJudIEXHEpic.twitter.com/0U8KuWt7tP
— Press TV Français (@PresstvFr) April 1, 2018
Le responsable turc n’a pas, toutefois, précisé comment et quand les Français auraient lancé l’idée. Quant à la diplomatie iranienne, elle ne s’est pas encore exprimée sur le sujet. Cette information est publiée alors que la France et la Turquie sont engagées dans un bras de fer diplomatique sans précédent autour de la présence militaire française à Manbij, ville kurde du nord de la Syrie. Sur fond d'échange d'invectives, le président turc et français, tentent, chacun à sa manière, de justifier la présence illégale de leurs forces dans un pays souverain.
Le journal turc Yeni Şafak a publié dimanche une carte qui localise les cinq bases militaires turques dans le nord de la Syrie.