« Israël court à sa perte » (Israël Hayom)

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« Israël court à sa perte » (Israël Hayom)

Trois officiers supérieurs de l’armée israélienne brossent un tableau particulièrement noir de ce qui attend Israël dans les années à venir. Ils mettent en garde contre les « profondes fissures qui lézardent la société israélienne ».

Interrogé par le journal Israel Hayom, Isaac Nair, Eric Sharniak et Mickaël Ben David, chacun auteur de plusieurs livres, prédisent un avenir sombre pour le régime de Tel-Aviv qui pourrait déboucher sur une catastrophe.

« Vu sous un angle géopolitique bien large, Israël court à la catastrophe s’il continue à s’appuyer comme il l’a fait depuis toujours sur les États-Unis. Le conflit avec les Palestiniens de Gaza contient en soi un danger existentiel. À tout instant, il y a le risque de voir les Palestiniens des territoires occupés de 1948 se rallier à ce mouvement de protestation. Et il est vrai que le front intérieur n’est nullement prêt à faire face à ce terrible scénario. »

Et le journal, citant toujours les trois militaires israéliens, de poursuivre : « Le fossé se creuse entre les strates de la société dans un Israël soumis à d’intenses pressions extérieures. Tout cela est propre à déboucher sur une implosion. »

Mais pourquoi ? 

« La supériorité militaire et économique dont jouit Israël par rapport aux pays arabes ne suffit plus : à vrai dire, les États-Unis ne soutiennent pas Israël comme ils le faisaient pendant les premières décennies de son existence. Au contraire, les mouvements anti-israéliens en Occident (BDS, etc.) se multiplient. Pire, ils remportent même quelques succès. Tout cela n’augure rien de bon pour l’avenir d’Israël : nous sommes inquiets du jour où le monde voudra se débarrasser d’un Israël dont la survie lui coûtera plus cher que la disparition », affirme l’un des trois officiers, Mickaël Ben David, avant de poursuivre : « La Russie et la Chine ne sont pas dans le même camp qu’Israël et les États-Unis, dont le président est connu pour son inconstance et peut à tout instant nous tourner le dos. Plus proche de nous, Gaza est sur le point d’exploser et Israël en paiera le prix fort. Quant à la Cisjordanie, elle a beaucoup de chance d’emboîter le pas à Gaza alors que nous les Israéliens ne sommes nullement prêts à affronter ces situations extrêmes. » 

Le général Isaac lui, revient sur les menaces de frappes de l’armée de l’air israélienne : « Les menaces de nos officiers de l’armée de l’air, qui disent pouvoir ramener tel ou tel pays à l’âge de pierre, sont vaines. On n’est plus en 1967. Les ennemis d’Israël possèdent des centaines de missiles qui peuvent s’abattre sur nous en même temps. Où seront alors les protecteurs d’Israël ? Chez les Américains ? Je ne crois pas. »

Le général Sherniak évoque quant à lui les failles organiques de l’armée de terre israélienne : « C’est une armée qui n’est pas suffisamment forte pour se battre sur plusieurs fronts. Si elle est plus ou moins capable de s’engager sur les fronts du nord et du sud (Liban-Syrie et Gaza), l’armée de terre israélienne ne saura faire face à un front uni syro-libano-égyptien. Le président égyptien Sissi est en bons termes avec nous mais s’il quitte le pouvoir, l’armée égyptienne pourrait revenir sur son partenariat privilégié avec Israël. La Jordanie risque elle aussi, sous la pression des Palestiniens, de se transformer en un ennemi. Sans une armée de terre performante et une armée de l’air efficace, Israël ne pourrait que compter sur une marine dotée d’ogives nucléaires », constate le général israélien.

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